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Ligue 1 : Quatuor infernal, cancre Aulas, désastre toulousain : Les 5 leçons de la phase aller

En 5 leçons, France tv sport vous fait le récapitulatif des enseignements de cette phase aller de Ligue 1, terminée ce samedi.
Article rédigé par Guillaume Poisson
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 10min
  (ROMAIN LAFABREGUE / AFP)

Leçon n°1 : Surprise, Paris est seul au monde !

La classe d’écart qui sépare le Paris Saint-Germain ne posait même pas question. Il s’agissait plus de savoir à quel point les Parisiens pourraient s’accommoder, sur le long terme, du manque d’adversité. Auraient-ils la discipline suffisante pour, chaque week-end, se remettre en question et ne pas céder aux « excès de confiance » que Thomas Tuchel cible régulièrement  ? 

La mission n'est qu'en partie accomplie. Avec 16 victoires pour 3 défaites, 47 buts marqués et 11 encaissés, ce n’est pas exceptionnel au regard des dernières saisons. Au même stade l’an dernier, ils en étaient à zéro défaite pour 17 victoires. Quelques matches, comme ces défaites face à Dijon (2-1) ou Reims (2-0), ont été inquiétants dans leur contenu. 

Il a finalement fallu attendre les cinq derniers matches pour apercevoir le PSG version monstre invincible. Le mercato parisien a porté ses fruits. Le quatuor Neymar-Mbappé-Di Maria-Icardi, sur les cinq derniers matches, fonctionne à merveille. L’entente entre Neymar et Mbappé prend peu à peu forme. Mauro Icardi fait tout comme Edinson Cavani, en mieux. Et Paris jouit d'une vraie bénédiction : celle d’avoir la meilleure version d’Angel Di Maria depuis le début de la saison, à la fois génial et impliqué. Depuis août, ils cumulent à eux quatre 34 buts et 17 passes décisives. 


L’autre grande satisfaction est Idrissa Gueye. Le milieu de terrain culmine à 92.8% de passes réussies, soit la meilleure moyenne du championnat hors défenseurs. Serein dans ses interceptions, lucide dans sa lecture du jeu, doté d’un sens de l’anticipation hors-normes, Idrissa Gueye brille aussi et surtout par sa régularité d’un match à l’autre et, même quand ses coéquipiers semblent baisser d’intensité, lui est toujours là. 

Leçon n°2 : A Lyon, ce n'est plus la crise. C'est la catastrophe !

12e. Vous avez bien vu, les Lyonnais sont englués à la 12e place de la Ligue 1 à l'issue de la phase aller. Celle-ci a été plus que décevante pour les Gones. Toutes les cases de la bonne vieille crise sont cochées. Des stars à l'infirmerie (Memphis Depay et Jeff Reine-Adélaïde rateront a priori tout le reste de la saison, Léo Dubois et Youssouf Koné seront aussi absents sur une longue période), un football qui se délite de match en match, et des supporters énervés. En chiffres, ça donne un vilain bilan de 7 victoires pour 7 défaites et 5 nuls. Certes, rien n'est insurmontable. Les Lyonnais ont la chance d'être tombés sur une saison de Ligue 1 où les écarts sont finalement extrêmement resserrés, et où tous les clubs ont du mal à confirmer leurs dynamiques, bonnes ou mauvaises. L'OL n'est qu'à 7 points de Rennes et du podium. 

Mais pour remonter la pente, il faudra reboucher les nombreuses fuites qui menacent de faire couler le navire. En premier lieu, celle des vestiaires. L’acmée de cette crise a été atteinte en Ligue Europa, quand Memphis Depay est allé insulter des supporters après la qualification pour les seizièmes. Quelques jours plus tard, Jean-Michel Aulas a expliqué regretter d'avoir "cédé" aux supporters en se séparant de Bruno Genesio la saison dernière. Pour que l'OL sorte de sa mauvaise passe, il faudra que l'ambiance soit d'abord plus sereine, et cela passe par un apaisement des relations avec les supporters. Alors seulement les résultats pourraient suivre, et Lyon pourrait éviter de terminer hors du top 5, ce qu'il n'avait plus fait depuis la saison 1997-1998. 

Leçon n°3 : Les Marseillais récitent leur Ave Villas-Boas 

Il y aura eu, pour l'Olympique de Marseille, un avant et un après fessée parisienne. Le 27 octobre 2019, l'OM encaisse une lourde défaite face à leur rival historique. 4-0. La facture est salée, la différence de niveau est énorme, mais bizarrement, les Marseillais en ressortent ragaillardis. Ils se sont procurés des occasions et ont montré qu'ils pouvaient développer du beau jeu. Depuis, l'OM, c'est 7 victoires pour un match nul et une défaite. Grâce à cette dernière ligne droite, ils terminent la phase aller en logiques dauphins du Paris Saint-Germain. 

