Ligue 1 : Un petit but, des mauvais gestes, des paroles déplacées, un record de cartons, quand le Classique renaît honteusement de ses cendres
Téléfoot souhaitait faire de ce choc du début de saison une publicité pour le football et la Ligue 1. La fin de match aura davantage fait la part belle aux sports de combat. Vainqueur pour la première fois depuis dix ans au Parc des Princes (1-0), l’Olympique de Marseille a terminé la rencontre avec seulement neuf joueurs sur le terrain après les expulsions de Jordan Amavi et Dario Benedetto. De son côté, le PSG n’en alignait plus que huit après que Neymar, Leandro Paredes et Laywin Kurzawa ont vu rouge.
Cette distribution massive de cartons rouges, l’arbitre de la rencontre Jérôme Brisard s’y est attelé à l’issue d’un énième regroupement des 22 acteurs de la rencontre après une lourde faute. Mais cette fois-ci, différents joueurs ont dépassé les limites, en en venant aux mains. Un dénouement prévisible à l’issue d’un Classique qui a rappelé ceux des années 1990 et 2000 lors desquels l’électricité dans l’air était très souvent palpable.
"Un match hors de contrôle"
De fait, les 17 cartons distribués ce soir représentent un record d’avertissements distribués par un arbitre dans l’élite sur les 40 dernières années. Une tension dont ont parfaitement su se servir les joueurs marseillais. Après l’ouverture du score contre le cours du jeu de Florian Thauvin, les olympiens ont su pousser à bout les Parisiens, qui ont souvent mal réagi à ces légères provocations. "Je n’ai pas aimé notre réaction dans les dernières minutes. La situation a empiré tout au long de la rencontre, mais c’était trop et on va en souffrir", a expliqué Thomas Tuchel, l'entraîneur du PSG en conférence de presse. Presnel Kimpembe, capitaine du PSG ce soir, n’a pas su montrer l’exemple à ses coéquipiers en venant souvent pester auprès de l’arbitre central. "Nous sommes une équipe avec beaucoup de Sud-Américains, une mentalité qui nous donne aussi des choses spéciales. Nous sommes un 'mix' très émotionnel, c'est aussi une force. Dans les trois dernières minutes, voilà... C'est mieux de rester calme. A la fin, ce n'était pas possible. Je n'aime pas ça. On va souffrir maintenant", a ajouté le technicien allemand.
Cette électricité dans l’air a donc mené à l’échauffourée de fin de match, et aux cinq expulsions. "C’est dommage que cette rencontre se soit terminée avec ces agressions", a expliqué André Villas-Boas, son homologue olympien en conférence de presse. L’entraîneur marseillais a nuancé les tensions entre les deux staffs aperçues à la fin de la rencontre : "C’étaient des petites insultes, rien de grave, c’est normal". Le directeur sportif du PSG Leonardo a dénoncé de son côté "un match hors de contrôle" et a critiqué "l’inexpérience" de l’arbitre central.
Si cette tension est déplorable d’un point de vue footballistique, elle aura servi l’OM car les joueurs du PSG sont totalement sortis de leur match. À l’image du Real Madrid de José Mourinho qui agressait les Barcelonais pour faire déjouer l’équipe de Pep Guardiola au début de la décennie, les Marseillais ont profité du manque de concentration des Parisiens, sans forcément se montrer trop brutaux. "Cette mentalité, cette énergie est une force. Mais dans les dix dernières minutes de la première mi-temps par exemple, on a oublié de continuer à jouer. C’est mieux si on reste toujours calme", a regretté Thomas Tuchel. De quoi permettre à l’OM de remporter son premier match contre le Paris Saint-Germain depuis novembre 2011 - à l’époque au Stade Vélodrome -.
Neymar accuse Alvaro d'insultes racistes
Au-delà des altercations physiques entre les joueurs présents sur le terrain, Neymar a accusé Alvaro Gonzalez de racisme à l’issue de la rencontre. Le défenseur espagnol de l’OM, qui avait accusé un peu plus tôt dans la rencontre Angel Di maria de lui avoir craché au visage, aurait proféré des insultes racistes au Brésilien pendant le match, qui ont pu faire disjoncter le numéro 10 du PSG, expulsé par la suite. "J’espère que ça ne va pas noircir cette victoire, mais je ne pense pas qu’Alvaro ait dit ça. En tout cas, il n’y a pas de place pour le racisme dans le football", a précisé André Villas-Boas après le match. "Le seul regret que j’ai, c’est de ne pas avoir frappé au visage ce connard", a tweeté Neymar après la rencontre.
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Des cartons, de la tension, une bagarre générale : le Classique de ce dimanche soir ressemblait étrangement aux rencontres entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique de Marseille dans les années 1990 et 2000. Ces dernières années, le gouffre sportif entre les deux équipes avait atténué l’intérêt pour ce choc historique du championnat de France. Au vu de la rencontre de ce soir, le match retour devrait à nouveau attirer les regards de l’ensemble de la famille du football. Et pas forcément pour de bonnes raisons.
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