Le PSG réussit enfin son envol
Peu importe la manière, seul le résultat compte. Pour une fois, les dirigeants parisiens approuveront certainement ce cliché. Habitué des entames plus ou moins ratées depuis que les Qataris ont pris en mains le club il y a quatre ans, le PSG a enfin réussi son envol. Certes, le décollage a connu quelques sérieux soubresauts mais la destination et les trois points ont été atteints. Il n'empêche, le champion de France peut, et doit, proposer mieux dans les prochaines semaines. Angel Di Maria, présent en tribunes, confirmera.
Pour son entrée en lice dans une Ligue 1 qu'il domine depuis maintenant trois ans, le PSG avait fait dans le classique étant donné les absences, dont celle d'Ibrahimovic. Sans surprise, Kevin Trapp était aligné dans la cage par Blanc, Cavani évoluait en pointe soutenu par Pastore et Lucas et Thiago Motta était... remplaçant. Le milieu italien, qui a clairement exprimé ses envies de départ, laissait sa place dans l'entrejeu à Adrien Rabiot. En face, l'attraction Hervé Renard avait choisi de titulariser quatre recrues : Ibrahim Amadou (Nancy), Renato Civelli (Bursaspor), Eric Bauthéac (Nice) et Sehrou Guirassy (Laval). Le début de match devait conforter le double vainqueur de la CAN dans ses choix car les Lillois malmenaient assez sérieusement un PSG loin d'évoluer avec la même facilité que celle affichée lors de sa tournée nord-américaine.
Lucas rattrape la faute de Rabiot
Multipliant les approximations, les Parisiens peinaient à se montrer véritablement dangereux tandis que les Dogues, eux, se rapprochaient du but de Trapp. Plus inquiétant encore, le club de la capitale se montrait inhabituellement nerveux, à l'image de Rabiot qui écopait d'un premier jaune après une faute sur Balmont à la 23e minute. Cinq minutes après, les affaires du champion de France en titre ne s'arrangeaient pas quand l'impétueux milieu était averti une seconde fois, pour un tirage de maillot sur Corchia. L'arbitre prenait ses responsabilités et laissait le PSG à 10 dès la 28e minute ! Mais c'est aussi dans l'adversité que l'on reconnaît les grandes équipes. Même en infériorité numérique, les partenaires de Thiago Silva faisaient bloc et ne cédaient pas à la panique. Ils ont de toute façon bien trop de talent individuel et d'expérience pour cela...
Après avoir laissé passer l'orage, finalement pas si violent que prévu, les Parisiens faisaient parler leur incroyable force de frappe condensée en une seule action. Un jeu en triangle initié par Lucas, relayé par Cavani et Matuidi, pour de nouveau Lucas qui éliminait le portier lillois et marquait dans le but vide (0-1, 57e) ! L'opportunisme, et la conduite de balle du Brésilien, avaient frappé, il ne restait plus qu'à cadenasser l'affaire. Une formalité ou presque, malgré les injonctions de Renard sur son banc. Après cinq longues années sans victoire pour leur premier match, et même 19 pour ce qui concerne les rencontres à l'extérieur, les Parisiens venaient enfin de vaincre le signe indien. Ils n'avaient pas besoin de ça pour affirmer leurs prétentions mais c'est encore une épine de moins dans leur pied de géant.
Déclarations :
Laurent Blanc (entraîneur du PSG): "Débuter le championnat dans ces circonstances, avec certaines choses qui se sont passées, débuter par trois points à Lille, c'est très bien. On a eu des situations favorables à onze contre onze, mais aussi à dix contre onze. C'est plutôt de bon augure pour la suite. Depuis un certain temps, collectivement, on est de mieux en mieux, on joue plus compact, ce qui nous permet de récupérer la balle rapidement. Et quand on a la balle, on a le jeu qu'on aime et qui nous permet d'être efficace. On sait que dans la préparation, on est en déficit physique par rapport à d'autres joueurs et équipes. On va avoir des séances doubles dans la semaine pour combler ce déficit. Si on ajoute le faut qu'on n'a aucun blessé ce soir, c'est vraiment une très bonne soirée. (sur l'expulsion de Rabiot) C'est un fait de jeu. Le premier carton est peut-être un peu sévère, c'est impressionnant mais il a pris le ballon, je ne pense pas qu'il y ait faute. La deuxième faute, c'est une erreur de jeunesse: quand on a un carton jaune, on n'en fait pas une deuxième. La deuxième est très préjudiciable pour l'équipe. Mais ça nous a peut-être galvanisé. Mais je préfère jouer à onze".
Hervé Renard (entraîneur de Lille): "J'éprouve une grande frustration. On peut avoir beaucoup de regrets. Tout n'a pas été parfait, mais avec un peu plus de volonté, même s'il y en a eu pas mal, et plus d'audace, on aurait été au moins capable de faire match nul. La profondeur, c'est pratiquement la seule solution que le PSG a trouvé, et on a été sanctionné. Il suffit d'une fois contre le PSG. Il faut autre chose, plus d'ambition, être plus exigeant. Je préfère être trimballé et perdre 5-0 contre le PSG que perdre comme ça. Il y a eu beaucoup de bonnes choses faites par certains joueurs, et on n'a pas tous été au niveau auquel on doit être dans un match de ce standing, et à la fin le résultat est logique. On a beaucoup de choses à garder, mais être efficace est le plus important, dans les trente derniers mètres mais aussi défensivement. On ne peut pas poser de problème à l'adversaire quand on a peur. C'était pas le PSG, c'était un PSG à dix. Bien sûr qu'il y a des joueurs de qualité, c'est l'équipe championne de France, mais si elle s'est retrouvée à dix c'est grâce à notre bon pressing. Les bonnes choses ne m'intéressent pas, c'est les résultats. On a une grosse occasion, il faut la mettre. Contre le PSG, c'est difficile de se créer dix occasions par match".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.