Toulouse rate le coche, à Paris le bon coup
Dominer n'est pas gagner. Toulouse a encore une fois eu l'occasion de vérifier la véracité de l'adage. Au Stadium, les Toulousains avaient l'occasion de s'emparer de la deuxième place de la Ligue 1, mais il fallait pour cela s'imposer. Monopolisant le ballon, les joueurs de Casanova avaient pourtant du mal à trouver l'ouverture définitive. Et c'est au contraire les Lillois qui prenaient le bon chemin sur une longue ouverture de Rozehnal pour Gervinho, encadré par Fofana et Cetto, mais l'Ivoirien se montrait un peu plus rapide et trompait Valverde (26e).L'application des consignes de Rudy Garcia, bien décidé à ne pas passer trop de temps au milieu du terrain. Dans ce gros duel tactique entre deux formations qui veulent jouer les trouble-fêtes (voire mieux) cette saison, le TCF parvenait enfin à ses fins grâce à Devaux, qui redressait bien le ballon vers le but vide, Chedjou et Rami ne parvenant pas à sortir le ballon (75e). Toujours invaincu cette saison, le LOSC s'empare donc d'un point bien intéressant, alors que les Toulousains, avec ce premier nul concédé à domicile, se contentent de conserver leur troisième place, avec une petite longueur de retard sur Rennes.
Dans l'autre rencontre de l'après-midi, Brest a réalisé une excellente affaire en s'imposant devant son public (1-0) contre Valenciennes. Toujours bien décidés à jouer leur première saison en Ligue 1 à fond, les Bretons n'ont pas arrêté de tenter leur chance, Nolan Roux étant un véritable poison pour al défense nordiste, qui a longtemps tenu et même cru que le sort pencherait en sa faveur. Car à la 71e minute, VA héritait d'un penalty suite à une main de Kantari, que transformait Pujol. Mais des joueurs valenciennois étant entrés dans la surface de réparation, l'arbitre faisait retirer le tir au but. Et cette fois, Elana partait sur la droite mais parvenait à placer sa jambe gauche sur le chemin du ballon pour le dévier en corner. Cinq minutes après, un corner de Grougi trouvait la tête de Poyet au premier poteau, qui prolongeait le ballon et Nolan Roux était là pour reprendre de volée à bout portant (77e). Ce but libérateur était suffisant aux hommes d'Alex Dupont pour remporter leur première victoire de la saison à domicile, la première dans l'élite depuis 19 ans, et s'installer à la 7e place, juste derrière Marseille et Lille. Pour un promu, on a déjà vu pire... Quant à l'équipe de Philippe Montanier, la seule petite victoire qui a agrémenté jusque-là sa saison commence à avoir un goût de trop peu bien amer.
Dominer n'est pas gagner, et jouer à domicile n'assure pas la victoire, Lens est très bien placé pour le savoir. Toujours sans victoire devant son public de Bollaert, les Lensois ont beaucoup tenté, notamment en 1ère période, pour déstabiliser le PSG. Un débordement et un centre en retrait d'Eduardo pour Sertic dont la reprise était détournée par Edel était la première action intéressante dès la 3e minute. Très très progressivement, les Parisiens sortaient de leur moitié de terrain, et,à la suite d'un beau une-deux entre Nenê et Giuly, ce dernier glissait à Tiné dont le tir était dévié en corner par Runje (28e). Mais c'est sur l'autre but que cela s'intensifiait. Edel était auteur d'un superbe réflexe sur une tentative à bout portant de Maoulida (37e), avant de voir un coup franc indirect aux 10m frappé par Bedimo passer à côté du cadre (39e). La deuxième période reprenait sur le même profil, jusqu'à ce que Jallet centre fort pour la tête de Makelele, trop petit. Nenê se jetait pour le reprendre au deuxième poteau, mais Yahi était devant sa ligne pour dégager sur son coéquipier Demont qui renvoyait le ballon dans ses propres filets (49e). Cette ouverture du score n'était pas vraiment méritée, mais le réalisme vaut toutes les dominations. Et si un centre de Demont pour Maoulida était contré par Edel avant que Boukari voit sa tête repoussée sur sa ligne par Jallet, le RCL avait de plus en plus de mal à se créer des occasions. Et dans le temps additionnel, un une-deux à l'entrée de la surface entre Nenê et Luyindula, le Brésilien gagnant son duel en douceur face à Runje (93e). En s'imposant (2-0), le PSG fait une superbe opération, empochant sa 1ère victoire hors du Parc des princes et revenant à la hauteur de l'OM et de Lille, passant même devant grâce à un meilleur goal-average. C'est, en outre, le premier succès à l'extérieur des Parisiens depuis décembre 2009. Pour Lens, Bollaert est encore et toujours vierge de victoire, et ce depuis la dernière journée du précédent championnat (4-3 contre Bordeaux le 15 mai dernier).
