L'autre miracle marseillais
Christian Gourcuff : "On est volé"
"On est volé, il y a beaucoup d'amertume, de frustration et de colère. A onze contre onze, on leur posait des problèmes. L'expulsion de Koné vient changer les choses. L'arbitrage fait la différence. Il y a beaucoup d'amertume d'être volé, puis de voir deux cartons rouges. Romao n'a pas insulté l'arbitre. On perd en plus deux joueurs (pour carton rouge, ndlr) pour le prochain match. Dans les remontées de balle, on a été assez tranchant".
On a retrouvé le Marseille du début de saison. A une différence près. Quand l'OM allait mal, il ne gagnait pas. Face à l'un de leurs meilleurs fournisseurs de talent, Lorient, les Phocéens n'avaient pas la forme des grands soirs. Une absence qui a failli coûter cher car, même en infériorité numérique (exclusion sévère de Koné), les Bretons ont trouvé le moyen de marquer. Sur un contre, Innocent Emeghara dribblait deux défenseurs et trompait Mandanda très facilement (77e). Mais quand l'OM sombre, Mathieu Valbuena est toujours là pour marquer des buts venus d'ailleurs. Plein axe aux vingt mètres, l'International enroulait son ballon et laissait un Audard sans réaction (84e). Relancé, Marseille terminait en trombe sur un but de Cheyrou au bout du temps additionnel (90e+5).
Pour un "petit" derby, cet OL - ETG a été agité. Mais à la fin, c'est encore Lyon qui gagne. Briand avait mis les Rhodaniens sur la bonne voie en reprenant victorieusement un tir de Lacazette sur le poteau (35e). C'est alors que les arbitres oubliaient une main volontaire de Reveillère qui avait sauvé sur sa ligne. Un oubli lourd de conséquence puisqu'il était synonyme de penalty et d'exclusion pour le Lyonnais. A force de courage, Evian parvenait à égaliser grâce à Sagbo entre les jambes de Lloris (43e). Khlifa trouvait même la barre (64e). Mais la maîtrise lyonnaise et la tête de Lisandro avaient raison des Savoyards (70e). Dans une fin de match tendue, l'arbitre sortait son carton rouge pour Grenier et Ehret. Avec ce quatrième succès de rang en L1, Lyon monte sur la 3e marche et titille Montpellier, tenu en échec par Toulouse. Quant à Paris et Lille, ils s'expliqueront dimanche au Parc des Princes pour éventuellement prendre la tête.
Ce n'est pas un carton plein mais l'ASSE vient de prendre 14 points sur 18 possible. Un parcours de champion qui permet aux hommes de Christophe Galtier d'attendre Paris en toute sérénité mercredi à Geoffroy-Guichard. A Dijon, sur une pelouse ravagée par le passage de la tempête Joachim, Saint-Etienne avait la main verte. Beaucoup de jeu et un grand nombre d'occasions en première mi-temps. Sur une bonne récupération au milieu, Nicolita décalait Aubameyang. Sans étoile ni logo de Superman dans les cheveux, le Gabonais centrait pour Sinama-Pongolle. Plein de sang froid, l'ancien madrilène ouvrait le score (0-1). Fortement chahutés après la pause, les Stéphanois ont bravé la tempête jusqu'à la délivrance de Mad Max Gradel. Servi par Battles, la nouvelle perle des Verts mystifiait Meité et plaçait son ballon dans le petit filet dijonnais. Le but de Bauthéac au bout du temps additionnel ne changeait rien (1-2).
La Ligue 1, on y rigole parfois. Fabien Audard avait décidé de relancer le but gag. Sur un coup franc de Valbuena, le portier de Lorient osait relâcher le ballon avant de le récupérer avant qu'il ne rentre dans son but. Petit farceur Finalement, c'est à Nice qu'on a eu la plus grosse banane. Saez avait sauvé sur sa ligne pour Valencienne en première mi-temps. Mais c'est Mater qui a été le plus malheureux en dégageant sur le buste du niçois Mounier. Le ballon prenait une trajectoire en cloche qui lobait Penneteau. L'attaquant des Aiglons n'a pas l'intention de faire carrière dans le stand-up et était à point nommé pour doubler la mise en fin de match. Avec ce succès 2-0 contre un adversaire direct, Nice sort de la zone rouge. En revanche, VA y fait son entrée.
Est-ce l'odeur du sapin qui a réveillé le bas du classement ? Possible car Nice n'est pas seul à se donner un peu d'air. Il y a également Nancy qui a réalisé une excellente opération en s'imposant 2-1 à Caen. A l'heure des cadeaux, les Normands ont été généreux. Sur un corner en sa faveur, Caen laisse Nancy développé son contre conclu parfaitement par Karaboué "de sauvetage ?". Les Lorrains ont doublé la mise avant l'heure de jeu sur une tête de Sané (56e). Franck Dumas effectuait aussitôt deux changements, notamment en remplaçant le fantomatique Frau par Kandia Traoré qui, sur sa première action, allait provoquer un penalty sur le maladroit Ndy Assembe. Nivet se chargeait de réduire le score (2-1, 61e). Ce sera tout pour les Caennais. Grâce à un penalty de Grougi (1-0, 34), qui trouvera également le poteau sur coup franc dans les arrêts de jeu, Brest est l'autre grand gagnant de la soirée. Les Bretons passent ainsi, au classement, devant leur adversaire du jour Auxerre (10e avec 20 pts contre 14e avec 18 pts).
L'affaire pourrait faire grand bruit. L'Auxerre Kamel Chafni affirme avoir été insulté par l'un des arbitres assistants de Brest - Auxerre, Johann Perruaux. "Il y a eu un incident important, le joueur a fait une déclaration sur l'honneur. Il semblerait que l'arbitre lui ait dit +Casse-toi l'Arabe+, si tel est le cas c'est très grave", a expliqué le président de l'AJA Gérard Bourgoin. "Je ne les ai pas entendues personnellement, c'est pour cela que je vais demander à la Ligue (ndlr: de football professionnel, LFP) de diligenter une enquête et si on n'obtient pas gain de cause, le garçon veut faire un dépôt de plainte", a-t-il ajouté. Mis dans un rage folle, le joueur a fini par écoper d'un carton rouge de la part de l'arbitre Tony Chapron. Ce dernier a défendu son collègue, deux heures après la fin du match. "Je nie catégoriquement le fait qu'il y ait pu y avoir sur le terrain des propos racistes tenus à l'encontre de M. Chafni, a-t-il indiqué. Je connais trop bien l'homme avant de connaître l'assistant pour vous dire que cet homme là ne tiendrait jamais de propos racistes."
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