Leonardo claque la porte
"La direction du club regrette cette décision mais la respecte. Elle lui exprime ses remerciements pour le remarquable travail accompli pour construire à Paris un club européen de premier plan. Elle lui souhaite de poursuivre avec succès sa brillante carrière." C'est par ce communiqué le PSG a officialisé la démission de Leonardo, quelques minutes après que la chaîne BeInSport, également propriété du Qatar et de Nasser Al-Khelaifi, avait déjà annoncé l'information. Le départ du Brésilien est le dernier épisode d'une très mauvaise séquence vécue par le club parisien et son directeur sportif.
Lors du match du titre, les caméras avaient filmé une altercation entre le dirigeant et Zlatan Ibrahimovic, dans le vestiaire de Lyon. Une scène qui n'a fait qu'attiser les rumeurs de possible départ de la star suédoise, d'autant plus qu'il avait marqué son attachement à Carlo Ancelotti. Et justement, après des semaines de sous-entendus, de non-dits, le technicien italien a annoncé son départ du club, alors que son contrait avait été automatiquement prolongé d'une année après la présence parmi les trois premiers du championnat. Et ce départ a provoqué certainement le point le plus négatif du règne de Leonardo à Paris. Obligé de lui trouver un successeur, le directeur sportif a longtemps fait chou blanc, approchant bon nombre des plus grands entraîneurs de la planète sans parvenir à les séduire. Finalement, Laurent Blanc a été choisi, et lors de sa présentation à la presse, l'ancien joueur du PSG n'était pas en tribune avec son président et le "président". Une preuve de sa mise de côté dans ce dossier de la part des dirigeants parisiens ?
Cavani, le dernier gros coup de Leonardo
Pire encore, pour avoir bousculé l'arbitre du match PSG-Valenciennes, il a été suspendu jusqu'à la fin de la saison prochaine par la commission d'appel. Les arguments de sa défense n'ont ni convaincu la commission, ni ses dirigeants. Après avoir un temps été envisagé comme entraîneur à la place d'Ancelotti, Leonardo était donc exclu de la vie sportive du PSG avec cette condamnation. Avec l'arrivée de Laurent Blanc et cette sanction, son champs d'intervention se réduisait de fait. Et il est évident que les nombreux refus essuyés par le PSG dans sa quête d'un nouvel entraîneur se sont heurtés à la présence de Leonardo, ancien entraîneur de l'AC Milan et de l'Inter Milan, toujours très présent médiatiquement et sur le plan des transferts. Or, les plus grands techniciens aiment la lumière, et ils aiment aussi avoir les mains libres...
Presque deux ans jour pour jour après son arrivée (il avait signé le 14 juillet), Leonardo a fait le choix de quitter la Capitale. A son actif, il peut se targuer d'avoir mené le PSG à tous ses objectifs, qu'ils soient sportifs (champion de France, 1/4 de finale de Ligue des Champions), médiatiques (le club est devenu une place centrale pour toute la presse européenne) ou marketings. Il a fait le ménage sans prendre de pincettes (Kombouaré, Roche, Guérin...) pour donner au club de nouvelles bases, plus proches de celles des plus grands clubs européens. En attirant les Ancelotti, Ibrahimovic, Thiago Silva, Beckham ou Pastore, il a permis au club de briller sur tous les plans. Avec son carnet d'adresse, son réseau, et les pétrodollards des Qataris, il a élargi le champs des possibles du club. Paris est redevenu une place forte de l'Europe, mais doit désormais franchir un cap. Ce sera sans Leonardo, qui a encore la charge d'attirer les meilleurs joueurs jusqu'à la clôture du Mercato, à commencer par l'Uruguayen Cavani, dont la signature pourrait intervenir dans la semaine. Ce sera l'un des derniers coups d'éclat de "Leo" à Paris.
Ensuite, le futur pourrait le mener sur le banc d'une nouvelle équipe, en Italie (où vit sa compagne) ou au Brésil, ou le replacer à un poste de directeur sportif. Mais après avoir goûté aux moyens financiers inépuisables du Qatar, les points de chute sont peu nombreux à ce niveau-là.
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