La bonne affaire de Toulouse
Ce n'est pas le plus beau but, mais c'est sans doute l'un des plus importants de la saison toulousaine. Une glissade, un tir qui part vers le but, Danze qui tente de le repousser acrobatiquement mais qui lobe son gardien Costil, voilà comment le TFC a conquis la victoire à Rennes avec ce but à la 44e minute de la rencontre (1-0). Dans ce match choc entre deux prétendants à une place européenne, les hommes de Casanova ont pris une très grosse option, et enregistré un cinquième match consécutif sans défaite. En s'inclinant dans son stade, les Rennais confirment, eux, leur ralentissement, eux qui n'ont gagné qu'un seul de leurs cinq derniers matches. Et à l'heure où chaque point vaut très cher, s'incliner pour la deuxième fois de la saison à domicile (après la victoire de l'OM) au moment du sprint, c'est très pénalisant.
L'ancien Stéphanois Emmanuel Rivière voyait ses tentatives récompensées, lui qui avait déjà marqué à la 16e minute, en reprenant de la tête un tir de Regattin, mais sa position de hors jeu était justement signalée. Et à la 32e minute, il était de nouveau à la retombée d'un coup franc joué en deux temps entre Didot et Machado, mais sa reprise était déviée en corner par Theophile-Catherine. Quelques exemples d'actions en faveur des Toulousains.
Sochaux remonte
Dans l'autre rencontre disputée à 17h, les Sochaliens ont apporté une nouvelle preuve que le choc psychologique né du licenciement de Bazdarevic, remplacé par Eric Hély, avait fonctionné. Après la victoire à Evian-Thonon la semaine dernière, la lanterne rouge de L1 a accroché une 6e victoire cette saison. Et pas contre n'importe qui, puisque ce sont les Niçois qui ont trébuché à Bonal, soit un concurrent direct pour le maintien. Un but de Butin dans le temps additionnel de la première mi-temps, venu couper la trajectoire du centre de Nogueira, offrait un avantage qui allait se révéler décisif (45e+1). Le but de Marvin Martin (68e) offrait un peu plus d'air à une équipe de Sochaux qui abandonne sa place peu enviable à Auxerre. Les Auxerrois qui rêvent de vivre le même renouveau après le licenciement aujourd'hui de leur entraîneur, Laurent Fournier, remplacé par Jean-Guy Wallemme.
Hazard brille, Lille gagne
Avec un joueur comme Eden Hazard à sa disposition, les matches peuvent se révéler plus simples. S'il est en forme. Malheureusement pour Valenciennes, c'était un bon soir pour le Belge, bien aidé par les espaces laissés devant lui. A la clé: un but, et presque trois passes décisives. A la 18e minute, il était à la conclusion d'un jeu en triangle avec Payet et De Melo, le Brésilien lui remettant dans la course pour un duel vainqueur contre Penneteau (1-0). VA réagissait par Aboubakar, qui perdait son duel avec Landreau (28e), tout comme Balmont face à Penneteau (30e). Après la pause, le portier valenciennois sortait au-devant de Hazard, et il fallait un retour de la défense pour empêcher le feu-follet lillois de marquer dans le but vide (51e). Samassa avait la balle d'égalisation à la 53e minute, mais son tir à bout portant était trop croisé. C'était le tournant du match, car le LOSC doublait la mise sur un centre de Digne, lancé par Hazard, mis dans ses propres buts par Angoua (57e, 2-0). Et sur un corner du Belge au deuxième poteau, Chedjou avait tout le loisir de prendre son impulsion pour placer sa puissante tête (69e, 3-0). De Melo frôlait le 4e but en mystifiant Gil mais son intérieur du droit flirtait avec le poteau (80e).Ce n'était que partie remise, encore sur un corner de Hazard, que le Brésilien reprenait de la tête au 1er poteau (84e, 4-0).
Après deux nuls et une défaite, l'équipe de Rudi Garcia reprend sa marche en avant au meilleur moment, au lendemain de la défaite de Montpellier à Nancy. Sept points séparent désormais Héraultais et Nordistes, qui peuvent de nouveau rêver.