Au rayon des satisfactions, il y a d'abord l'implantation réussie d'Andre Villas-Boas à Marseille. L'ancien coach de Tottenham a su insuffler à l'effectif marseillais une nouvelle âme, ce qui manquait cruellement à l'OM de Garcia. Il a su mettre en confiance des joueurs-clés, à commencer par Dimitri Payet. On le sait, les performances de l'OM sont souvent corrélées à la courbe de poids du Réunionnais. Quand Payet marche, tout roule. Et depuis une dizaine de matches, Dimitri Payet (6 buts, 3 passes décisives) a retrouvé le niveau stratosphérique qui fait de lui, par moments, l'un des meilleurs meneurs de jeu au monde. 

Le recrutement a été très intelligent aussi, puisque Dario Benedetto donne entière satisfaction au poste de numéro 9, de même que Valentin Rongier au milieu. Maxime Lopez gagne en maîtrise, et Nemanja Radonjic monte en puissance en joker de luxe. Sur cette première partie de saison, Marseille allie très bien fraîcheur de la jeunesse et maîtrise des joueurs cadres. Chapeau André ! 

Leçon n°4 : Avec Monaco et Sainté, c'est tout blanc ou tout noir 

Deux clubs restent insondables après 19 matches. Il s'agit de Monaco et de Saint-Etienne. Tantôt au fond du trou, tantôt parmi les séduisantes, les deux équipes alternent le très bon et le très mauvais, et bien mâlin celui qui devinera de quoi sera fait leur deuxième partie de saison. 

L'AS Monaco, qui sort d'une terrible saison, a démarré sur les mêmes bases, en enchaînant les défaites et les piètres performances. Et puis, portés par leur duo d'enfer Wissam Ben Yedder et Islam Slimani (19 buts et 9 passes décisives à eux deux) en attaque, ils ont grimpé, sont devenus une équipe dangereuse...mais toujours fragile. Symbole de cette inconsistance assez perturbante, les deux derniers matches de l'année du club de la Principauté. Les deux joués contre Lille. En Coupe de la Ligue ce mardi : cinglante défaite 3-0. En Ligue 1 ce samedi ? Magnifique victoire 5-1. Pour avancer au classement et titiller le podium, il faudra arrêter la roulette russe. 

A Saint-Etienne, c'est aussi le yo-yo des performances. Les Verts terminent la phase aller à la 14e place. Mais ils ont été 3e il y a un mois. Et 19e il y a plus de deux mois. L'arrivée de Claude Puel mi octobre avait redonné des couleurs à un football qui bégayait plus que jamais. Mais sa série d'invincibilité s'est arrêtée début décembre face à Rennes (1-2) et depuis, les Verts en sont à quatre défaites pour une victoire. Symbole de ces montagnes russes, Denis Bouanga, la véritable révélation de la saison pour Saint-Etienne.

  (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

Entre l'arrivée de Puel et le match face à Rennes, celui-ci a inscrit six buts et délivré trois passes. Depuis Rennes, il est resté muet. Et s'est blessé ce mercredi, se rendant indisponible pour six semaines. 

Leçon n°5 : Toulouse et Nîmes ne savent plus gagner 

Dans le bas du tableau, deux clubs se distinguent. Toulouse et Nîmes complètent la fin du classement avec chacun 12 petits points glanés sur les 19 premières journées. Pour Nîmes, la situation était attendue. Le mercato avait été désastreux pour eux, puisqu'ils avaient perdu la quasi-totalité de leurs joueurs clés, au premier rang desquels Teji Savanier, parti à Montpellier. Les dirigeants ne s'en cachaient pas : leurs ambitions n'étaient pas grandes, et ils n'avaient pas du tout l'intention de réitérer leur belle première saison en Ligue 1. Sans surprise donc, Nîmes en est à  2 victoires pour dix défaites, et est - de loin - la pire attaque de Ligue 1. 

Pour Toulouse en revanche, les choses ne se sont pas passées comme prévu. Certes ils n'avaient pas l'intention de jouer les premières places, mais le Téfécé avait pris l'habitude ces dernières saisons de terminer plutôt confortablement dans le ventre mou de la ligue. Ils restent sur une terrible série de dix défaites consécutives en Ligue 1, et terminent la phase aller lanterne rouge.

  (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

L'arrivée d'Antoine Kombouaré le 14 octobre, qui se spécialise décidément dans les naufrages de clubs ces derniers temps (après Guingamp et Dijon), n'a absolument rien changé. Au contraire, le successeur d'Alain Casanova semble avoir déjà perdu la bataille des vestiaires. L'entraîneur a regretté après sa défaite face à Nice (3-0) ne pas pouvoir "changer les onze joueurs"

Devant eux, Amiens Metz et Dijon restent à portée. 7 points, ce n'est rien d'insurmontable. Mais il faudra se montrer plus régulier, et surtout profiter d'une trêve hivernale bienvenue pour recharger les batteries. 

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