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Ligue 1 : Lille, Lyon, Monaco... qui est le mieux armé pour détrôner le PSG ?

A l'aube de la 24e journée de Ligue 1, l'hégémonie du Paris Saint-Germain sur la scène française n'a plus rien d'une évidence. Le club de la capitale, triple champion de France en titre et finaliste sortant de la dernière Ligue des champions, occupe une inhabituelle 3e place derrière Lille et Lyon, sentant désormais le souffle de Monaco sur sa nuque. Si Paris ne reprend pas la main, lequel de ses trois concurrents les plus sérieux a-t-il le plus de chances d'en profiter ?
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6 min
Pas de voie royale en L1 cette saison pour Neymar, Mbappé et leurs coéquipiers. (FRANCK FIFE / AFP)

Des défaites contre Lens, Marseille, Monaco, Lyon et même contre le promu Lorient... 5 au total après seulement 23 matches. Rarement l'hégémonie du Paris Saint-Germain sur la Ligue 1 avait été autant écornée ces dernières saisons. L'équipe qui a remporté 7 des 8 derniers championnats de France se trouve dans une étrange période de reconstruction à un moment charnière de son histoire. L'entraîneur qui l'a menée à sa première finale de Ligue des champions a été limogé seulement quatre mois après le parcours épique réalisé à Lisbonne.

Arrivé début janvier, Mauricio Pochettino a repris les rênes d'une équipe plombée par des lacunes lassantes,  mais avec des objectifs importants à satisfaire à court terme : redevenir leader de la Ligue 1 et surtout passer l'obstacle Barcelone en huitièmes de finale de Ligue des champions ce mois-ci. Les débuts du coach argentin ont été satisfaisants (invaincu sur ses 5 premiers matches) mais aucun sursaut dans le jeu n'a encore été perçu. Pire, le PSG a même chuté contre l'avant-dernier Lorient (2-3) il y a une semaine, laissant Lille prendre la tête, Lyon maintenir son cap, et Monaco se mettre à croire à une folle remontée.

• Lille, un prétendant plus crédible que prévu

"La position de leader est anecdotique pour moi. Je ne sais pas si on est meilleurs ou plus agréables à regarder. Je pense avant tout aux chiffres et si on regarde les points et les goalaverage, il y a d'autres équipes aussi performantes que la notre. (...) Le championnat est long, très long. Est-ce que je crois au titre ? Il est bien trop tôt pour vous répondre". Le 15 décembre dernier, alors que son équipe venait de reprendre la tête du championnat, Christophe Galtier bottait en touche, le sourire en coin.

Deux mois plus tard, son LOSC est provisoirement deuxième de la Ligue 1, avec un point de retard sur Lyon, vainqueur de Strasbourg samedi, et trois sur Paris. Aucun signe d'affaiblissement ne point à l'horizon pour le club nordiste,  actuellement engagé dans une série de cinq victoires consécutives. Cependant, Galtier refuse toujours d'assumer des ambitions de sacre, faisant tout pour continuer à avancer masqué, sans pression, "On a une situation incroyable, je n'aurais jamais imaginé qu'on puisse en être là", a-t-il confié en conférence de presse cette semaine. D'après le coach des Dogues, pas question d'être considérés comme "favoris" et s'il faut désigner un adversaire parmi ceux souhaitant faire vaciller le PSG, "Lyon a l'effectif et un calendrier plus favorable pour aller [les] titiller".

Quoi qu'il dise, Lille n'avait jamais compté autant de points après 23 matches d'une saison de Ligue 1 et le club nordiste n'avait plus été leader à ce stade de la compétition depuis son dernier titre de champion de France en 2010/11. Avant cette journée, le LOSC se trouvait dans la même position que l'AS Monaco quand le club du Rocher avait maintenu à distance Paris en 2016/17 avant d'être sacré champion de France (leader avec trois points d'avance sur Paris après 23 journées). Après sa deuxième place en 2018/19 puis son retour en Ligue des champions, le club nordiste a confirmé sa place parmi les meilleurs sur la scène française.