Réactions
René Marsiglia (entraîneur de Nice): "Je veux féliciter cette équipe de Sochaux qui est dans un contexte très difficile. On a connu ça. Ils méritent les félicitations, ils ont gagné le match qu'il fallait pour la course au maintien. Le début du match nous mettait dans de bonnes conditions, mais à notre grand étonnement, on n'a pas su les concrétiser. Se retrouver mené 1-0 à la mi-temps, c'était dur à gérer. Il a fallu s'en remettre à autre chose que du football pour repartir. Au début de la deuxième, il y a eu aussi des situations, mais on a repris le deuxième but très tôt et ça change tout. On connaît l'importance d'ouvrir le score, mais c'est toujours ce problème de concentration, de relâchement. Aujourd'hui, on n'a pas la tête assez froide et les épaules assez larges pour qu'une occasion ratée ne soit qu'une péripétie. Il n'y a pas tout à jeter, ou alors je suis fou. Je ne regrette absolument pas d'avoir titularisé Kévin Anin ce soir. Ce que lui a réservé le stade Bonal, ça reste à bannir (il a été conspué tout au long de la rencontre par le public sochalien, NDLR). Je suis très fier d'avoir un joueur comme ça dans mon effectif, je le soutiendrai jusqu'au bout et le sort qui lui a été réservé, c'est vraiment anti-sportif. C'est un joueur exceptionnel. Je trouve que les gens ont la mémoire très courte et je déplore ce qui s'est passé ce soir avec lui."
Eric Hély (entraîneur de Sochaux): "On a eu un début de match difficile, on manquait de maîtrise collective. On a eu de la chance de marquer en fin de première mi-temps. Ensuite, c'était à nouveau difficile juste après la pause. Ils se sont lâchés à la fin de la deuxième mi-temps. On a vu des actions offensives intéressantes, maintenant on va continuer à travailler. On a pu compter sur un public enthousiaste. Les joueurs sont tous solidaires. Le FC Sochaux, ce n'est que des valeurs collectives. Il faut développer du jeu et qu'on soit bons dans la récupération. Les garçons accumulent de la confiance, en eux et dans le partenaire. On essaie de leur faire prendre conscience qu'ils ont des qualités. Il suffisait peut-être de leur rappeler qu'il faut toujours travailler ensemble dans le football."
Frédéric Antonetti (entraîneur de Rennes): "Nous sommes tombés sur une équipe costaud, on le savait, et c'est encore plus compliqué quand ils mènent. Ils sont très dur à manoeuvrer, ont été plus athlétiques. Nous n'avons pas réussi a compenser par une circulation rapide. C'est la première équipe qui fait un résultat chez nous qui le mérite vraiment, même s'ils nous ont rarement inquiété dans le jeu. Il faut leur dire bravo. Nous avons manqué de fluidité, de clairvoyance, nous n'avons pas réussi à jouer rapidement et à terre, nous avons souvent eu un temps de retard sur les deuxièmes ballons. Nous n'avons pas fait un mauvais match et eux un bon. Je pense tout de même que si on marque les premiers le match peut tourner. Nous n'avons jamais réussi à jouer tous ensemble et perdu la bataille du milieu, dans laquelle la perte de Pajot (sorti sur blessure à la 23e minute, ndlr) nous a handicapés."
Alain Casanova (entraîneur de Toulouse): "Le but était d'opposer à Rennes, qui est l'une des cinq meilleurs équipes françaises, une bonne organisation avec un bloc très haut, et de défendre en avançant pour ne pas laisser jouer Rennes, ne pas leur laisser prendre de la vitesse. Il fallait maîtriser leurs joueurs importants comme Mvila, leur empêcher de faire la première passe. On a bien défendu, on leur a donné très peu de situations. On aurait pu se mettre à l'abri plus vite, mais nous avons fait un très bon match physiquement, tactiquement et collectivement, ce qu'il fallait faire pour pour gagner ici. La défaite contre Saint-Etienne a été un mal pour un bien, on a recadré certaines choses et les joueurs ont pris leurs responsabilités. Je sens un groupe qui vit bien ensemble et qui a envie de faire quelque chose. Je n'ai pas envie qu'ils gâchent ce qu'ils sont capables de faire. Ils ont de grandes qualités et savent ce qui leur reste à faire s'ils veulent être reconnus."
Daniel Sanchez (entraîneur de Valenciennes): "Pour faire douter lesLillois, il faut avoir un autre état d'esprit. On n'était pas prêts pour jouer le champion de France en titre, pour jouer un derby. On est mal entré dans le match, on n'a pas fait ce qu'on avait décidé de faire, c'est-à-dire jouer vers l'avant, être un peu plus conquérant. On a souvent mis les ballons en retrait, on a joué dans le mauvais sens. Je n'ai pas de regrets par rapport au système (avec cinq défenseurs). Mais quel que soit le système, il faut être beaucoup plus déterminés. Le Championnat reste la priorité, je ne veux pas chercher de fausses excuses. Aujourd'hui on n'avait pas la tête à la Coupe (de France). Je crois qu'on n'a pas mesuré la qualité de cette équipe de Lille. On a été battus dans tous les domaines, dans l'agressivité, dans la détermination. Un derby se joue avant tout là-dessus. On a accepté la défaite en deuxième mi-temps trop facilement. Je n'ai pas eu de révolte."
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