Ligue 1 : Le Losc au plus mal
"Ce n'est pas avec le talent qu'on se maintient, c'est du pipeau", a prévenu l'entraîneur Christophe Galtier, en appelant à la mobilisation générale après la défaite à domicile face à Angers (2-1) qui a replongé le club nordiste à la 19e place samedi. Le Losc, avant-dernier de Ligue 1 à une longueur du barragiste, Troyes, et du premier non relégable, Angers, est incapable d'enchaîner les résultats, notamment face à ses concurrents directs. Lors des dix matches disputés en 2018, les Lillois n'ont gardé leur cage inviolée qu'à une seule reprise. "C'est déjà difficile de gagner un match, mais en plus on se bat contre nous-mêmes. On a le bonheur de revenir au score...et encore patatrac, on prend un but. Est-ce que ce groupe est capable d'apprendre de ses erreurs ? Dans ce domaine-là, on n'en est pas capable. C'est inquiétant", pointe Galtier. "Ca commence à devenir lourd, pesant. C'est sur un plan mental qu'il faut bosser et ça c'est chacun de son côté. Ce n'est pas au coach de faire ça, chacun doit se remettre en question", souligne l'attaquant Nicolas Pépé. Galtier a placé devant leurs responsabilités les joueurs majeurs de l'effectif, dont il attend beaucoup plus.
Tableau très sombre
"C'est aux cadres de prendre les choses en main. Ils doivent se forcer, même s'ils n'ont pas la personnalité, le caractère pour", insiste-t-il. "Il faut qu'ils aillent se +violer+ à l'intérieur d'eux-mêmes pour que sortent de leur expression corporelle, de leur attitude, de leur bouche, des paroles qui font que tout le monde est concentré et très déterminé à ne pas faire d'erreurs". Ces difficultés sportives viennent compléter un tableau très sombre en dehors du terrain. Il y a d'abord le bras de fer judiciaire avec l'ex-entraîneur Marcelo Bielsa, qui conteste son licenciement pour faute grave et réclame plus de 18 millions d'euros au club nordiste. Une décision du tribunal de commerce est attendue le 5 mars et une audience devant les prud'hommes est fixée au 13 mars. Il y a en outre la pression de la DNCG, le gendarme financier du football français, qui attend des garanties supplémentaires de la part des dirigeants lillois, sous peine de nouvelles sanctions après avoir interdit le club de recrutement en décembre.
Bref, l'écart est béant entre les ambitions affichées en début de saison et la situation actuelle. "Émotionnellement, c'est compliqué et je le vis mal", avait d'ailleurs reconnu le président Gérard Lopez dans la Voix du Nord mi-février. Son Losc si inconstant, capable souvent du pire et parfois du meilleur, est-il prêt à se battre jusqu'à la dernière journée pour son maintien ? "On est préparé. Ce n'est pas fini, on n'est qu'à deux points du 15e", essaie de se convaincre Nicolas Pépé. Quatrième plus mauvaise défense du championnat, Lille n'a pris que deux points lors de ses quatre derniers matches, pas vraiment un rythme d'équipe lancée vers le maintien... De plus, les Dogues possèdent la deuxième plus mauvaise différence de buts (-17) après la lanterne rouge, Metz.
Tous les voyants sont donc au rouge dans le Nord. Et comme si ça ne suffisait pas, un autre motif d'inquiétude vient s'ajouter à cette situation peu reluisante : le calendrier d'ici la trêve internationale fin mars. Avec des déplacements à Nice (9e) et Monaco (2e), entrecoupés de la réception de Montpellier (5e), le menu pourrait s'avérer indigeste et plomber encore plus le Losc avant la dernière ligne droite de la saison.
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