Ligue 1 - Monaco, l'opération rachat est lancée
C'est peu dire que cette humiliation passe mal. Heureusement, le début de saison était presque parfait, et l'ASM restait sur sept victoires. La qualification en barrages de Ligue des champions et le coup réussi à Wembley contre Tottenham (2-1) ont limité les grincements de dents sur le Rocher. Toujours à l'affût de possibles départs de feu, Leonardo Jardim a toutefois rapidement joué les pompiers. Et les poètes. Le Portugais a ainsi distribué aux journalistes deux vers en français du célébrissime "Tu seras un homme mon fils" de Rudyard Kipling jeudi en conférence de presse. Soit : "Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite / Et recevoir ces deux menteurs d'un même front, / Si tu peux conserver ton courage et ta tête / Quand tous les autres les perdront". Traduction ? "Il disait que victoires et défaites sont deux menteurs", lâche Jardim.
Comme si une leçon de vie d'un père à son enfant pouvait s'appliquer au sport professionnel, à la compétition développée au plus haut point. Comme si deux vers pouvaient couper court aux questionnements qu'ont suscité tous les manques entrevus contre Nice. Pour ne pas à avoir à évoquer ses choix tactiques (Moutinho milieu gauche) ou d'hommes (Germain sur le banc), le niveau général de certains (Jemerson, Falcao) ou l'état physique ponctuel d'autres (Fabinho, Bakayoko), Jardim a joué l'esquive.
"Une gifle pour se réveiller"
Alors si le technicien monégasque parvient à esquiver en partie les médias, il n'en est pas de même pour ses joueurs qui, loin des caméras et des crayons, ont clairement dû se prendre une belle secouée... Il a tout de même lancé une petite attaque à son groupe, histoire d'éteindre l'incendie provoquée par les journalistes en pointant clairement "un manque de simplicité, d'intensité et de rigueur"... Bref, les joueurs, de leur côté sont restés lucides évidemment. Avec une telle raclée, il fallait vite se remettre en question et au travail.
Pour Andrea Raggi, Monaco "a fait des cadeaux" puis d'ajouter : "4-0 dans un derby, c'es toujours catastrophique..." Avant de s'encourager : "nous avons perdu la bataille, mais pas la guerre." Car il va falloir réagir s'ils veulent rester dans leur position (3e à un point de Nice 1er) ou mieux. Pour le portier monégasque, Daniel Subasic, "rien n'avait marché... Il y avait trop de confiance et on a craqué". Mais il "espère que c'était une gifle pour se réveiller".
Un turnover forcé mais essentiel
Monaco va disputer son cinquième match en deux semaines. Les organismes ne peuvent tenir ce rythme. D'autant que s'enchaînent, la semaine prochaine, la réception de Leverkusen en Ligue des champions (mardi) et un déplacement à Metz (samedi). En cinq matches, Jardim a peu touché à son onze de départ. Ça va changer. "On a besoin de tourner, on va le faire", précise le technicien portugais. De retour de blessure, Mendy postule. Ndoram et Traoré également. Touré, lui, va jouer. Valère Germain, qui ne marque plus depuis le 3 août, aura sa chance. Irréprochable en ce début de saison, il a été systématiquement sacrifié au profit de Falcao, dont le niveau laisse dubitatif. Germain en souffre. Mais le Colombien sera indisponible, victime d'une commotion cérébrale à Nice. C'est plus embêtant qu'une fessée.
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