Ligue 1 : Payet, le symbole de la chute marseillaise
"Cette élimination est pour moi", a admis Payet, qui a raté un penalty dans le match et son tir au but contre Strasbourg (1-1, 4-2 t.a.b), mercredi en 8e de finale. Il en est à trois échecs de rang dans cet exercice, un chiffre qui en dit long sur sa méforme. C'est tout à son honneur de prendre cette élimination sur ses épaules, mais il sonne comme un élément de langage de parti politique en déroute électorale. Payet n'est pas du tout le seul responsable de cet énième échec, le dernier d'une sombre série: 8 défaites sur les 11 derniers matches (pour 1 nul et 2 victoires).
Si "Dim" est à la rue, lui qui marchait sur l'eau les deux premiers mois de la saison, tout le jeu collectif est à l'arrêt depuis quelques semaines. Jeudi, seul le "minot" Maxime Lopez et le madré Luiz Gustavo ont essayé de mettre un peu d'ordre dans le jeu. Payet tient le même genre de discours que son entraîneur, Rudi Garcia, qui s'efforce de dégager une mi-temps plus réussie qu'une autre ou quelques bonnes périodes, mais il y a des lunes que l'OM n'a pas joué 90 bonnes minutes d'affilée.
"On va retenir notre deuxième mi-temps car au moins, on s'est créé des occasions, et Strasbourg n'en a pas eu", avance Payet. Ces discours exaspèrent les suiveurs de l'OM les plus virulents et deviennent sujets de parodies sur les réseaux sociaux. Garcia a ressorti cet argumentaire mercredi soir avec sa "deuxième période plus que cohérente, avec de l'allant, de l'envie".
Garcia en danger ?
L'entraîneur, comme Payet, se réfugie trop souvent derrière des si. Son équipe ne "méritait pas" l'élimination, mais "les détails n'ont pas tourné en notre faveur", a-t-il encore dit, mais c'est bien la structure toute entière d'un jeu collectif défaillant qui est responsable de cette période difficile. "Je ne pense pas que le départ du coach changera les résultats. On est tous ensemble, joueurs, coach et staff compris", assure Payet.
Garcia, qui a prolongé jusqu'en 2021, peut-il sauter? "N'importe quoi, bien sûr qu'il n'est pas menacé", explique-t-on de source proche de la direction, où on assure que le projet est basé sur la fidélité aux collaborateurs. Avec Payet, un autre cadre vole au secours du technicien en zone mixte. "Évidemment que je suis toujours avec le coach, lance Adil Rami, qui a lui aussi raté son tir au but. On doit respecter le coach et l'institution en continuant à travailler individuellement, en se battant jusqu'à la fin, et peut-être que collectivement, on arrivera à trouver des solutions".
Dans cette communication soignée, le "peut-être" d'"Adilus" en dit "peut-être" beaucoup... Autre symptôme de la crise, le Vélodrome était complètement dépressif contre Strasbourg. Seuls 8200 personnes ont assisté au naufrage, des groupes de supporters boudent et les insultent pleuvent sur Rudi Garcia.
"Honnêtement, j'ai connu pire depuis que je suis à Marseille, relativise Payet, notamment l'année où je suis arrivé (2013-2014, ndlr). Il ne faut pas avoir peur ou baisser la tête". Certes, l'OM a connu pire, terminant 6e et pas européen cette saison-là, ou bien après 13 matches sans victoires en L1 de Didier Deschamps en 2011-2012. On peut aussi remonter à la terrible saison 1980, terminée par une relégation malgré son effectif d'internationaux (Marius Trésor, Didier Six...), mais ça ne résout rien des problèmes actuel. L'OM est déjà éliminé de deux compétitions, avec la Ligue Europa, où il n'a pris qu'un point sur 18.
Mais Payet préfère conclure sur un euphémisme: "On est toujours là, on ne lâche pas, il n'y a pas de malaise. Je ne sais pas si c'est la crise mais c'est vrai qu'on n'est pas dans une période positive". Certes...
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