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Ligue 1 : Dimitri Payet, du coeur et du cran

Transformant le choc des deux Olympiques en un cas personnel, Dimitri Payet a complètement assumé ses propos prononcés en conférence de presse en inscrivant un doublé pour offrir la victoire à l'OM. Le capitaine marseillais a mis ses tripes sur le terrain pour éclabousser le Vélodrome de sa classe, au point de sortir complètement lessivé en fin de match, le sentiment du devoir accompli.
Article rédigé par Leo Anselmetti
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (NICOLAS VALLAURI / MAXPPP)

"J'avais des choses en moi qu'il fallait sortir. J'assume totalement ce que j'ai dit en conférence de presse". C'est un Dimitri Payet comblé et fier de sa performance qui s'est présenté ce dimanche soir au micro de Canal+ à la suite du choc opposant Marseille à Lyon en guise de clôture de la 13e journée de Ligue 1. Auteur d'une très grande performance, illustrée par un doublé offrant la victoire à son club, le capitaine de l'OM a parfaitement assumé ses propos à l'encontre de Rudi Garcia prononcés deux jours plus tôt en conférence de presse d'avant-match.

"Je n'aimerais pas qu'il parle de nous comme il a parlé des Lyonnais'', "Villas-Boas, lui, parle français et pas la langue de bois"... Ses propos chocs, qui ont fait couler beaucoup d'encre, devaient absolument être suivis d'un match XXL pour que le capitaine marseillais reste crédible. Le moins que l'on puisse dire, est que Dimitri Payet l'a été. En illuminant la rencontre face à son ancien entraîneur, le Réunionnais de 32 ans a prouvé qu'il pouvait être un joueur à part quand il le voulait. 

Totalement inarrêtable

Peu intimidé par la rudesse des contacts mise sur la pelouse, le numéro 10 est très vite monté en puissance. Tout a commencé dès la 3e minute de jeu, en délivrant un centre retombant juste sur la tête de Dario Benedetto. Puis, tout s'est accéléré. Parfaitement aidé par Thiago Mendes, auteur d’une énorme erreur de main dans sa surface à la suite d’un contrôle de la poitrine pourtant anodin, le capitaine phocéen n'a pas tergiversé pour ouvrir le score. Même après cinq longues minutes d’arrêts de jeu à la suite d’une rixe entre Benedetto et Dubois, puis de lasers dans les yeux d'Anthony Lopes, Payet est resté concentré. Il faut dire que l’occasion était trop belle, lui qui avait allumé la mèche en conférence de presse, n’assume pas ses paroles en manquant d'envoyer un pétard dans le petit filet du gardien lyonnais pour lancer le seul Olympique qui compte pour lui.

En confiance, Payet s’est alors lancé dans un festival. Seul Marseillais à avoir trouvé le cadre, par deux fois, le Réunionnais a également régné sur cette première période à l'image d'une ouverture fantastique qui aurait pu permettre à Maxime Lopez de faire le break s’il n’avait pas manqué son face à face avec Lopes (37e). Mais ce n’était que partie remise. Décidément transcendé par l'événement, Dimitri Payet a littéralement tout fait – et bien fait – dès l’action suivante. D’un tacle rageur, l’ailier a récupéré le ballon au milieu de terrain et lancé Lopez dans le couloir droit d’un extérieur du pied parfaitement dosé avant de repiquer dans l’axe pour s’offrir un doublé d’une imparable frappe croisée à ras de terre (39e). L'action limpide, électrisante, s'est accompagné d'une célébration où tout transpirait la démonstration de force, de ses biceps bandés façon boxeur à un geste vers le dessous de sa ceinture comme pour souligner le poids des responsabilités assumées.

Le break fait, Marseille pouvait tranquillement prendre quinze minutes de pause après une première période à sens unique pour profiter des ovations lancées vers leur capitaine par les plus de 65 000 supporters de l'OM présents dans les travées du Vélodrome.

S'il n'a pas pesé en seconde période, à l'instar de tous ses coéquipiers, Dimitri Payet n'a pas pour autant levé le pied, enchaînant percussions et replis défensifs posant énormément de problèmes aux Lyonnais. Pris de crampes, le métronome marseillais, en manque de compétition, n'a pas pu aller au bout de la rencontre. Mais c'est bien lui qui, depuis son retour de suspension, a permis à l'OM de se hisser jusqu'à la deuxième place de Ligue 1. Soit quasiment la première, si l'on enlève le Paris Saint-Germain, désormais hors-catégorie. 

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