Cet article date de plus de sept ans.

Ligue 1 - Monaco-Lyon : Vadim Vasilyev risque gros après sa sortie contre l'OL et l'arbitrage

Depuis des années, l'arbitrage dans le football français fait débat. Si Jean-Michel Aulas, le président de l'Olympique Lyonnais, est coutumier des sorties médiatiques contre le corps arbitral français, hier soir, après la défaite de Monaco contre Lyon (1-3), c'est Vadim Vasilyev qui s'est complètement lâché. En zone mixte, le vice-président de l'ASM était hors de lui en affirmant que "l'OL était favorisé par l'arbitrage." Une accusation, sans la moindre preuve, qui pourrait (devrait ?) lui valoir une sanction. Plus ou moins lourde.
Article rédigé par Quentin Ramelet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Le vice-président de l'AS Monaco, Vadim Vasilyev. (VALERY HACHE / AFP)

C'est ce que l'on appelle : "sortir de ses gonds". Hier soir, juste après le revers à domicile de son équipe face à Lyon (1-3), Vadim Vasilyev, le président de l'AS Monaco, n'a pas pu se contenir. Sans doute a-t-il été dépassé par ses émotions et sa colère en soulevant une hypothétique théorie du complot qui vise directement l'arbitrage français et l'Olympique Lyonnais.

Je vais vous dire ce que tout le monde pense tout bas : l'OL est favorisé par l'arbitrage. Le moment est venu de réfléchir sur ce sujet. Nous n'avons pas d'avenir footballistique si cela continue comme ça. Ce soir, l'arbitre a faussé le match. Depuis que je suis dans le football français, j'ai entendu plusieurs présidents parler de ça. Il faut y mettre fin. La solution vient de vous. La presse ! Le quatrième pouvoir. Vous devez enquêter là-dessus !

Je vais vous dire ce que tout le monde pense tout bas : l'OL est favorisé par l'arbitrage. Le moment est venu de réfléchir sur ce sujet. Nous n'avons pas d'avenir footballistique si cela continue comme ça. Ce soir, l'arbitre a faussé le match. Depuis que je suis dans le football français, j'ai entendu plusieurs présidents parler de ça. Il faut y mettre fin. La solution vient de vous. La presse ! Le quatrième pouvoir. Vous devez enquêter là-dessus !

Une sortie médiatique qui fait couler beaucoup d'encre depuis tant les mots employés par le dirigeant monégasque sont forts. Une sortie peu commune dans la forme mais récurrente dans le fond. En effet, nombreux sont ceux qui, depuis toujours d'ailleurs, n'hésitent pas à fustiger l'arbitrage après une contre-performance. L'excuse semble souvent toute trouvée pour venir relativiser une défaite qui fait mal et donc éloigner les projecteurs du vrai problème. La réaction surréaliste de Vadim Vasilyev rentre probablement dans cette case-là mais elle remet aussi en cause, une fois de plus, le niveau des arbitres en France.

Si la victoire lyonnaise, méritée, ne doit en aucun cas être remise en cause ou expliquée par les erreurs de Rudy Buquet, cela reste légitime et humain de pointer du doigt des fautes qui peuvent influencer sur la partie. Les mains - pas forcément évidentes - de Tolisso et Tousart non sifflées ou la faute oubliée sur Mendy avant qu'il prenne le rouge ont clairement chauffé les nerfs du vice-président russe de Monaco. Sauf que dans le football, s'attaquer aux arbitres provoque un véritable séisme médiatique et institutionnel...

Dérapage = sanction

Dans le passé, plusieurs acteurs du football français se sont illustrés par leurs réactions véhémentes envers l'arbitrage. Un homme, notamment, est maître en la matière : Jean-Michel Aulas. Le président de l'Olympique Lyonnais a déjà été sanctionné par la commission de discipline à plusieurs reprises. Dernière en date : en mars dernier, après Lille-OL, le patron des Gones s'était emporté. Il avait alors été suspendu un match ferme "de terrain, de vestiaire d'arbitres et de toutes fonctions officielles". D'ailleurs, hier soir, il campait le rôle de la victime et s'est empressé de réagir, sur son réseau social favori, aux propos de son homologue monégasque...

Il n'est évidemment pas le seul à avoir attiré les foudres des commissions de discipline. En milieu de saison dernière par exemple, Bryan Dabo, alors joueur de Montpellier, avait écopé de trois matches de suspension avec sursis, toujours pour la même raison... Enfin, plus récemment, et à titre de comparaison avec la Ligue 1, le milieu norvégien des Verts, Ole Selnaes, a été drastiquement puni par la FIFA pour avoir insulté un arbitre lors d'un match international. Résultat ? Onze mois de suspension ferme ! Autant dire qu'il vaut mieux garder sa langue dans sa poche, même quand on pense avoir raison, plutôt que de s'emporter...

Si Vadim Vasilyev a bien fait comprendre "qu'il en parlerait encore, et encore et encore s'il le fallait", il sera sans doute rapidement démotivé face à la puissance institutionnel du corps arbitral, protégé par la LFP et les Lois du jeu. Sa colère aurait pu sembler légitime si son équipe avait été dominatrice comme jamais et que sa façon de le dire devant la presse avait été beaucoup plus diplomatique. Mais c'était loin d'être une plaidoirie respectueuse, et il devrait en payer les conséquences dans le semaines à venir.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.