Ligue 1 : les spectateurs boudent les stades

Depuis qu'il a été coiffé d'un toit, le stade Vélodrome est souvent considéré comme le plus beau stade de France. Mais il est également l'un des plus clairsemés de ce début de saison de Ligue 1. Sur les huit premiers matchs, l'enceinte marseillaise a enregistré une baisse d'affluence de plus de 43% par rapport au début de saison 2015-2016, selon les données de la Ligue de football professionnel. Ce chiffre représente les deux tiers de la baisse globale de fréquentation des stades de Ligue 1 (-4,9%) après huit journées de championnat.

"C'est affolant", réagit un supporter marseillais, abonné depuis plus de trente ans. "L'an dernier, on était un groupe de quinze copains à être abonnés. Sur les quinze, il ne reste plus que moi", renchérit un autre, au micro de France Bleu Provence. Exemple le plus criant : le 18 septembre, le match entre l'Olympique de Marseille et l'Olympique lyonnais a rassemblé moins de 32 500 spectateurs, contre plus de 56 000 pour la même affiche en septembre 2015.

Affluence mitigée pour les nouveaux stades

"L'explication est simple : c'est un problème d'état d'urgence, relativise Didier Quillot, le directeur général exécutif de la Ligue de football professionnel. Et quand la performance sportive est là et que les clubs font preuve d'imagination au marketing, on voit que l'affluence est au rendez-vous."

Mais, en ce début de saison, les bonnes performances ne sont pas partout synonymes d'affluence en tribunes. À Bordeaux, la fréquentation est en baisse de plus de 11% par rapport à la saison dernière. Le stade Matmut-Atlantique, construit essentiellement pour l'Euro 2016 et inauguré en mai 2015, n'a pas eu l'effet escompté. "Je suis surpris, reconnaît Romain Manci, l'un des responsables des Ultramarines, la plus grande association de supporters des Girondins. Logiquement, dans une métropole comme Bordeaux et une région Nouvelle-Aquitaine aussi grande, on devrait pouvoir trouver 40 000 supporters..."

Face à ces difficultés, les clubs tentent de trouver des solutions. À Montpellier, où la baisse de fréquentation dépasse les 30%, des lignes de bus spécifiques vont être testées pour emmener plus de supporters au stade de la Mosson. Le Stade Malherbe Caen multiplie quant à lui les offres d'abonnement ciblées, afin d'afficher un taux de remplissage supérieur à 80%.

Quelques clubs enregistrent en revanche de belles hausses de fréquentation. C'est le cas de Toulouse, qui a vu le nombre de spectateurs augmenter de 52%. L'Olympique lyonnais enregistre une augmentation de 46%, tirant ainsi les bénéfices du nouveau Parc OL.