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Pour Michael Tapiro, les jeunes du PSG "n'entrent pas dans la politique du club mais dans l'aspect financier"

Si le Paris Saint-Germain n'a finalement pas laissé partir Neymar, c'est une dizaine de joueurs formés au club qui ont choisi de quitter le club parisien. Des départs en grande partie liés au fair-play financier et à la stratégie de superstars voulue par le Qatar selon Michaël Tapiro, fondateur et directeur de la Sports Management School et spécialiste du sport-business.
Article rédigé par Mathieu Aellen
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Il est l'un des grands survivants de la grande braderie de l'été côté parisien. Adil Aouchiche, 17 ans, était titulaire avec le Paris Saint-Germain lors de la dernière journée et la victoire du PSG face à Metz. Un survivant, car le club parisien a procédé à un beau ménage cet été parmi ses jeunes joueurs formés au club. A la recherche de liquidités pour rester dans les clous du fair-play financier, le PSG s'est rapidement séparé de ses "titis", sans états d'âme. Moussa Diaby, Christopher Nkunku, Stanley Nsoki, Arthur Zagre ou encore Timothy Weah (sans oublier - dans un tout autre contexte - le départ libre d'Adrien Rabiot), tous ont été poussés vers la sortie contre la coquette somme de 60 millions d'euros cumulés.

Un premier exode professionnel, suivi de celui des jeunes pousses (Virgiliu Postolachi, Metehan Güclu, Kévin Rimane, Abadallah Yaisien, Azzedine Toufiquiqui) tous à la porte du groupe professionnel mais qui ont subi de plein fouet la suppression de l'équipe réserve, choix de l'ancien directeur sportif Antero Henrique et validé par Leonardo lors de son arrivée. Des profits et un grand ménage qui, selon Michaël Tapiro, fondateur et directeur de la Sports Management School et spécialiste du sport-business, en grande partie liés au fair-play financier et à la stratégie de superstars voulue par le PSG et le Qatar. 

Le Paris Saint-Germain a perdu plus d’une dizaine de joueurs formés au club cet été. Comment expliquer cette fuite des talents ?
Michaël Tapiro : "Le principal facteur de cette situation, c’est la disparition de l’équipe réserve. Aujourd’hui, un jeune du PSG, soit il joue en U19 soit il est pris dans le groupe pro. Entre temps, pas de salut. C’est ce qui explique en grande partie que le PSG nous ait fait un remake d’Exodus cet été. Paris, ce n’est pas l’Olympique Lyonnais, qui choisit de faire jouer ses jeunes en équipe première pour ensuite les vendre au prix fort. A Paris, on est dans une logique très pragmatique où l’on doit payer les salaires des stars et que la vente des jeunes joueurs du centre de formation y contribue. C’est un nouveau modèle."

L’un des objectifs du président Nasser Al-Khelaïfi à son arrivée était de voir éclore un pur talent parisien du centre de formation. L’arrivée de superstars comme Neymar est-elle compatible avec cet objectif ?
MT : "Neymar, c’est un gros accident industriel pour le PSG, un échec retentissant. Et cet échec, il faut l’assumer financièrement, c’est-à-dire que Paris est contraint de vendre s’il veut assumer le salaire de Neymar. Là-dessus, ils ont regardé leurs actifs. Quand une boîte ne va pas bien, on regarde les actifs, on coupe certaines dépenses et on essaie de parer. Là, Paris a paré avec ses jeunes en décidant de les vendre maintenant au lieu d’attendre qu’ils soient plus matures sportivement parlant. C’est une logique purement pragmatique de la part de Paris. Le PSG n’est pas dans la stratégie, mais dans la tactique. Paris aujourd’hui, c’est un bel avion avec un moteur qui flambe : Neymar. Vendre ses jeunes joueurs, c’était la piste d’atterrissage la plus tranquille pour le PSG."

<Toujours plus de stars, de moins en moins de place pour les jeunes : quel est le message envoyé aux joueurs du centre de formation ? 
MT : "C’est clair que ça n’est pas un message génial envoyé aux jeunes. Si demain, j’ai un fils de 14 ans talentueux qui hésite entre Arsenal et le PSG, je pense que je pousserai pour Arsenal tout simplement car j’ai le sentiment qu’il rentre dans la politique du club. A Paris, les jeunes n'entrent pas dans la politique du club, ils entrent dans l’aspect financier."

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