Ligue 1 : Brest, leader inattendu après avoir enfoncé l'OL
En Ligue 1, le soleil se lève désormais à l'ouest. Après six journées de Ligue 1, et avant même les cinq rencontres de dimanche 24 septembre, le Stade brestois est assuré d'être leader du championnat à l'issue du week-end, après avoir frôlé la relégation l'an passé. Forcément, ce scénario inattendu fait sourire les Bretons, à l'image de Steve Mounié, rieur au micro de Canal + : "On va faire des screenshots (des captures d'écran du classement) et on gardera ça précieusement". Auteur du but victorieux face à l'OL, samedi 23 septembre, l'attaquant brestois a préféré en sourire, même si les Brestois ne font plus rire personne.
Les Lyonnais en ont fait l'expérience, buvant la tasse dans la rade pour la première de Fabio Grosso sur le banc de touche. Avec seulement six tirs tentés, contre 27 subis, ils n'ont toujours enregistré aucune victoire cette saison et vivent leur plus mauvais départ en Ligue 1 depuis quarante-quatre ans. En face, on partage un ingrédient de la recette magique. "On est une bande de potes depuis pas mal d'années, les nouveaux s'intègrent bien. Ça crée une osmose, avec la ville aussi", note Steve Mounié.
Des pirates soudés
De retour en Ligue 1 en 2019-2020, le Stade brestois dispute seulement sa dix-huitième saison dans l'élite, malgré un des plus petits budgets hexagonaux. Ce qui s'est traduit par un mercato très calme dans le Finistère, dans le sens des arrivées. Samedi, Martin Satriano était la seule recrue estivale titulaire et, même lui, connaissait la maison puisqu'il y a évolué six mois en 2022. Malgré les départs des deux cadres Haris Belkebla (capitaine) et Franck Honorat, les hommes d'Eric Roy surfent encore sur leur seconde partie de saison dernière (29 points gagnés sur 57 possibles), qui les avait vus se maintenir après un début de saison catastrophique.
Une lancée qui les a portés jusqu'à cette place inattendue de leader, que les Brestois n'avaient plus connue depuis la 13e journée de la saison 2010-2011. La dynamique est d'autant plus surprenante que le club finistérien avait surpris son monde en janvier dernier en confiant les clés du camion à Eric Roy, qui n'avait plus entraîné depuis douze ans et sa seule aventure à Nice, durant une saison à peine.
"Je suis sûr qu’il a beaucoup travaillé avant de venir, pour être prêt dès le départ. Il est arrivé tranquillement, sans faire de fracas. Il a pris ses marques, et tout s’est fait naturellement", expliquait récemment Romain Del Castillo, grand artisan de la forme actuelle des Brestois, à So Foot. L'attaquant des Pirates ajoutait : " On a peut-être besoin de recrues, mais je préfère conserver la colonne vertébrale. [...] Le fait d’avoir la même ossature chaque année permet d’éviter un retard à l’allumage."
La stabilité porte ses fruits. Après avoir dompté les vice-champions de France lensois en ouverture, le Stade brestois a dominé Le Havre, Reims et donc Lyon, en plus d'un match nul contre Rennes. Seule ombre au tableau : une défaite au Vélodrome, face à Marseille, malgré une prestation convaincante.
Avec son jeu décomplexé et résolument offensif, tout sourit en ce moment au Stade brestois. "C'est complètement mérité. On est une équipe regroupée, soudée, généreuse", a résumé Pierre Lees-Melou au micro de Canal +, avant de prévenir : "Attention, on ne va pas dire qu'on joue le titre ou qu'on joue l'Europe ! On est conscient qu'on n'est pas forcément à notre place, mais on ne l'a pas volée non plus."
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