Retour des fumigènes : la LFP et les autorités nuancent l'enthousiasme de Roxana Maracineanu
"Ce sera sûrement le combat où il y aura plus de réticences", prévenait Marie-George Buffet lundi sur france tv sport. Et l'ancienne ministre des Sports, co-rapporteuse du rapport sur le supportérisme avec Sacha Houlié, ne s'est pas trompée. Quelques jours après la présentation de ce rapport devant l'Instance Nationale du Supportérisme (INS), la LFP et les autorités ont jeté un froid sur l'enthousiasme suscité par les propos de Roxana Maracineanu. Lundi, à l'issue de cette réunion devant l'INS, l'actuelle ministre des Sports avait affirmé que les fumigènes seront "autorisés, si les clubs y sont favorables et dans des zones dédiées avec du personnel qui encadrera les supporters", ouvrant ainsi la porte à leur retour.
Difficile de faire marche arrière
Quelques jours plus tard, dans un courrier adressé au club dévoilé par l'Equipe, la LFP calme le jeu : "Contrairement à ce que traduisaient les remontées médiatiques des derniers jours, l'ouverture de cette expérimentation ne donne pas la possibilité aux supporters de faire usage d'engins pyrotechniques hors du cadre défini par cet appel à projet". Toutefois, la LFP confirme que de telles actions pourront être menées la saison prochaine : "Sous réserve de la co-construction des projets par le club et les groupes de supporters, en concertation avec les autorités locales, ces animations pourraient être organisées lors de la saison 2020-2021 et devront être réalisées dans ce cadre prédéterminé, encadré et sécurisé".
Contacté par l'Equipe, le ministère de l'Intérieur a appuyé cette sortie de la LFP, à l'encontre de celle de la ministre des Sports : "Roxana Maracineanu a parlé un peu vite et n'a pas assez détaillé la communication sur le sujet, réagit-on au ministère de l'Intérieur. On a eu l'impression qu'au prochain match de Ligue 1 ou Ligue 2, il suffirait de signer un formulaire d'une page pour que les supporters puissent "craquer". Mais non : là, on en est à l'étape du cahier des charges, qui sera envoyé à tous les clubs par la LFP. Chaque club verra localement avec sa préfecture dans quelle mesure ce qui pourra être envisagé, et forcément dans une zone sécurisée. Il faut rappeler que c'est toujours un délit et une infraction pénale : les fumigènes en tribunes, hors expérimentation encadrée, restent interdits".
Bien que légèrement désavouée par la LFP et les autorités, la ministre des Sports a toutefois fait un grand pas vers les supporters en prenant cette position. Il sera maintenant difficile de faire complètement machine arrière. D'ailleurs, la mise au point de la Ligue traduit plus tôt une volonté de ne pas aller trop vite, plus que de faire demi-tour.
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