Montpellier monte au ciel, Caen et Dijon descendent en L2
Montpellier : la délivrance
"Je pense que c'est mérité. Ç'a été un gros combat jusqu'à la fin. Vu le nombre de points, ça veut dire que les trois équipes de tête ont fait un championnat extraordinaire". René Girard
Il fallait avoir les nerfs solides et le coeur bien accroché. Prostré sur son banc, Louis Nicollin a sans doute vécu les heures les plus longues de son existence avant de pouvoir exulter. Enfin. Car, pendant 90 minutes et même plus, tout s'est ligué contre le club héraultais. Tout d'abord le temps, orageux à souhait, comme un prélude à la soirée électrique qui attendait les hommes de Girard. Ensuite, la réaction d'orgueil des Auxerrois, déjà condamnés mais qui ont eu le mérite de jouer le jeu à fond. Et même plus que ça puisque ce sont les Bourguignons qui ouvraient le score sur un coup de tête de Kapo (20e). Enfin, dernier élément perturbateur, le public auxerrois n'a pas été à la hauteur de son équipe en se signalant d'abord par une grève des encouragements avant d'entraîner deux interruptions du match suite à de nombreux jets d'objets sur la pelouse. Malgré tout ça, Montpellier ne s'est jamais affolé. En champion, les Héraultais ont tout d'abord trouvé les ressources pour égaliser, grâce à Utaka (32e) puis pour contrôler les débats sans jamais céder à l'énervement, même devant les provocations des pseudo-supporters de l'AJA qui retardaient la reprise du match de presque une demi-heure. Mis au courant de l'évolution du résultat du PSG, vainqueurs à Lorient (1-2), les partenaires de Giroud ont prolongé le suspense jusqu'au bout de la nuit. Jusqu'à ce deuxième but, libérateur, de John Utaka (1-2, 75e). Dans la douleur, Montpellier signait donc un succès historique, récompensant une saison en tous points exemplaires. Et cela, même la bêtise de certains supporters auxerrois, n'aura pu l'empêcher.
Le PSG gagne en vain
Pas d'explosion de joie au coup de sifflet final. Malgré la victoire à Lorient, acquise au courage, les Parisiens se sont tous rués sur les écrans pour suivre la fin d'Auxerre-Montpellier. Le deuxième but d'Utaka, héros du match, scellait les espoirs du PSG, qui devra se contenter de la seconde place. Longtemps menés au score, étrangement hors du coup à l'image d'un Gameiro, les Parisiens se sont pourtant révoltés pour arracher la victoire grâce à des buts de Pastore (61e) et de Motta (75e). Les hommes d'Ancelotti échouent donc à trois longueur du titre, l'objectif avoué en début de saison. A charge pour Leonardo et l'encadrement parisien d'en tirer les leçons pour l'année prochaine...
Bordeaux en Europa League
Incroyable finish des Bordelais. Revenus du diable vauvert, les Girondins se sont imposés... chez les Verts ! Au terme d'un match indécis jusqu'au bout, où les deux prétendants se sont rendus coup pour coup, ce sont finalement les hommes de Francis Gillot qui avaient le dernier mot. Relégables à trois reprises à l'automne, les coéquipiers de Jaroslav Plasil lancés dans un sprint échevelé lors de la phase retour, accrochent l'Europe après deux saisons blanches grâce à une 5e place, synonyme de qualification pour l'Europa League. Un doublé de Diabaté en six minutes (23 et 29) et une frappe du gauche de Gouffran (68), ont offert une sixième victoire d'affilée aux Girondins et mis fin au fol espoir européen nourri par des Verts qui devront encore attendre une année avant de rêver à de nouvelles joutes continentales dans leur Chaudron.
