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Patrice Loko : Avec Nantes, "on a gagné, mais pas survolé" comme le PSG

"Nous on a gagné, mais pas survolé" le championnat, a estimé dans un entretien avec l'AFP Patrice Loko, ancien buteur de Nantes qui se fera déposséder de son record d'invincibilité en Ligue 1 si le PSG ne perd pas mercredi contre Lorient. Meilleur buteur du championnat de France en 1994-1995 (22 buts), la saison du sacre du "jeu à la nantaise", Loko, également passé par le Paris SG et qui s'est reconverti dans l'événementiel sportif du côté de Vannes, a aussi expliqué que le PSG actuel méritait "amplement" de dépasser les 32 matches sans défaite enchaînés par les Canaris du 29 juillet 1994 au 15 avril 1995.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Comment percevez-vous le début de saison du PSG?
Patrice Loko: "Ca ne s'est jamais vu, une équipe qui survole comme ça le  championnat de France dès le début, avec autant de points d'avance! Le PSG  s'est donné encore de meilleurs moyens de gagner le championnat, et surtout de  gagner en Europe. Il y a bien sûr la question de savoir si ce sont eux qui sont  beaucoup trop forts ou les autres équipes qui sont plus faibles en France, mais  du point de vue sportif c'est logique: on parle toujours de Paris parce  qu'économiquement, ils ont les moyens pour acheter de très grands noms mais il  y a d'autres équipes en France qui disposent d'un bon budget. Ils ont des  joueurs de classe mondiale, qui sont très forts à chacun de leur poste."
   
Lors de la saison 1994-95, Nantes aussi a été en tête presque du début à  la fin. Peut-on comparer ces deux parcours?
PL: "Non pas vraiment, nous on était des joueurs formés pour la plupart au  FC Nantes, on était plus jeunes, moins expérimentés. On ne peut pas comparer le  jeu des deux équipes parce que eux arrivent à varier le rythme, à conserver le  ballon, alors que nous on était dans une logique de contre-attaque avec  beaucoup de pressing. On ne se reposait pas beaucoup et on prenait plus de  risques mais ça marchait, on n'a perdu qu'un match et on a été champions. Paris  a des joueurs qui ont beaucoup plus d'expérience, c'est pour ça qu'ils  survolent davantage le championnat. Nous on a gagné, mais pas survolé."
   
Ca compte, pour se motiver avant les matches, de se dire qu'on va  préserver son invincibilité, battre des records...?
PL: "Pour ma part, je ne pense pas. Nous on jouait dans un bon esprit, on ne  se posait pas vraiment de questions. On était assez sûrs de notre force et de  notre jeu, et aujourd'hui quand je vois jouer le PSG je pense qu'eux aussi, ils  sont sûrs de leur jeu, de ce qu'ils peuvent faire. D'autant qu'eux ont des  joueurs qui peuvent leur amener la victoire à eux seuls, ce que nous n'avions  pas. La force de Nantes, c'était vraiment le collectif, le jeu à la nantaise  qui nous a permis de gagner assez régulièrement, et avec la manière. On prenait  aussi vraiment du plaisir à jouer, les supporters nantais et les autres aussi.  C'était un football attrayant, avec beaucoup de buts."
   
En cas de victoire ou de match nul du PSG mercredi contre Lorient, ils  vous déposséderont de votre record d'invincibilité. Vous avez un pincement au  coeur à cette idée?
PL: "Oh non, le PSG le mérite amplement avec l'équipe qu'ils ont! Tous les  records sont faits pour être battus et l'être par le PSG d'aujourd'hui, ce  n'est pas du tout un regret."
   
Face à Angers, Gregory van der Wiel a ponctué d'un but un superbe effort  offensif du PSG, immédiatement comparé à votre réalisation face à Paris en août  1994 (1-0). Vous y avez pensé?
PL: "Ah oui, quand j'ai vu le but, je me suis dit: +magnifique but!+ C'est  du jeu en mouvement, le ballon est très rapidement donné, chacun sait où il  doit aller, les passes sont millimétrées... C'était un peu la base du jeu qu'on  prônait avec Nantes. A moi aussi ça m'a rappelé le but avec Reynald (Pedros,  ndlr)! Mais Paris a déjà marqué de très beaux buts, parce qu'on a affaire à de  très grands joueurs qui se créent énormément d'occasions."

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