Ligue 1 : Six questions qui vont rythmer la saison
Paris encore plus séduisant ?
Lorsque l’on voit Thomas Tuchel débarquer pour remplacer Unai Emery, difficile d’envisager un changement de gamme sur le banc parisien. Que ce soit en terme d’expérience, de C.V – moins garni que celui de l’Espagnol – ou de style de jeu, aucun critère ne nous permet de dire que Paris a choisi un meilleur entraîneur. Le mercato, encore timide, ne permet pas non plus d’afficher un optimisme triomphant. Seule différence notoire, le tempérament du coach. Alors qu'Unai Emery arrivait sur la pointe des pieds, avec un français hésitant et un sérieux affiché, son successeur, pas nécessairement transcendant dans la langue de Molière, apparaît très intégré et proche de ses joueurs.
Monaco sera-t-il impacté par les ventes ?
Lui aussi est proche de ses joueurs ! Mais en perdant Lemar, Fabinho, Moutinho, Diakhaby, Boschilia, Ghezzal, et peut-être Keita et Sidibé, Leonardo Jardim s’est fait piller et l'équilibre de l'ASM se retrouve fragilisé. Même si tous ces joueurs n’ont pas eu la même influence à Monaco, il faut à nouveau un coup de génie de l'entraîneur portugais pour faire émerger une équipe compétitive. L’arrivée de Golovin constitue l’une des plus grosses attentes de la saison. Sans ça, l’ASM pourrait perdre son podium. L’éclosion éclair de jeunes (Geubbels ?, Mboula ?) dont la principauté a le secret sera aussi l’une des clefs de l’année.
Marseille trop court pour la C1 ?
Européen pour la huitième fois en dix ans, l'Olympique de Marseille a prouvé une belle régularité ces dernières saisons. Un point positif pour Rudi Garcia et son groupe. Mais, derrière ce bilan honorable, quelques doutes persistent sur la capacité du club olympien à passer un cap dans les mois à venir. Avec un effectif un tantinet trop juste sur le plan qualitatif, l'OM, désormais habitué à des participations en Europa League, ne paraît pas suffisamment armé pour aller titiller Lyon et le PSG, histoire d'aller goûter à une Ligue des Champions qui se refuse à lui depuis 2014. Il ne lui reste plus qu'à concurrencer Monaco.
Nantes, l'effet Cardoso ?
Cantonné quant à lui au ventre mou de la Ligue 1 ces dernières saisons, le FC Nantes veut changer de braquet. Va-t-il y arriver ? La question reste encore sans réponse. Ceci dit, le club de Waldemar Kita, le président des Canaris, s'est donné les moyens d'y parvenir. En recrutant le Portugais Miguel Cardoso après s'être séparé de Claudio Ranieri, Kita a fait appel à un technicien qui prône un jeu ambitieux. "J'aime séduire les joueurs par le jeu et j'apprécie de voir des équipes qui ont une identité et un modèle de jeu très clair", a déclaré Cardoso lors de son arrivée sur les bords de l'Erdre. "J’aime ce qui est beau, ce qui procure du plaisir. L’esthétisme n’est pas une stratégie quelconque. On a besoin de principes de jeu clairs, d’une idée forte qui guide l’équipe." De quoi ravir les nostalgiques du jeu à la Nantaise.
Des outsiders vont-ils créer la surprise ?
Le Stade Rennais possède pour sa part l'habitude de ne jamais être régulier. Une tradition corrigée cette saison, avec le retour en Coupe d'Europe après 7 années de disette. Comme le confiait l’entraîneur Sabri Lamouchi à l'issue du championnat : “L'Europe, c'était complètement inattendu en début de saison".
Autre chose inattendue : la très mauvaise saison de Lille l'an passé. Désormais avec Christophe Galtier sur son banc dès le début de ce nouvel exercice, le Losc cherchera à effacer sa piteuse dernière saison durant laquelle il a frôlé la relégation. Pour y arriver, les Dogues pourront compter sur Christophe Galtier et sur leur attaquant Loic Remy, venu se relancer dans l'Hexagone. La raison ? L'ancien entraîneur de l'AS Saint-Étienne a l'art d'insuffler un esprit de combat à son groupe.
En parlant de Saint-Étienne, les Verts ont réalisé une fin de saison tonitruante l'an passé. 7e du dernier exercice après avoir été 17e en janvier, le club aux 10 titres de champion de France veut donc confirmer son statut de membre important de l'élite. Dirigés par un Jean-Louis Gasset plein d'expérience, les Verts veulent réussir dans la durée et n'ont aucune envie de rater leur début d'exercice. Malgré son élimination prématurée en Europa League la saison dernière, l'OGC Nice de Patrick Vieira n'a pas non plus l'intention de moisir en queue de classement et pourra miser sur une jeunesse affamée. Enfin, le Montpellier post-Loulou Nicollin, construit son avenir sous l’œil compétent de Michel Der Zakarian.
Les promus sont-ils déjà condamnés ?
Deux promus, deux trajectoires. D’un côté, le champion de France de Ligue 2 qui sort d’une saison où il a marché sur ses adversaires. De l’autre, son dauphin spectaculaire qui présente le plus petit budget de Ligue 1 (20 millions d'euros). Nîmes pourra donc s’appuyer sur sa solidarité, habitué à défendre en bloc pour mieux attaquer ensemble (75 buts l’année dernière). Reims, fort du 12e budget de L1 (40 millions d'euros), a perdu une partie de ses cadres (Siebatcheu, Diego, Danilson Da Cruz) durant l’été. Les Champenois espèrent que Suk, Doumbia et Dingome feront oublier ces pertes. On en sera plus sur le potentiel de toutes ces équipes après la première journée.
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