Landreau: "une vie pour la performance"
Que représente ce record pour vous ?
ML: "C'est quelque chose d'énorme pour moi, même si je ne prends pas complètement la mesure de ce qui se passe. Je pense que je me rendrai compte plus tard de que ça représente. On a tellement de responsabilités sur les épaules en tant que gardien qu'on ne peut pas prendre le temps de se poser et savourer. Le jour où je poserai les gants, je pourrai peut-être me dire, c'est pas mal (sourires).
Comment arrive-t-on à un tel record ?
ML: Avec beaucoup d'exigences, de remises en questions et un état d'esprit consacré à la préparation et à la compétition. C'est une vie organisée pour la performance. Il y a des moments où il faut apprendre à dire non à des choses normales, comme traîner le soir, sortir, manger. Le moindre détail est crucial quand on veut durer.
Est-ce que ce dernier jour sera lors de la dernière journée de championnat, à l'occasion d'un Bastia-Nantes plein de symboles ?
ML: Nous verrons bien ! Aujourd'hui, je vis année par année. Le plus important reste la motivation et l'envie d'être au plus haut niveau. Je ne veux pas parler d'une décision dans un sens ou l'autre. Est-ce le destin que mon dernier match soit Bastia-Nantes ? Je ne fais pas les choses à moitié et donc je verrai. Si je devais continuer, ce serait probablement ici. Je ne me vois pas continuer ailleurs. Pour moi, signer à Bastia n'était pas anodin. Jean-Luc Ettori me l'a rappelé et c'est sur ses terres que ce record va être égalé. C'est une terre de valeurs et cela me correspond. A Nantes, j'ai été formé avec ces mêmes valeurs et elles m'ont servi toute ma carrière. Mais l'histoire est belle, en effet, que ce soit ici où tout a commencé que ce record soit battu.
Vous avez souvent répété que vous n'aviez aucun regret dans votre carrière. Pourtant, on a l'impression que votre carrière internationale n'a pas été à la hauteur de votre longévité au plus haut niveau ?
ML: Je n'ai pas forcément ce sentiment. J'ai eu tout un passage derrière Fabien Barthez et cela était logique. Après, mes choix de carrière et mes choix d'homme ont fait que je n'ai jamais eu la possibilité d'avoir la légitimité d'être titulaire indiscutable en équipe de France. Je n'ai pas le sentiment d'avoir loupé quelque chose. Je pense que j'aurais dû faire partie de l'Euro-2008. Compte tenu de mon expérience, déjà à l'époque, j'aurais pu apporter à l'équipe sur une phase finale. Ma déception est plutôt là. Aujourd'hui pour être numéro 1 en équipe de France, il faut être dans un très grand club, il faut jouer la Ligue des champions et être au top. Et à un moment donné je ne répondais pas à ces critères. Je sais qu'il y a une différence entre les meilleurs du monde et moi ! Avec 10 cm de plus, j'aurais peut-être fait une meilleure carrière. Mais pour moi, je ne regrette rien et je pense avoir fait la meilleure carrière possible.
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