Un Marseille à deux visages
Mis en difficulté par leur entame timide à Lyon dimanche dernier, les Dogues ont affûté leurs crocs et montrent les dents dès la 2e minute sur une frappe tendue de Cabaye repoussée par Mandanda qui sauve ensuite acrobatiquement devant Gervinho (2e). Les Lillois sont morts de faim et exercent une pression constante. Elle va finir par payer en milieu de première mi-temps. Cabaye est toujours à la charge et décale Hazard sur l'aile gauche. Les Marseillais repoussent maladroitement le centre du Lillois sur Cabaye qui cette fois met le ballon hors de portée de Mandanda d'un plat du pied plein de maîtrise (1-0, 26e). Quel contraste entre un Lille agressif et un Marseille spectateur ! Les Nordistes ont pourtant deux jours de récupération en moins dans les jambes. Mais la fatigue ne pèse pas et le KO est proche sur deux têtes de Hazard (41e) et un missile de Rami détourné du bout des gants (45e).
Lille continue d'attaquer mais s'expose aux contres marseillais. L'OM dévore les espaces mais la finition de Gignac laisse à désirer (50e et 52e). Le KO est dans l'air ! Mandanda sauve son club du 2-0 sur un contre de Gervinho. Les poings serrés pour détourner le tir puissant de l'ivoirien. Quelques secondes plus tard, il les lève à nouveau quand Rémy nettoie la lucarne de Landreau de son côté droit (1-1, 53e). Le jeu devient fou car le Losc ne courbe pas l'échine mais accélère. Garcia va très vite regretter de ne pas avoir replié les ailes de son équipe. Le match a basculé depuis que l'OM gagne ses duels au milieu. Malheureux sur ses tentatives, Gignac s'arrache pour centrer fort devant le but de Landreau. Le ballon est mal renvoyé par Rami. Lucho récupère et frappe instantanément. Dévié par Mavuba, le tir fait mouche (1-2, 71e). L'efficacité olympienne est exceptionnelle car Rémy corse l'addition sur corner (1-3, 81e). Au fond du trou pendant une bonne mi-temps, l'OM se sort d'une très mauvaise passe et poursuit sa montée en puissance. C'est encore loin du compte au niveau du jeu mais voilà les hommes de Deschamps 2e à égalité avec St-Etienne et Brest.
REACTIONS
Didier Deschamps (entraîneur de Marseille): "On n'y était pas en première (période). On perdait les duels, on était trop lent dans la transmission du ballon contre Lille, dont la qualité première est la vivacité devant. On a été en grande souffrance. Tout compte fait, je n'étais pas mécontent qu'on rentre au vestiaire avec un seul but de retard. A la pause, je ne me suis pas énervé. On ne pouvait pas faire pire. Après avoir visionné les matches de Lille, il y a une constance, c'est une baisse de régime après l'heure de jeu. On a été plus simple, plus disponible, plus efficace. On a bien maîtrisé la deuxième période. Il y avait de la maîtrise technique qu'on n'avait pas eue. C'est une belle opération. Depuis une semaine, on était les cancres. Je vous (les journalistes) vois venir, on a le vent en poupe. Il était important de venir gagner ici. S'imposer est un très bon résultat. Après, les résultats d'hier (samedi) et de cet après-midi, c'est encore une meilleure opération. On verra ce que cela donnera si on est constant. Pour l'instant, ce n'est pas le cas. Une victoire comme ça, c'est important. On a vu les deux visages de Marseille, celui qu'on ne doit pas voir. Et l'autre. Il n'y a qu'une chose qui compte dans le football, c'est le résultat. Mandanda nous permet de rester à flot. Les individualités sont là pour faire la différence. On se remet dans une position plus conforme. On a en partie gommer nos deux premiers matches en gagnant et en se replaçant."
Loïc Rémy (attaquant de Marseille): "C'était un match compliqué, surtout en première période. On a été timoré. On a pas bien abordé ce match. Ca arrive. On a montré deux visages. On doit mieux commencer, avoir plus de sérénité, de confiance. Il faut gommer cela. On a eu l'impression de jouer au ralenti. On a pris conscience à la pause que si on voulait gagner, il fallait hausser notre niveau de jeu. On a rectifier. Sur le premier but, Mathieu part en conduite de balle. Je profite de l'appel de Gignac et de Lucho. Ils embarquent tout le monde. Mathieu me la glisse. J'essaie de bien contrôler. J'enchaîne, je l'emmène bien. On travaille et ça paye. J'essaye d'apporter ma pierre à l'édifice. Je ne suis pas venu faire du tourisme. J'ai encore pas mal à progresser. On l'a vu en première période. Avec André-Pierre, on commence à se connaître. C'est un joueur qui peut me servir d'appui. Il peut prendre la profondeur. On travaille devant le but. On a la chance d'avoir un entraîneur qui connaît bien le football. On se sert de ses conseils. Moi, je ne suis pas sur un nuage. Je sais ce que j'ai à faire. J'ai eu aussi la chance d'avoir des coéquipiers qui m'ont très vite mis dans le bain. Il n'y a pas de secret. Ce n'est pas le fruit du hasard."
Rudi Garcia (entraîneur de Lille): "Il aurait fallu avoir un deuxième but d'avance. On a eu l'opportunité. Le comble du manque de réflexion, c'est qu'on prend l'égalisation sur un contre. On avait eu une alerte avant. On est trop naïf. On manque d'expérience. On a joué une grande équipe. On l'a vu en deuxième période. Ca fait zéro point à l'arrivée. Ils font rentrer Cheyrou et Brandao et nous, on fait rentrer des jeunes. Quand l'adversaire est plus fort, et on le savait, il faut s'incliner. On a fait la plus belle première période qu'on ait faite. Il aurait fallu se mettre plus à l'abri. On doit progresser dans la réflexion, être plus mature. On a baissé de pied et fait moins d'efforts en deuxième période. On avait deux absents (De Melo et Frau) devant, c'est trop. C'est aussi simple que ça."
Mickaël Landreau (gardien de Lille): "Le bilan ne trompe pas. On fait deux belles prestations (Lyon et Marseille) dans le jeu et la manière, encore plus belle ce soir (dimanche). On regrette de ne pas mener 2-0, on le méritait après une grosse première heure. Après quand on ne concrétise pas, on est à la merci du retour de l'adversaire. La puissance, l'expérience, la maturité de Marseille ont fait la différence. Pour les battre, on l'a vu la saison dernière, il faut marquer un minimum de trois buts. On n'a pas réussi ce soir. On fait des prestations sur lesquelles il faut s'appuyer. Je pense qu'on progresse malgré tout. Maintenant, il y a un autre championnat qui commence. Il faut qu'on finisse à la première place de ce championnat. Comme l'année dernière, si ça nous sourit on peut alors finir deux-troisième et si ça nous sourit moins, six-septième."
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