Marseille privé de ses spectateurs jusqu'à nouvel ordre
"En raison de la nature et de la gravité des faits, la Commission (de discipline) décide de mettre le dossier en instruction et pendant la durée de celle-ci, à titre conservatoire, de prononcer un huis clos total du Vélodrome", a indiqué l'instance disciplinaire, qui s'est réunie de manière exceptionnelle lundi. La liste des difficultés marseillaises s'allonge de semaine en semaine, et a de quoi rendre plus nerveux dirigeants et supporters, déjà en conflit. Huitième du Championnat, à neuf points du podium, l'OM devrait jouer dans un stade vide contre Bordeaux le 5 février, en match en retard de la 18e journée, voire contre Amiens le 16, si l'instruction venait à se prolonger. Mais l'image, désolante, du stade Vélodrome vidé de ses spectateurs est déjà connue, illustrant l'écart grandissant entre fans et direction. Les Phocéens ont ainsi débuté leur campagne de Ligue Europa contre Francfort le 20 septembre, à huis clos, en raison d'une série d'incidents la saison précédente en C3, notamment l'abus de fumigènes par ses supporters avant le coup d'envoi de la finale perdue contre l'Atlético de Madrid à Lyon (3-0). Pour les deux autres matches continentaux, le huit clos total s'est transformé en huis clos partiel, pour les virages nord et sud uniquement.
Contre Lille, ce n'est pourtant pas des virages frondeurs, qui ont lancé plusieurs messages hostiles envers la direction durant le match, mais de la tribune Ganay qu'a été lancé le pétard. A la 57e minute, un projectile a éclaté près de Kevin Strootman et Jordan Amavi, et de l'arbitre assistant, sur la ligne de touche, provoquant l'arrêt du match de Ligue 1 pendant plus de 35 minutes. "Je l'ai reçu sur le dos, après il tombe et il explose à côté de mon pied", a décrit Amavi, qui a pu terminer le match comme les deux autres intéressés. Le club phocéen a porté plainte contre X samedi. Aucune identification n'a été possible dans la foule, a-t-on appris dimanche de source proche du dossier. Mais le procureur était présent au match. Le dernier incident de ce genre en Ligue 1 remonte à fin 2016, mais était plus grave puisque le gardien de Lyon, Anthony Lopes, avait été blessé par un pétard, à Metz. Le club lorrain avait écopé d'un retrait de trois points, dont un avec sursis, en première instance, transformés en trois points avec sursis en appel. La tribune concernée avait également été fermée plusieurs matches et deux supporters avaient été condamnés en justice.
Un épisode similaire a également éclaté à Marseille le 23 mai 2015, à l'occasion de la réception de Bastia pour la dernière journée de la saison (3-0), des jets de pétards et de projectiles interrompant à deux reprises le match. L'OM avait été frappé d'une fermeture de tribune pour deux matches pour la saison suivante, et les supporters corses interdits de déplacement dans la ville pour l'affrontement suivant.
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