Le cauchemar de Dijon
Déjà mal en point avant cette dernière journée, Dijon a connu une soirée en enfer face à Rennes. Menés au score après l'ouverture du score bretonne (Montano, 9e), les hommes de Patrice Carteron pourront regretter longtemps cette 43e minute cruciale où tout s'est joué. Sur une frappe de Sankharé, le Rennais Boye commet une main dans sa surface mais l'arbitre, pourtant bien placé, ne bronche pas. Mais il réagit prestement quand le Dijonais vient lui signifier son mécontentement en l'expulsant sur le champs ! Dijon ne se remettra jamais de ce double coup du sort et sombrera corps et bien face à des Bretons déchaînés et attirés par l'odeur de la 5e place qualificative en Europa League. Hélas pour les Rennais, la victoire de Bordeaux à Saint-Etienne rendait leur festival offensif inutile.
Caen trop court
La large victoire de Valenciennes face à Caen (3-1), dimanche, au stade du Hainaut, lors du seul match de la 38e journée de Ligue 1 entre deux équipes concernées par le maintien, a renvoyé les Normands en Ligue 2 après deux saisons passées parmi l'élite. Premiers non-relégables avant l'ultime rencontre de la saison, les Caennais ont confirmé leurs difficultés à l'extérieur. Manquant d'agressivité en première période, Caen, qui enchaîne une troisième défaite d'affilée, est dépassé par Ajaccio au classement où il termine 18e et premier relégable (38 points).
Les adieux réussis de Hazard
Eden Hazard ne pouvait pas rêver plus beau départ. Pour son dernier match sous les couleurs lilloises, le génie belge a inscrit le premier triplé de sa saison pour finalement clore son exercice 2011/2012 avec 20 réalisations, une de moins que le duo Giroud-Nenê. Grand artisan du succès nordiste face à Nancy (4-1) dans le seul match sans enjeu de cette dernière journée, Hazard n'a pas indiqué le nom de son futur club, qui se trouvera certainement en Premier League (Manchester City, Manchester United ou Chelsea).
Brest, Sochaux et Ajaccio assurent l'essentiel
Brest a assuré son maintien en L1 en s'imposant sur le terrain d'Evian-Thonon-Gaillard (1-0). Les Brestois, qui restaient sur un nul à Lyon (1-1) et un succès contre Valenciennes (1-0), n'ont plus perdu depuis le 29 avril et une défaite à Auxerre (4-0). Ce premier succès à l'extérieur permet aux hommes de Corentin Martins de terminer le championnat au 14e rang. Après cette nouvelle défaite à domicile, l'ETG termine sa première saison en Ligue 1 à la neuvième place. Sochaux, grâce à un but de Boudebouz, a battu Marseille et, conjugué aux défaites de Caen et Dijon, a tranquillement assuré son maintien en Ligue 1, dimanche, lors de la 38e et dernière journée de L1. Après 10 ans au FCSM, Ryad Boudebouz a mis de la plus belle des manières, un point final à son aventure avec son club formateur qu'il quittera selon toute vraisemblance, à l'intersaison. Relégables jusqu'à la 36e journée et 15e avant le début de la rencontre, les Sochaliens, finalement 14e, disputeront l'année prochaine, leur 65e saison dans l'élite, record en cours, malgré une saison très compliquée. Invaincu depuis trois matchs, l'OM boucle de son côté son championnat sur une nouvelle mauvaise note et une 10e place sans saveur pour le club de Margarita Louis-Dreyfus qui visait la Ligue des Champions. Enfin, un autre club a sauvé sa peau au sein de l'élite : Ajaccio. Les Corses, pourtant relégables au coup d'envoi et qui ne s'étaient plus imposés à l'extérieur depuis le 29 janvier à Valenciennes (2-1), ont profité de l'apathie d'une équipe toulousaine qui termine sa saison sur une série de six matches sans victoire (3 défaites, 3 nuls) et une honorable 8e place.
Nice renverse Lyon
Nice, le candidat le moins exposé à la relégation a assuré son maintien en battant Lyon (4-3) au terme d'un match haletant. Pour cette première victoire en 34 ans à Gerland, l'OGC Nice a assuré le spectacle en marquant non seulement quatre buts mais en frappant trois fois les poteaux d'Hugo Lloris qui a commis une belle maladresse en marquant contre son camp.
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