Ligue 1 (19e journée) : Monaco-Guingamp, déjà le match de la peur
Il y a des moments plus forts que d'autres dans une vie. Et ça se retrouve en football d'ailleurs puisque il y a des matches qui comptent davantage. Ces fameux matches qui feront, plus que d'autres, la différence au moment de faire les comptes en mai prochain. Pour ce Monaco-Guingamp comptant pour la 19e journée de Ligue 1, il est temps de ressortir le fameux dicton qui parle du "match à six points". Pourtant, il était impensable, en début de saison, d'imaginer une telle situation à mi-chemin de cet exercice 2018-2019. Lanterne rouge, l'En Avant Guingamp se déplace au Stade Louis II avec la même peur au ventre que l'AS Monaco, avant-dernier à la surprise générale. Enfin, une surprise ? Pas tant que ça finalement.
Monaco paye ses pots cassés
Les départs, depuis deux saisons, de ses meilleurs éléments (Mbappé, Bernardo Silva, Fabinho, Mendy, Lemar et Moutinho notamment), auront bien eu des conséquences à un moment donné. Alors que cette stratégie de revendre au maximum dans le but de faire des plus-values avait fonctionné à merveille sous Leonardo Jardim, champion de France et demi-finaliste de la Ligue des champions en 2017, la formule a bien périmé. Aux départs s'est donc ajouté une multitude de blessures depuis début août dont celle, entre autres, de Rony Lopes, joueur majeur en compagnie d'un Falcao trop souvent sur une jambe. Lien de cause à effet, la magie n'a plus opéré et la science du foot de Jardim ne suffisait plus. L'arrivée de Thierry Henry devait insuffler quelque chose de nouveau et positif. Jusqu'ici, il n'en est rien.
En treize matches, toutes compétitions confondues, l'ancienne star des Gunners n'a remporté que trois victoires. Ses hommes restent même sur une défaite cinglante sur la pelouse de l'OL le week-end dernier (3-0). Très remonté après ce revers, Henry a prévenu : "Perdre comme ça ? Non, ce n'est pas possible ! Je ne l'accepte pas. J'attends une grosse réaction contre Guingamp. Ce sera la guerre." Les Monégasques, en cas de défaite, s'enfonceraient comme jamais dans une crise inédite sous la direction russe. D'ailleurs, Vadim Vasilyev a décidé de faire venir Franck Passi, habitué de l'opération maintien, pour prêter main forte à Thierry Henry. Ce samedi soir, le premier test sera passé. Et déjà crucial, car l'En Avant est également décidé à se sauver.
Gourvennec, le pompier de service
Pour aller chercher les fameux 42 points, synonymes de maintien, le président Bertrand Desplat a rappelé celui qui avait redorer les couleurs du blason guingampais il y a quelques années. C'est donc Jocelyn Gourvennec qui a hérité de cette mission, pas impossible, mais bien délicate. D'ailleurs, depuis son retour dans l'élite en 2013, jamais le club breton n'avait connu une telle situation. Avec une seule petite victoire et huit points engrangés, Guingamp n'a plus le choix : gagner et encore gagner. Cela commence ce samedi soir avec le déplacement en terre princière où l'objectif sera très simple : revenir à trois points de Monaco (19e) et tenter de réduire l'écart avec la 17e place occupée par Dijon (16 pts). Pour cela, Gourvennec pourra compter sur son meilleur buteur (6) Marcus Thuram, de retour de suspension, mais aussi sur les ondes positives de la qualification en quarts de finale de Coupe de la Ligue après sa victoire sur Nice lors de la séance des tirs au but (0-0, 3-1 aux tab).
Car si Monaco peut sortir le chéquier pour se renforcer cet hiver, ce ne sera pas le cas pour le club des Côtes-d'Armor. Conséquences ? Jocelyn Gourvennec devra puiser dans les ressources mentales de son groupe. Si le succès en terre niçoise peut s'apparenter à un déclic psychologique, le plus dur reste à venir : enclencher une vraie dynamique de résultats positifs. Et après seulement, on pourra commencer à faire les comptes.
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