St-Etienne affûté pour le derby
Passe la manette à ton voisin
Hormis le 100e derby gagné par la bande à Jérémy Janot en 2010 (0-1), St-Etienne a depuis longtemps perdu de sa superbe au plan local. Après une énorme période de domination du temps de ses exploits hexagonaux et continentaux, le déclin a plongé les Verts dans l’ombre de l’OL. A tel point que les Gones n’ont perdu qu’une fois lors des 27 dernières confrontations. Ils ne sont plus qu’à trois victoires des Verts, toutes compétitions confondues (39 pour l’ASSE, 36 pour l’OL et 30 nuls, ndlr). La fin de règne lyonnaise n’a pas entamé ce cycle mais l’écart s’est réduit entre les deux clubs et l’ASSE est tout près de renverser la tendance. La grande nouveauté de ce derby, c’est la place qu’occupent les deux équipes. 3e, Lyon reçoit son voisin, 4e à deux points derrière. Une situation inédite si près de la fin d’un championnat. L’enjeu sera donc local et national. Souvent raillé par le président lyonnais Jean-Michel Aulas qui leur proposait de jouer la Ligue des champions sur console, St-Etienne tient peut-être l’occasion de refiler provisoirement la manette à son voisin. Vainqueur d’Ajaccio mercredi en match en retard (4-2), l’ASSE s’est positionné à portée de fusil. « Ce sont trois points importants pour nous avant d’aller défier Lyon avec humilité et ambitions, avait indiqué Brandao après la rencontre. Le groupe fera le maximum pour gagner le derby. Nous jouerons également notre carte à fond pour aller chercher une qualification en Ligue des Champions.»
Les Verts invaincus en 2013
Depuis leur succès en finale de la Coupe de la Ligue, les Verts ne se cachent plus. Sans la pression d’une qualification européenne déjà acquise via leur victoire 1-0 contre Rennes au Stade de France, ils peuvent viser encore plus haut. Depuis janvier, leur série est exceptionnelle. St Etienne est la seule équipe de l’élite invaincue en 2013 avec 14 matches sans défaite en L1 (8 victoires, 6 nuls). C’est tout simplement la plus longue invincibilité de la saison en championnat. Revenir sur le podium dimanche après 34 journées, ce serait une première pour les Verts depuis l’époque Platini en 1982. La dynamique est belle mais le Forez fait tout pour garder les pieds sur terre. Parce que la fatigue est là et que l’infirmerie se remplit (Clément, Hamouma, Brison). Parce que Lyon reste Lyon et que ses deux victoires consécutives ont relancé le club vers son objectif C1. Parce que Lille continue de mettre une pression incroyable sur le quatuor de tête. « Il faut garder beaucoup d’humilité mais il faut être ambitieux, assure François Clerc, l’un des piliers de la défense verte. Le derby reste un derby. J’espère que ce sera un beau match de football entre deux des plus belles équipes du championnat. Nous avons une belle occasion d’embêter Lyon. Nous irons à Lyon avec beaucoup de concentration et de détermination. »
Grenier vs Aubameyang
Ce derby, c’est aussi le match des cadors entre Clément Grenier et Pierre-Emerick Aubameyang. Le Lyonnais est dans une forme éblouissante et s’est retrouvé impliqué dans quatre des cinq derniers buts de son équipe, notamment cette frappe dans la lucarne à Montpellier, offrant trois points à l’OL dans les arrêts de jeu. Formé à Lyon, les derbies ça le connaît. « Depuis tout petit, j’en entends parler, clame-t-il. J’en joue depuis l’âge de 11 ans. » Et comme les grands, les petits gones ont souvent dominé les Verts. Mais Grenier sent la menace forézienne s’agrandir de saison en saison. « Les stéphanois progressent. Ils prouvent qu’ils sont toujours là, qu’ils s’accrochent. » Dans le dur entre février et mars, Lyon « a su relever la tête » selon le milieu de terrain qui souligne le retour des « fondamentaux ». « On a retrouvé cette envie de ne rien lâcher ensemble. On reste solides et on y croit jusqu’au bout ». Mais entre Brandao et Aubameyang, Saint-Etienne ne manque pas d’arguments offensifs. Le Gabonais a cumulé 19 buts et a marqué 6 fois lors des 6 derniers matches à l’extérieur où l’ASSE a marqué. Quant au Brésilien, il pèse sur les défenses et sait se montrer décisif quand il le faut. Ça tombe bien, c’est le moment !
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