Ses performances récentes n'ont rien d'une enflammade. Elles n'ont d'ailleurs pas été contrariées par les soubresauts en interne et toutes les histoires touchant à la dette colossale du club (estimée à 200 millions d'euros) et à son rachat. A l'image de son gardien Mike Maignan et de sa charnière José Fonte - Sven Botman, Lille est une équipe solide sur le pré (2e défense derrière Paris). Au milieu de valeurs sûres comme Benjamin André, les recrues ont fait leur trou, dont l'attaquant Burak Yilmaz (9 buts, 4 passes décisives). Et à l'image de son immuable 4-4-2, Christophe Galtier a la chance de pouvoir faire avancer son équipe en s'appuyant sur des certitudes.

• Lyon en mission pour laver l'affront

Pour la première fois exempté de compétition européenne depuis plus de 20 ans, l'Olympique lyonnais a abordé la saison 2020/21 avec une grande frustration. Un sentiment à peine voilé par l'épopée jusqu'en demi-finales de la dernière Ligue des champions. Plus tôt en 2020, le président du club Jean-Michel Aulas avait passé son printemps à vociférer son amertume après la décision de l'interruption de la saison 2019/20 et surtout le gel des classements à la 28e journée (Lyon avait dû se contenter d'une médiocre 7e place).

Le club avait finalement brillé en C1 avant de réussir à conserver ses joueurs les plus convoités à l'intersaison, Memphis Depay et Houssem Aouar, tout en enregistrant l'arrivée de deux recrues qui se sont avérées cruciales en Ligue 1 cette saison : celle du meilleur buteur de Ligue 2 Tino Kadewere et du milieu brésilien touche-à-tout Lucas Paqueta. C'est avec un calendrier plus léger que celui de Paris ou Lille, affairés sur la scène européenne, que l'OL trace sa route pour retrouver la Ligue des champions, et plus si affinité. Du 18 octobre au 6 janvier, l'équipe de Rudi Garcia a notamment pris 32 points sur 36 possibles (10 victoires et 2 nuls en 12 rencontres) avant de valider son titre de champion d'automne in extremis face à Rennes (2-2).

Il n'y a eu qu'un hic depuis, une défaite irréelle contre Metz (0-1), mais cela a suffi à Lille pour reprendre la tête du championnat. Si la défaite de Paris contre Lorient et le leadership lillois monopolisent l'attention médiatique, Lyon a encore toutes les cartes en mains, d'autant que le club rhodanien accueillera ses deux adversaires les plus sérieux dans les semaines à venir. Et s'il veut y croire, il pourra se dire qu'il n'avait plus compté autant de points après 23 journées de championnat depuis ses titres de champion de France de 2006 et 2007.

• Monaco le vent dans le dos

"Actuellement on joue bien. On progresse. Je suis content de la façon dont on joue. Les attentes sont très élevées à Monaco, j'en suis conscient. Mais nous avons très peu changé l'équipe qui a terminé 17e et 9e les dernières saisons. Devant, les équipes sont très fortes et elles ont une longueur d'avance. Si en fin de championnat on est embuscade, on tentera le coup". Après la victoire dans le derby contre Nice lors du dernier match, la 6e consécutive depuis le début de l'année 2021, Niko Kovac s'est réjoui sans s'enflammer de la dynamique de son AS Monaco, l'équipe la plus en forme du moment en L1.

Quatre ans après avoir volé la vedette au Paris Saint-Germain, l'ASM tient une nouvelle opportunité de sacre après deux saisons chaotiques, dont une relégation évitée de justesse. Sur le terrain, un rythme de croisière a été trouvé en même temps que les pépites attirées sur le Rocher poursuivent leur progression, d'Aurélien Tchouaméni à Sofiane Diop en passant par Youssouf Fofana ou Caio Henrique. Assumant son rôle de leader, Wissam Ben Yedder a récemment égalé Edinson Cavani en étant impliqué sur au moins 15 buts (buts + passes décisives) lors de 6 saisons de Ligue 1 différentes. L'international français a également pu profiter de l'arrivée de Kevin Volland, son nouveau partenaire d'attaque qui n'a pas mis longtemps pour s'adapter au championnat de France (11 buts et 8 passes décisives déjà).

Mais le club du Rocher peut nourrir deux craintes. La première est peut-être de s'être réveillé trop tard car les hommes de Niko Kovac accusent 7 points de retard sur le leader lyonnais. La deuxième la trace laissée par les deux défaites contre Lille (1-2) et Lyon (1-4) qui limitent de fait la satisfaction d'avoir fait tomber Paris (3-2).

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