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St-Etienne - Lyon : le top des transferts les plus chauds

Alors que l'arrivée d'Anthony Mounier dans le Forez suscite l'hostilité d'une partie des supporters, c'est l'occasion de revenir sur les transferts les plus houleux entre l'ASSE et l'OL.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 7min
Anthony Mounier n'est pas le bienvenu à Saint-Etienne

  • Coupet le « sale Vert » chez les Gones

Coupet le « sale Vert » chez les Gones

Pur produit des Verts, Grégory Coupet s’installe dans les buts de l’équipe pro en octobre 1994 en plein pendant les années sombres de l’ASSE. Devenu incontournable, il devient même une bouée de sauvetage pour le club quand l’OL propose de l’acheter à l’hiver 1997. A 70 km du Chaudron, une bagarre entre Pascal Olmeta et Jean-Luc Sassus a laissé la cage des Gones vide. Coupet n’a pas le choix, il laisse Saint-Etienne en Ligue 2 et rejoint « l’ennemi ». Une arrivée que les supporters lyonnais ne digèrent pas. Et ils le font savoir : « Il y avait plusieurs tags agressifs sur les murs, dont un que je n’oublierai jamais : ‘’Olmeta président, Breton titulaire. On ne veut pas d’un sale Vert’’», se souvient Coupet. Si la mayonnaise prendra vite sur le terrain, le gardien devra patienter quelques saisons avant d’être définitivement accepté. « Ça a duré longtemps, quand même, indique-t-il dans So Foot. Pendant facilement deux-trois ans, quand on subissait une défaite, je recevais des colis pas très sympas à l'entraînement. Il a fallu que le temps fasse son travail, quoi. » Son retour dans le Forez sera lui aussi tendu. Entre noms d’oiseau, chanson « salée » et effigie pendue, les Ultras stéphanois ne l’ont pas raté… « Pour moi, ça dépasse vraiment trop le cadre du sport, alors que justement, le sport ce n'est pas de la haine. Après, c'est comme ça, ce sont des choses que tu ne peux pas empêcher. »

  • Le bras de fer perdu de Frédéric Piquionne

Le bras de fer perdu de Frédéric Piquionne

Malgré des débuts délicats, Frédéric Piquionne avait gagné le cœur du peuple vert. Dans un club en reconstruction, son association avec le Brésilien Ilan fait des merveilles. L’ASSE est toutefois loin de jouer les premiers rôles en Ligue 1 et les sollicitations envers le joueur vont mettre le feu. Grand stratège, le président lyonnais Jean-Michel Aulas distille le poison dans le cerveau du Martiniquais en lui promettant de doubler son salaire s’il part au clash avec les dirigeants stéphanois pour rejoindre le Rhône. Piquionne perd les pédales. « S'ils continuent à me traiter comme un esclave, je ne me laisserai pas faire, lâche-t-il à la presse au plus fort de son bras de fer avec Bernard Caïazzo et Roland Romeyer. On arrêtera tout et je retournerai en Martinique. Je suis peut-être noir mais pas un esclave. » Pour avoir demandé son transfert chez le voisin, Piquionne va vivre quelques semaines infernales, pris en étau entre les dirigeants et les supporters. Finalement, il ne rejoindra Lyon qu’après une saison très moyenne à Monaco. « Je me sentais plus dans la peau d'un Lyonnais que dans celle d'un Stéphanois », déclare-t-il en arrivant chez les Gones. A l’OL, il fait encore pire qu’en Principauté si bien que les supporters des deux côtés le prennent en grippe. Son retour dans le Chaudron sera brûlant et ses prestations dans les deux derbies insipides.

  • Baftimbi Gomis, la Panthère devenue Lion

Baftimbi Gomis, la Panthère devenue Lion

Il avait justifié son départ un peu maladroitement, affirmant que "l'ASSE ne jouait plus que le maintien", et qu'il était fatigué de devoir "sauver les meubles". Le problème n’était pas le départ de Bafétimbi Gomis en soi, même si ses 14 buts inscrits lors de la saison 2008-2009 en avait fait le taulier de l’attaque forézienne, mais plutôt sa destination : Lyon. L’ASSE avait gagné un chèque de 13 millions d’euros. L’International français avait lui perdu sa cote de popularité dans le Chaudron. Vite adopté à l’OL grâce à ses buts, Gomis a subi sifflets et quolibets à chacun de ses retours. Sa relation avec les supporters avait toujours été en dents de scie. Son embonpoint lui avait notamment valu de recevoir des cartons de pizza et McDo lors des entraînements. Les supporters ne lui ont pas pardonné non plus de mimer les griffes d’un fauve après ses buts. Il en avait fait sa signature avec les Verts, il avait fini par le reprendre en mode Lion. Finalement, Gomis a fait l’unanimité contre lui en rejoignant l’OM. Sifflé à Geoffroy-Guichard comme au Parc OL sous ses nouvelles couleurs. Même les Marseillais lui ont fait les gros yeux quand il a dit « Vert un jour, Vert toujours »…

  • Anthony Mounier en mode démineur​

Anthony Mounier en mode démineur​

Son prêt de six mois chez les Verts pourrait bien devenir un calvaire. Lyonnais de formation et de cœur, Anthony Mounier n’a jamais caché son antipathie envers l’ASSE. Plusieurs fois approché par les dirigeants stéphanois mais jamais recruté, il avait eu ces mots. « Ça doit être le destin. Je ne m’en porte pas plus mal et je reste supporter de l’Olympique Lyonnais. » Ou encore : « L'ASSE c'est un club que je n'aime pas particulièrement depuis ma plus tendre enfance. » Avec le summum lors d’un but marqué avec Nice dans le Chaudron où il avait crié haut et fort "on les baise les Verts, on les baise". Alors quand l’annonce de l’arrivée imminente de Mounier a été faite, le sang des Ultras n’a fait qu’un tour. Les Green Angels ont ainsi fabriqué une bâche à l’attention du néo-stéphanois accrochée à l’Etrat, le centre d’entraînement, et devant le stade Geoffroy-Guichard. Depuis sa signature, Mounier tente de déminer ses propos sur les Verts. « J'ai demandé au président la possibilité de rencontrer les groupes de supporters. Je suis prêt à m'expliquer avec les supporters pour partir sur de bonnes bases, a-t-il indiqué. J'ai commis des erreurs de jeunesse. Je sais que je suis attendu. Partout où je suis passé, j'ai toujours mouillé le maillot et respecté les couleurs. J'arrive en cours de saison, c'est à moi de m'adapter et de m'intégrer le plus rapidement possible. » Heureusement pour lui, il débutera à Toulouse et pas dans le Chaudron. Il aura au maximum 90 minutes pour montrer son attachement aux Verts. Pas sûr que cela suffise…

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