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Tour de France de la Ligue 1 : Nîmes, au prix de l'audace

Le Nîmes Olympique a été l'une des attractions de la saison 2018-2019, produisant un jeu léché et terminant dans le Top 10 alors qu'ils avaient prévu de lutter pour le maintien. Mais leur mercato timide pourrait coûter aux Nîmois la fraîcheur de leur jeu : quasiment tous les joueurs créatifs ont quitté le navire.
Article rédigé par Guillaume Poisson
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

• Bilan saison 2018-2019 

Ils ont longtemps été l’attraction de la Ligue 1 ; les promus magnifiques, pleins d’audace et d’insouciance, au jeu offensif et risqué. Nîmes a terminé l’exercice dans le Top 10 (9e) alors qu’il était parmi les plus mauvais élèves en termes de budget et d’expérience. Personne n’aurait misé un kopeck sur un telle année pour les hommes de Bernard Blaquart. Avec, en prime, des victoires de prestige comme face à Marseille (3-1) ou Rennes (3-1). Nîmes a également fait éclore l’un des talents de la saison : Teji Savanier. Le chef d’orchestre du club a distillé 13 passes décisives pour devenir, tout simplement, le meilleur passeur de Ligue 1 devant Angel Di Maria.  

• Mercato d’été : La grande braderie

Le mercato nîmois a été très particulier. Le directeur sportif Laurent Boissier a quitté le navire en plein été. Le dirigeant de 47 ans était aux manettes des transferts du club sur les quatre dernières saisons. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il avait réalisé plusieurs coups  malgré le budget restreint du Nîmes Olympique. Le club a donc dû apprendre à faire sans lui. 
De plus, les grands artisans de la bonne saison nîmoise ont fait leurs valises.  Téji Savanier est parti à Montpellier pour 9 millions d’euros.  

  (SYLVAIN THOMAS / AFP)

Denis Bouanga, Umut Bozok ou encore Sada Thioub sont aussi allés vers d’autres horizons. Jordan Ferri et Faitout Maouassa, en prêt la saison dernière, sont retournés au bercail. Le rayon des arrivées est bien moins fourni : Pablo Martinez (défenseur en provenance de Strasbourg), Zinédine Farhat (milieu du Havre), Haris Duljevic (milieu du Dynamo Dresde) et Romain Philippoteaux (attaquant d’Auxerre) auront du mal à pallier cette pluie de départs. 

• Le joueur à suivre : Renaud Ripart

Fort heureusement pour le Nîmes Olympique, il reste un ultime héros : Renaud Ripart. Savanier et Douanga partis ? Tant pis. Avec 8 buts et 4 passes décisives, lui aussi a pris part à l’armada offensive nîmoise l’année dernière. Et il a rempilé pour une nouvelle année. A 26 ans, il n’a probablement pas encore tiré le maximum de ses possibilités. Athlétique, à l’aise balle au pied, il possède le jeu idéal pour mener l’attaque nîmoise ; d’autant que sans ses compères de l’année passée, il aura toute la marge nécessaire pour déployer son influence.

Son apport dépendra aussi de l’entente qu’il trouvera avec la recrue Romain Philippoteaux. Nîmes a fait des pieds et des mains pour conserver Ripart dans l’effectif alors qu’il suscitait des convoitises de la part de Strasbourg ou de Nantes. Pour Ripart, la saison 2018-2019 sera certainement charnière ; dans un sens ou dans l’autre. 

• Les enseignements de l’avant-saison : Fragilités face aux meilleurs

Dix jours après le début de l’entraînement, les Nîmois ont été sur le pont. Ils affrontaient Béziers, relégué de Ligue 2 évoluant en National cette saison. Résultat ? Un maigre 0-0, pour des Nîmois il est vrai encore peu en jambes en seulement quelques jours après la reprise. Mais la suite n’a pas été plus brillante. Contre Rodez, les Nîmois l’ont emporté 3-2. Mais la prestation a été laborieuse face à ce promu de Ligue 2 : le milieu de terrain s’est montré très fragile, la défense aussi. Contre Ajaccio (2-2), le diagnostic était le même. Enfin, face à Dijon ce samedi, le premier adversaire de Ligue 1...Nîmes s’est effondré. 2-0. Les Crocodiles ont certes terminé à 10 ce match en raison de la sortie sur blessure de Lucas Valls, mais ils n’ont pas été convaincants du tout. 

• Les ambitions : le maintien, ou plus ? 

Les ambitions de Nîmes sont difficiles à cerner. D’un côté, l’essorage intense qu’ont connu les rangs nîmois est révélateur. Les dirigeants ne semblent pas décidés à tout mettre en oeuvre pour que leur équipe reste dans l’élite. Autrement, pourquoi auraient-ils laissé partir la plupart des bons éléments ? D’un autre côté, l’annonce d’un nouveau stade construit d’ici 2023 montre que les volontés d’investissement à long terme existent bel et bien.

S’offrir ainsi un stade flambant neuf, de taille très “Ligue 1”, voilà une mesure que ne prendrait pas un club seulement soucieux de ne pas descendre en ligue inférieure. Les résultats de la saison passée ont forcément dû donner des idées à Rani Assaf, le président du club. Mais les moyens sportifs sont-ils à la hauteur de ces ambitions ? 

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