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Tour de France de la Ligue 1 : Brest à l'attaque du maintien

Six ans après l'avoir quittée, le Stade Brestois retrouve l'élite cette saison. Fort d'une équipe homogène et avec un nouveau coach qui connaît bien la Ligue 1 en la personne d'Olivier Dall'oglio, le promu breton sait que son salut passera par le jeu.
Article rédigé par Emmanuel Rupied
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
 

• Bilan 2018-2019 : un promu à la sauce Furlan

Jean-Marc Furlan fait partie de ces coachs dont les caractéristiques collent à leur peau. Et pour le technicien originaire de Gironde, c'est le jeu vers l'avant qui le caractérise. De Libourne, là où il a commencé, à Brest en passant par Nantes, Strasbourg ou encore Troyes, sa capacité à faire jouer ses équipes a toujours été louée. Meilleure attaque du championnat, le club breton a terminé avec 64 pions au compteur. Séduisants sur le terrain, les Brestois ont aussi eu droit à l'expérience de Furlan qui compte désormais quatre montées en Ligue 1.

Mais alors que l'on pourrait penser que le coach de 61 ans allait continuer sur cette voie, il a choisi de s'arrêter là et rester en deuxième division avec Auxerre. Lui qui n'a réussi à se maintenir qu'une seule fois dans sa carrière en Ligue 1. Et son choix va rapidement être justifié au micro de RMC : "Pourquoi je ne reste pas à Brest ? Je n’ai pas peur de la Ligue 1, ni de la Ligue des champions. Pour aller en L1 avec le quatorzième, quinzième, seizième budget, il faut avoir un soutien total. Comme je l’avais avec Daniel Masoni à Troyes ». En trois ans sous sa houlette, Brest a construit sa montée. Quatrième et cinquième en 2017 et 2018, le club de l'Ouest de la France a finalement connu la consécration la saison dernière. 

• Mercato d'été : Olivier Dall'oglio dans la continuité

Le départ de Jean-Marc Furlan a créé un mini-séisme au sein du club. Après avoir imprimé sa patte durant des années, il fallait à tout prix quelqu'un qui colle à la nouvelle philosophie de jeu du club. La direction a fait son choix, ce sera Olivier Dall'Oglio. Après six années et demi à Dijon, le coach gardois a la même vision que son prédécesseur. "Pour se maintenir, il va falloir trouver un équilibre dans l'équipe qui passe par les bases arrières. Si on veut développer une philosophie de jeu offensive, c'est la condition sine qua non. Il ne faut pas commencer à l'envers". 

Hormis le nouvel entraîneur, le cadre de l'équipe n'a que très peu bougé. Seul un renfort, et pas n'importe lequel, fait son arrivée en Bretagne. Le milieu offensif Samuel Grandsir a été prêté par l'AS Monaco à Brest et pourrait être la parfaite rampe de lancement pour Gaëtan Charbonnier durant la saison prochaine. Il pourra aussi faire profiter sa petite expérience dans l'élite.

• Le joueur-star : Charbonnier, serial buteur

Il a enfin trouvé la clé. Longtemps réputé pour être un attaquant de soutien plus qu'un buteur, Gaëtan Charbonnier a dû attendre ses 30 ans pour enfin enfiler les buts comme des perles. Après plusieurs saisons passées entre la Ligue 1 et la Ligue 2, c'est donc à Brest qu'il a réussi cette mue. Si la première année en Bretagne est prometteuse avec 11 buts toutes compétitions confondues, le natif de Saint-Mandé a mis tout le monde d'accord la saison dernière avec 27 pions au compteur en championnat. Sous l'impulsion de Furlan, il a enfin pu mettre à profit son jeu en pivot et son sens du but. Cependant, beaucoup d'autres numéros 9 se sont cassés les dents sur les défenses de l'élite après avoir éparpillé façon puzzle celles de Ligue 2 par le passé.

• La forme actuelle : les rois de la préparation

Pour son entrée en fonction, Olivier Dall'Oglio avait la lourde tâche de faire oublier rapidement Jean-Marc Furlan. Le coach gardois n'a pas encore réussi son pari en Ligue 1 mais ses hommes ont parfaitement débuté leur avant-saison avec quatre victoires en autant de rencontres. Lorient, Guingamp, Nantes et Rennes, soit toute la Bretagne, y est passée. Déjà prêts physiquement, les Brestois rappellent Dijon en début de saison dernière. Coachés par un certain Dall'Oglio, les Bourguignons avaient calqué leur préparation pour commencer en trombe afin d'engranger un maximum de points en vue de la montée. Trois victoires pour commencer et un festival offensif à chaque match, les hommes du néo-coach brestois avaient tout pour plaire. Et puis, la machine s'était enrayée au point de mettre fin à six ans et demi de collaboration avec le coach de 55 ans à la mi-saison. Brest est prévenu, il faudra tenir sur la durée.

• Les ambitions pour la saison : se maintenir en jouant

Comme chaque promu, le Stade Brestois ne fait pas figure d'exception. Le principal objectif de cette année sera le maintien. Avec certainement ce qui sera l'un des budgets les moins importants du championnat, les Bretons ont l'avantage de ne pas avoir modifié en profondeur leur équipe.  Les joueurs se connaissent depuis des années et Olivier Dall'Oglio pourra ainsi s'appuyer sur un noyau dur pour atteindre les objectifs. Cependant, l'idée de mettre un bus devant la défense à chaque match n'est plus vraiment le style de la maison. Ni celui de son coach. S'il reste focalisé sur la défense et l'équilibre de son équipe, il suffit de jeter un coup d’œil au Dijon de ces dernières années pour comprendre que Dall'Oglio a souvent privilégié les offensives à un repli efficace. Pour le maintien, c'est clair, la meilleure défense sera l'attaque.

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