Intronisé directeur sportif de Dijon, Peguy Luyindula veut "prendre des initiatives", quitte à "déranger"
Quel est votre nouveau rôle dans le club bourguignon ?
Peguy Luyindula : "J'avais rejoint Dijon à l'été 2019, en tant que conseiller stratégique du président Olivier Delcourt. Pendant toute la saison, j'ai observé, écouté, et j'avais un contact direct avec le président, avec qui j'échangeais beaucoup. Il fallait que je me fasse accepter au club, que je trouve ma place. J'ai appris à connaître le coach Stéphane Jobard, les joueurs. Voilà pourquoi je ne m'exprimais pas. Je serai en charge de dessiner les contours de la politique sportive du club. Bien sûr, l'équipe professionnelle constituera une grande partie de mon activité, comme le recrutement à l'heure actuelle. Mais j'interviendrai également sur la politique de formation, puisque le DFCO aura dans les prochains mois un nouveau centre, ainsi que sur l'équipe féminine, qui évolue en Division 1 et que nous souhaitons pérenniser à ce niveau."
"Il va y avoir certains changements dans le fonctionnement, cela va peut-être déranger certaines personnes"
Quelles méthodes allez-vous appliquer ?
P.L : "Déjà, je vais m'installer à Dijon, puisque je vivais jusqu'ici à New York. Il faut être sur place en permanence. J'ai un œil neuf, car je suis nouveau au club. Le DFCO va disputer une cinquième saison en Ligue 1. Il y a des choses qui fonctionnent très bien, mais il faut aussi du changement. J'ai toujours pensé qu'il fallait changer les habitudes. J'ai évolué dans plusieurs clubs français. L'Olympique Lyonnais ou le Paris SG que j'ai connus ne sont plus les mêmes aujourd'hui. Il va y avoir certains changements dans le fonctionnement, cela va peut-être déranger certaines personnes. Il faut tenter, prendre des initiatives. Certaines fonctionneront, d'autres non. L'objectif est de faire grandir et progresser le DFCO. J'aurai désormais un contact plus régulier avec l'entraîneur, notamment pour le recrutement."
Le métier de directeur sportif est aujourd'hui très important dans le football moderne...
P.L : "Le rôle d'un directeur sportif est vaste: l'équipe professionnelle, bien sûr, mais aussi la formation. Pour un club comme Dijon, c'est quelque chose d'essentiel, car son budget fait partie des plus modestes de Ligue 1. On doit donc être performant dans ce domaine pour qu'à terme des joueurs formés au club puissent évoluer avec l'équipe professionnelle."
En quoi votre passé de joueur de haut niveau peut-il être un atout?
P.L : "Durant ma carrière, j'ai évolué en France, mais aussi à l'étranger. Tous les clubs ne fonctionnent pas de la même façon. On peut en retenir des méthodes pour tenter de les appliquer. A Dijon, je pense désormais mieux connaître l'environnement, le club. Je vais proposer des choses en fonction de mon ressenti, de ce que j'ai pu observer depuis un an. J'ai un réseau, des connaissances."
Ce réseau pourrait-il être utile en période de mercato, en attirant des joueurs qui n'auraient peut-être pas été intéressés pour venir à Dijon?
P.L : "Si, effectivement, je peux convaincre des joueurs de venir au DFCO, pourquoi s'en priver? Le tout, bien sûr, en tenant compte du budget dont nous disposerons pour recruter. On fera avec ce qu'on nous donne. Pour le recrutement, nous savons comment nous allons fonctionner. Nous allons renforcer la cellule recrutement mais, au final, je trancherai avec l'entraîneur."
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