Ligue 1 : Double buteur à Reims, la renaissance de Mauro Icardi
Par définition, un 29 février n’est pas un jour comme les autres, et l’on s’en souvient sûrement plus que d’un autre, du fait qu’il ne revient que tous les 4 ans. Ce qui est sûr, c’est que depuis plusieurs mois, Mauro Icardi n’arrivait pas à chasser le 29 février 2020 de sa mémoire. Ce jour-là, l’Argentin inscrivait un but à Dijon lors d’un festival parisien (0-4). Se doutait-il à ce moment qu’il allait devoir patienter quasiment 7 mois jour pour jour pour marquer de nouveau avec le PSG ? Évidemment que non. Pourtant, entre méforme, Covid-19 et niveau en baisse, Icardi a bien traversé ce tunnel d’irréalisme et de frustration.
Mauro pétille de nouveau
En ce 27 septembre 2020, Mauro Icardi a enfin retrouvé la lumière au bout de ce tunnel, lumière entrevue après sa prestation convaincante à Nice le week-end dernier. Convaincante, mais toujours aussi stérile. "Les grands buteurs sont des gars sensibles. Mauro joue à un poste important et lui-même attend qu’il marque toujours. Il traverse une phase peu facile, mais c’est dans un contexte particulier après le Covid”, tentait de le dédouaner dans la semaine Thomas Tuchel, son entraîneur. Car forcément, après des mois sans marquer, et alors que le PSG a laissé filer Edinson Cavani, meilleur buteur de l’histoire du club, libre cet été, la pression s’accentuait sur Icardi, dont l’option d’achat de 50 millions d’euros a été levée en mai dernier. Absent contre Lens et l'OM à cause du Covid, l'Argentin avait retrouvé la compétition contre Metz puis Nice.
Solide et droit dans ses crampons, l’attaquant argentin avait d’ailleurs augmenté cette pression en reprenant le numéro 9 laissé libre par Cavani. Derrière, il fallait donc assurer devant le but, après avoir été fantomatique lors des finales de Coupe de France et de Coupe de la Ligue, et encore moins en vue lors du Final 8 de Ligue des champions, pendant lequel il avait même été éclipsé par Choupo-Moting contre l’Atalanta. "Il lui manque un petit pourcentage de confiance. Je ne peux lui offrir ce pourcentage par un simple discours ou des exercices sur le terrain. Il faut juste marquer, créer des occasions pour lui. Il a fait une bonne semaine et j’ai confiance pour que tout cela revienne", rassurait Thomas Tuchel avant le match. Bonne nouvelle : au-delà de la langue de bois destinée à détendre son buteur, l’entraîneur allemand avait vu juste.
À Reims, Mauro Icardi s’est libéré de ce fardeau dès la huitième minute. Servi par Mbappé là où il le préfère - en pleine surface de réparation -, l’attaquant parisien s’est d’abord emmené le ballon d’un contrôle orienté aussi difficile que décisif, avant de croiser sa frappe du droit au sol. Limpide. Clinique. De quoi rappeler le Mauro Icardi qui avait débuté au PSG avec 17 buts en 19 matches, sur 24 tirs cadrés. Sauf que depuis ses débuts en fanfare, l’Argentin avait peu à peu marqué le pas, malgré ses 20 buts en 34 matches la saison dernière. Pour preuve : depuis le 1er janvier 2020, Icardi n’avait scoré qu’à trois reprises.
Au-delà de son premier but, l’Argentin a aussi livré une copie convaincante, notamment dans son jeu de remise et d’appui dos au but. Complice avec Di Maria, il aurait pu doubler la mise une première fois sans un grand Rajkovic dans les buts rémois (16e). Finalement, Icardi a attendu une nouvelle offrande de Mbappé à l’heure de jeu pour pousser le ballon dans le but vide. Pointé du doigt pour quelques excès d’égoïsme contre Nice, le Français coupait court au débat par cette offrande. "C'est important pour un attaquant d'inscrire des buts", se contentait de réagir, sobrement, Icardi après le match au micro de Téléfoot. "Il est là pour marquer et il a marqué deux fois. C'était possible d'en marquer plus. Il a fait un bon match en première mi-temps mais on a raté trop d'occasions. Cela l'inclue lui aussi", a réagi Thomas Tuchel, passablement agacé par la deuxième période de son équipe. "C'est une victoire avec deux but d'un attaquant qui devait marquer, c'est bon pour la confiance", a ajouté de son côté Marquinhos. Remplacé par Sarabia à la 77e minute, le Goleador argentin quittait la pelouse le sentiment du devoir accompli. Sept mois plus tard, il va enfin pouvoir effacer ce 29 février de sa mémoire.
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