Ligue 1 : Bordeaux en opération séduction à Lyon
Initialement programmé le 23 octobre dans le cabinet d'avocats parisien Winston et Strawn, le "losing" de la vente des Girondins avait été reporté la veille au soir en raison d'un problème administratif, incombant à GACP, à son co-actionnaire majoritaire King Street (86,4 %) et son prêteur Fortress, à qui il manquait un document pour finaliser la transaction estimée à 75 millions d'euros. Pour débloquer la situation, il a fallu deux jours aux Américains pour réunir la somme. Trop tard pour M6, obligé, comme l'exige la loi française, de convoquer un nouveau conseil d'administration dans un délai de 15 jours. Et nous voilà rendus au mardi 6 novembre.
"Nous avons tous les capitaux, nous sommes prêts à conclure, M6 est également prêt à conclure", a indiqué le patron de GACP Joseph DaGrosa dimanche, en marge de la désignation de son premier président délégué, l'ancien dirigeant du Paris SG Frédéric Longuépée. De quoi soulager M6, à la fin d'une aventure bien pénible. Son joyau aux deux titres de champion, aux trois Coupes de la Ligue et une coupe de France était bel et bien devenu un fardeau ces dernières années. D'autant que stratégiquement, le groupe M6 souhaitait "se recentrer sur ses métiers de radio et télévision", selon Nicolas de Tavernost, le président de son directoire.
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Opération séduction
Le match à Lyon samedi (17h00) sera donc le 942e du club au scapulaire sous son ère. Le suivant, jeudi prochain contre le Zenit Saint-Petersbourg devrait être le premier estampillé GACP, ce fonds d'investissements novice dans le football qui aura mis un peu plus de trois mois pour parvenir à ses fins. Cette passation n'aura pas été de tout repos pour ses protagonistes, confrontés à l'inquiétude, le scepticisme, voire la suspicion, de la part notamment des Ultramarines, le principal groupe de supporters bordelais alertant courant août sur l'origine des fonds, douteuse à leurs yeux, et sur la mouvance nébuleuse (agents et intermédiaires) gravitant autour de GACP. Pour désamorcer tout conflit, Joseph DaGrosa a fait début septembre une tournée médiatique sur Paris. Par la suite, il a été auditionné le 10 septembre par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) comme n'importe quel futur repreneur puis il a été reçu à la mairie de Bordeaux le 13 septembre en compagnie de M. Tavernost.
L'opération séduction a été à moitié réussie. Les élus de Bordeaux-Métropole, appelés à valider le 28 septembre le transfert des obligations du groupe de médias au nouvel actionnaire concernant les garanties liés au loyer du stade Matmut Atlantique (3,7 millions d'euros pour encore 27 ans) se sont interrogés, poussant Alain Juppé à reporter leur vote de deux semaines. "Ce délai n'est pas un acte de défiance, mais un acte de clarification", avait confié le maire de Bordeaux à l'époque, sans mettre pour autant en doute la solidité financière de GACP et de ses soutiens financiers.
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