La Ligue 1 attire les investisseurs étrangers
Américains, Chinois, ou Qataris, les investisseurs étrangers émergent de plus en plus dans le paysage du football français. La Ligue 1 attire de nouveaux actionnaires de par son faible coût des autres grands championnats européens. Mais le championnat de France se développe et possède aussi une forte médiatisation. Et depuis quelques années, des grands groupes non-français débarquent pour investir dans les équipes de l'Hexagone.
Les clubs de Ligue 1 ayant déjà des investisseurs étrangers :
• Le Paris Saint-Germain : détenu à 100% par le Qatar Investment Authorithy (QIA)
C'est sans aucun doute l'exemple le plus marquant. En 2011, le club de la capitale change d'ère en étant racheté, d'abord à 70% puis 100% en 2012, par un fonds d'investissement qatari. Le PSG se construit une image de grand club, en recrutant plusieurs stars du ballon rond (Ibrahimović, Thiago Silva, Cavani puis Di Maria ou Neymar). Les Parisiens deviennent également maître du football français, en trustant la quasi-totalité des trop hées nationaux : cinq Ligue 1, quatre Coupe de France et cinq Coupe de la Ligue en sept saisons.
• L'Olympique de Marseille : détenu à 95% par Frank McCourt, américain.
L'affaire avait duré plusieurs mois. En avril 2016, Margarita Louis-Dreyfus, alors actionnaire principale du club, annonce sa mise en vente. Quatre mois plus tard, l'OM est racheté par Frank McCourt, pour 45 millions d'euros. L'Américain obtient 95% des parts du club phocéen et engage le nouveau projet marseillais: "l'OM Champion Project". Frank McCourt et l'OM ont pour objectif de concurrencer le grand rival : le PSG. Mais aussi de faire de l'équipe une puissance européenne.
• L'Olympique Lyonnais : détenu à 20% par IDG Capital, société chinoise.
En août 2016, un investisseur chinois achète, pour 100 millions d'euros, 20% des parts de l'OL. L'objectif du club rhodanien est de trouver des nouveaux fonds pour concurrencer le PSG, trop dominateur en Ligue 1. Mais également pour recapitaliser le nouveau stade du club, tout juste construit. Jean-Michel Aulas, par sa société ICMI, conserve 28% des parts du club. Le reste est détenu par le Groupe Pathé (20%) et divers actionnaires (32%).
• L'AS Monaco : détenu à 66,7% par Dmitri Rybolovlev, russe
En 2011, le club de la Principauté est englué en Ligue 2. L'ASM accepte alors de s'ouvrir à un investisseur étranger après avoir refusé à plusieurs reprises. Dmitri Rybolovlev, russe, devient l’actionnaire majoritaire en achetant 66,67% des parts du club. Son arrivée avait permis d'investir beaucoup d'argent dans l'équipe du Rocher. Et les résultats ont suivi : champion de Ligue 2 en 2013 et de Ligue 1 en 2017. Le reste du club est détenu par la Principauté de Monaco.
• L'OGC Nice : détenu à 80% par deux investisseurs chinois et un américain
Juin 2016, le président Jean-Pierre Rivière officialise le rachat du club par trois investisseurs : deux chinois (New City Capital, et Groupe Plateno et Pacific Media Group) et un américain (Paul Conway). Ils obtiennent 80% des parts du club. « En 2012, j'ai souhaité que le club franchisse une étape. Aujourd'hui, je pense qu'elle est franchie. Il faut se réjouir de voir de nouveaux investisseurs étrangers en Ligue 1. Leur arrivée sécurise l'avenir du club et va lui donner des moyens supplémentaires », avait déclaré le président de l'OGC Nice Jean-Pierre Rivère en conférence de presse. Ce-dernier possède toujours 20% des parts du Gym.
• Le LOSC : détenu à 95% par Gérard Lopez, hispano-luxembourgeois
En janvier 2017, Lille officialise le rachat du club par Gérard Lopez, unique candidat à la reprise. Ancien propriétaire de l'écurie "Lotus F1 Team", le Luxembourgeois devient le nouveau président du LOSC. Mais la saison suivant ce rachat n'est pas celle promise. Le club nordiste a peiné pour décrocher son maintien. Et des difficultés d'ordre financier secouent la structure nordiste.
• Le FC Nantes : détenu à 99% par Flava Group, société belge, de Waldemar Kita
Les Canaris sont détenus majoritairement par Waldemar Kita depuis août 2007. L'homme d’affaires franco-polonais détient la société anonyme Flava Group, qui est basée en Belgique. L'investissement peut donc être considéré comme provenant de l'étranger.
Eux y songent
D'autres clubs de Ligue 1 ont entamé des discussions pour conclure un accord avec des partenaires étrangers :
• Saint-Etienne :
Le 15 mai, un communiqué de l'ASSE révèle des « discussions exclusives » avec le fonds d'investissement américain Peak6. La société est déjà implanté dans le football européen en étant actionnaire minoritaire de l'AS Rome (Italie) et de l'AFC Bournemouth (Angleterre). Actuellement, les Verts sont détenus par deux personnes : Bernard Caïazzo et Roland Romeyer (44% des parts chacun, les 12% restants à l'association ASSE). Dans le communiqué, le club fait part de sa satisfaction de cette mise en relation : « . Nous avons été convaincus par leur grande connaissance du monde du sport, leur expérience du monde des affaires et leur rayonnement international, combinés à leur passion pour le football », expliquent dans le communiqué Bernard Caïazzo et Roland Romeyer, co-présidents depuis 2004. Ils souhaitent retirer d'une possible vente « au moins 80 millions d'euros ». Pour le moment, rien n’est acté.
• Bordeaux :
Depuis plusieurs semaines, les Girondins sont au cœur d'un possible rachat du club par des investisseurs américains. Mais pour l'heure, les négociations entre Nicolas de Tavernost, propriétaire du FCGB, et le groupe GAPC sont au point mort. Le président du directoire de M6 a annoncé, le 13 mai, que les investisseurs n'avaient pas apporté les garanties suffisantes pour un rachat du club à court terme. La somme fixée par Nicolas de Tavernost est autour des 70 millions d'euros. Une somme que les Américains peineraient à rassembler. Toutefois, les négociations entre les deux parties restent ouvertes jusqu'au 15 juin.
• Troyes :
Pour l'ESTAC, la situation est à l'arrêt total. Fin 2017, MD Advisors, un groupe de repreneurs américains, avait montré leur intérêt pour racheter le club troyen. La société avait même déboursé un acompte de 1 million d'euros dans la structure. Mais un imbroglio autour de la véracité de cette société s'est créé. Une autre société MD Advisors existe, et réside au Panama, pays connu pour son évasion fiscale et ses sociétés opaques.
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