Réactions
Philippe Montanier (entraîneur de Valenciennes): "On est extrêmement déçu. On a l'impression d'être passé plus près de la victoire que de la défaite, c'est notre première défaite à l'extérieur. On nous annonçait amoindris et imbus mais on a concédé peu d'occasions, hormis sur les coups de pied arrêtés. C'est sur l'un d'eux que l'on prend le but. On a été plus incisif en 2e, comme demandé. On ne méritait pas ça ce soir. On va faire confiance à l'arbitre sur le penalty retiré, c'est comme ça, ça tombe mal, ça arrive rarement mais on n'est pas bien placé pour savoir. Je sentais qu'on arriverait à avoir un penalty. Mais c'est d'autant plus dommage que le premier avait été marqué. Mais c'est comme ça. Les joueurs méritaient quand même mieux ce soir".
Alex Dupont (entraîneur de Brest): "Ca a été dur. Ce match a été gagné à l'arrachée, avec les tripes le coeur et un petit brin de réussite mais on est resté en tous les cas solides défensivement. Par contre, on a fait une toute petite première mi-temps, non pas au niveau de l'engagement mais Valenciennes nous a fait beaucoup courir. On n'était pas ensemble, et on a rarement été pressé comme ça au milieu de terrain. J'étais assez inquiet pour la seconde période. Mais dans la seconde, on a été plus cohérent, on a joué plus serrés et ça nous a permis. A partir du penalty, l'équipe s'est libérée. C'est trois bons points ici à domicile. Les matches sont pour nous difficiles, mais quand je vois la débauche d'énergie de mon équipe c'est encourageant. Le classement aujourd'hui ne veut rien dire, ce sont les points surtout. On doit pouvoir faire mieux. Le penalty a été le tournant du match, surtout au niveau psychologique".
Steeve Elana (gardien de Brest): "Je touche déjà le ballon sur le premier penalty. Mais je suis dans ma frustration car il y a but. Je ne suis pas concentré, je ne réalise pas qu'il est à retirer, c'est Omar Daf qui m'a annoncé la bonne nouvelle. Il me dit "tiens, tu as une seconde chance". Et là je pars du même côté et je vois qu'il vise le centre. Alors j'essaie de prendre le plus de place possible dans but et je la sors avec mon pied gauche. Si cet arrêt est l'élément déclencheur, je suis content, car moi aussi j'ai raté une sortie pendant le match qui aurait pu coûter cher".
Rudi Garcia (entraîneur de Lille): "Quand on mène 1-0 à un quart d'heure de la fin à l'exterieur on pense l'emporter. Maintenant sur le résultat sec, faire un nul à Toulouse c'est un bon point. On a fait un bon match. On peut encore s'améliorer notamment techniquement car nous avons eu du déchet. Il aurait fallu se mettre à l'abri avec un second but. On s'accroche à cette invincibilité, c'était un des objectifs de la soirée. Le deuxième était de l'emporter mais face à une équipe qui était en tête avant cette journée c'est quand même bien d'avoir pris un point. Cela reste une performance intéressante au niveau de l'organisation, de l'état d'esprit. La place de Toulouse n'est pas usurpée".
Alain Casanova (entraîneur de Toulouse): "Objectivement, sans mauvaise foi, je pense que l'on méritait de l'emporter. Je n'ai pas souvenir de nombreuses occasions lilloises. On n'a pas été poussé dans nos retranchements et on s'est créé plus d'occasions qu'eux. S'il y a une victoire aux points à décerner elle devrait être pour nous. C'est peut-être le meilleur match que l'on fait jusqu'à maintenant. On a eu une excellente maîtrise collective, des enchaînements de grande qualité, on s'est créé un certain nombre d'occasions. Malheureusement on commet des petites erreurs qui, face à des équipes de cette qualité et de cette menace offensive, se paient rapidement. Je rappelle que l'on a été mené au score contre le cours du jeu sur une action anodine qui n'est même pas construite".
Antoine Kombouaré (entraîneur du Paris SG): "Ce sont trois très bons points, mais pris dans la difficulté. On a fait une première mi-temps très décevante à tous points de vue. On avait en face de nous une équipe qui a joué avec ses tripes, et nous on est rentré timidement dans ce match. En seconde période, on a rectifié le tir. On a été capable de tenir le ballon, on a mieux joué. A l'arrivée, c'est une victoire méritée. En seconde période, mes joueurs ont bien réagi, avec plus d'agressivité et surtout plus de disponibilité. Il y en a qui ont souligné qu'après 13 sorties, on était à chaque fois rentré bredouille, donc c'est bien. J'espère que c'est le début d'une série. On continue sur une dynamique positive: avec le match de Coupe d'Europe, ça fait trois victoires un nul en quatre matches. C'est bien, il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin".
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