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La Bretagne, centre de la France

Le derby breton n'a jamais atteint de tels sommets. Leader, Brest se rend samedi, pour le compte de la 14e journée de Ligue 1, à Rennes (5e), qui n'a que deux points de retard. Les deux meilleures défenses de France se départageront-elles ? En embuscade, Montpellier, en voyage périlleux à Nice, le PSG, qui reçoit Caen, et Marseille, qui va à Toulouse, rêvent d'une chute des Brestois qui n'ont plus gagné depuis deux matches.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
La joie des rennais Dalmat, Mandjeck et Danzé

Brest passera-t-il une quatrième semaine à la tête de la Ligue 1 ? Si ce n'est pas le cas, elle pourrait tout de même demeurer aux mains des Bretons, puisque si Brest s'incline, ce sera au stade de la route de Lorient chez les voisins rennais qui pourraient, en cas de résultats favorables dans les autres rencontres, se hisser en première place. La Bretagne sera donc en fête durant ce week-end, quelqu'en soit le résultat. Entre deux équipes joueuses mais à la défense hermétique, menées par des entraîneurs charismatiques et "grandes gueules" (Alex Dupont et Frédéric Antonetti), la soirée de samedi ne sera pas de tout repos. Si Nolan Roux est le symbole de cette réussite brestoise, Steeve Elana est l'incarnation de la solidité du promu, et l'ambition mesurée d'une formation qui aime son statut de trouble-fête: "On ne va pas se comparer à Rennes qui est là depuis un moment, c'est une grosse cylindrée du championnat. C'est pour moi un sérieux prétendant au titre. On ne se compare pas à cette équipe-là mais, sur un match, les hiérarchies sont faites pour être bousculées. Et on y va pour ça !" D'autant que Rennes, qui devra se passer de son capitaine Mangane blessé au dos, n'a plus connu le goût de la victoire depuis le début du mois d'octobre et a enchaîné deux défaites et deux nuls lors des quatre derniers matches. Le derby sera donc certainement relégué au deuxième plan, comme l'envisage Alex Dupont: "Ca va donner un derby où il y aura surtout l'enjeu des trois points", a résumé l'entraîneur de Brest. "Le mot derby a évolué d'ailleurs parce qu'il n'y a plus beaucoup de Bretons dans les deux équipes. Mais il y aura aussi une âme dans ce match, ce sera un vrai derby breton", assure-t-il.
Frédéric Antonetti, l'entraîneur du Stade Rennais, est sur la même longueur d'ondes: "C'est un derby, et à chaque fois qu'il y a un derby, il y a un peu plus de passion. Mais c'est un match à domicile qu'on se doit de réussir. Ca fait un moment qu'on n'a pas gagné, il faut renouer avec la victoire et j'aurais eu le même raisonnement quel que soit le match".

Les deux meilleures défenses se faisant face, les poursuivants entretiennent l'espoir de profiter d'un sur-place de Brest pour redistribuer les premières cartes. Premier de cordée, Montpellier aimerait bien ramener Brest dans le rang tout en confirmant sa saison dernière, qui l'avait érigé au rang des très belles surprises. La 3e place actuellement occupée se place déjà dans cette lignée, mais le déplacement à Nice, précédant un autre voyage encore plus dangereux à Marseille, pourrait se conclure par un arrêt brutal. Si l'attaque n'est plus tout à fait aussi prolifique que l'an passé, la défense tient bien le choc depuis le retour de Spahic. "On a retrouvé une solidité défensive", constate l'expérimenté latéral Cyril Jeunechamp. "On a moins de potentiel que l'an passé, où l'on avait plus de profondeur et de maîtrise technique. Au niveau offensif, nous avons des progrès à faire. Il faut que l'on retrouve plus de simplicité dans le jeu offensif". Il le faudra pour venir à bout de David Ospina, exceptionnel dernier rempart niçois qui n'a néanmoins pas pu empêcher trois défaites lors des quatre derniers matches, et même six revers sur les neuf ultimes sorties.

Second sur la ligne, le PSG reçoit Caen, qui n'a gagné au Parc des Princes qu'une fois (2008) lors des sept derniers affrontements dans l'élite. La victoire sur Marseille a redonné de la confiance aux Parisiens et a replacé l'équipe en position de force dans la hiérarchie nationale, surtout que le club n'a été défait qu'une fois en quinze matches depuis la fin du mois d'août. Si certains parlent de nouveau de titre, le chemin est encore long et à chaque fois que le club s'est trouvé dans cette position, la crise est rapidement arrivée. Antoine Kombouaré est donc méfiant au moment où ses deux attaquants titulaires (Hoarau, Erding) ont retrouvé le chemin des filets. L'entraîneur est d'autant plus méfiant que le visiteur caennais est au plus mal, malgré le maintien de Youssef El Arabi en haut de l'affiche avec ses 9 buts. N'ayant plus gagné un match depuis le mois de septembre, l'équipe de Franck Dumas frôle la crise et la zone de relégation.

Enfin, Marseille, qui reste sur un nul et une défaite, aimerait bien retrouver de l'allant en se rendant à Toulouse pour le retour d'André-Pierre Gignac dans son ancien club. Face à ses équipiers de début de saison, l'attaquant olympien rêve certainement de montrer qu'il n'a pas perdu son sens du but avec ce transfert, lui qui n'a été buteur qu'une fois en Ligue 1 cette saison, même si auteur d'un triplé contre Zilina. "Il n'est jamais évident psychologiquement de revenir dans un stade où l'on a évolué plusieurs années. On a toujours envie de très bien faire, voire de trop bien faire. Je sais qu'il est motivé", a assuré Didier Deschamps, son entraîneur. A Toulouse, les supporteurs ne semblent pas l'attendre de pied ferme, Paul Cometto, un des leaders des Indians, déclarant qu'il "n'est pas parti comme un voleur et a toujours été correct avec nous, il n'est pas question de le siffler". Cela fera une différence avec ceux tombés des tribunes du Vélodrome à son encontre lors du dernier match.

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