Icardi, Navas: le sprint final de Leonardo fait briller le Mercato du PSG
Deux joueurs comme deux symboles d'un mercato plus que réussi. En signant Keylor Navas (quatre ans de contrat) et Mauro Icardi (sous forme de prêt payant avec option d'achat), le PSG a mis à profit les dernières heures du marché pour lui apporter une dernière touche, en forme de réussite. D'un côté, le gardien de but du Real Madrid arrive avec ses 3 Ligues des Champions, son titre de meilleur gardien de la C1 en 2017-2018, ses 32 ans et une expérience internationale impressionnante. De l'autre, l'Argentin de 26 ans met fin à un long désamour avec les supporters de l'Inter et va apporter son sens du but qui lui a permis d'inscrire 120 buts en 220 rencontres sous le maillot nerazzurri. Deux renforts aux airs de cerise sur le gâteau. Car jusque-là, le recrutement du PSG s'était révélé relativement sage, mais intelligent.
Les ambitions retrouvées ?
A la recherche depuis deux ans et le départ de Blaise Matuidi d'un milieu de terrain capable d'occuper un poste de sentinelle et surtout d'amener un impact physique dans ce secteur, Paris avait amené dans ses filets l'ancien joueur de Manchester United Ander Herrera (dossier initié depuis de longs mois), en fin de contrat, et le Sénégalais Idrissa Gueye, que les dirigeants parisiens n'avaient pas réussi à débaucher d'Everton l'hiver dernier. Ils y avaient ajouté le défenseur du Borussia Dortmund Abdou Diallo, le milieu de terrain espagnol de Seville Pablo Sarabia, ou encore le défenseur de l'Ajax Mitchel Bakker ou le jeune gardien polonais Marcin Bulka. Bref, rien de transcendant pour un club qui vise à retrouver au moins les quarts de finale de la Ligue des Champions, qu'il n'a plus fréquentés depuis trois saisons. Mais avec ces deux derniers renforts, poids lourds du football européen, Paris a fait basculer son mercato dans une autre dimension.
Longtemps, les ambitions du club semblaient en recul. Contraintes du fair-play financier, long feuilleton du départ de Neymar qui aurait pu considérablement amoindrir les capacités offensives de l'équipe, l'heure ne paraissait plus aux paillettes. Le week-end passé, Leonardo avait même expliqué: "Je pense que ce sera une saison difficile. On a beaucoup de choses à régler. Ce ne sera pas la saison bling-bling, la saison où on dit qu'on va gagner la Champions League. Non, ce ne sera pas comme ça." Sans passer d'un extrême à l'autre, en conservant Neymar (à la condition qu'il soit en pleine possession de ses moyens physiques et psychologiques), et en trouvant enfin un buteur susceptible de suppléer Edinson Cavani, le directeur sportif s'est donné les moyens d'être ambitieux.
Leonardo, le retour d'un capitaine aux commandes
En décidant d'envoyer Areola à Madrid (sous forme de prêt sans option d'achat), il a aussi fait le choix de mettre fin à un long feuilleton dans le but parisien. Depuis la saison 2014-2015, le club n'a jamais trouvé le gardien incontestable. Depuis que Salvatore Sirigu n'est plus le titulaire du poste, l'alternance a toujours été de mise, que ce soit avec Kevin Trapp (transféré cet été à Francfort), Alphonse Areola ou encore Gianluiggi Buffon. Cette fois, les choses sont claires: Keylor Navas est le N.1. Sergio Rico, prêté par le FC Seville, est N.2, et Marcin Bulka, arrivé de Chelsea, va pouvoir poursuivre son apprentissage.
Depuis l'annonce de son retour le 14 juin dernier, Leonardo s'est chaque jour un peu plus affirmé comme le grand patron du secteur sportif. Des remontrances directes et publiques envers la star Neymar, peu habitué à ce traitement depuis son arrivée dans la Capitale, à la gestion de ce mercato, il s'est imposé. Là où Thomas Tüchel était seul à prendre la parole l'an dernier quelque soient les sujets, l'ancien international auriverde prend toute sa place. Contrairement à son prédécesseur, Antero Henrique, quasiment invisible dans les médias durant les deux années de son passage, le Brésilien sait faire passer les messages. Là où le Portugais avait échoué durant deux années à recruter le milieu de terrain manquant (Lassana Diarra et Leandro Paredes, ses deux recrues "phares" n'ont pas rempli ce rôle), le Sud-Américain a comblé le technicien allemand. Même Nasser Al-Khelaïfi, le président, se fait discret. En plus, ce mercato ambitieux s'est fait en équilibrant les dépenses et les recettes (avec même un léger profit de 10 millions d'euros), point devenu crucial pour le PSG avec le fair-play financier.
Il faut dire qu'en faisant revenir Leonardo à Paris, les Qataris ont remis l'église au milieu du village. En effet, comme nous l'expliquait récemment Michaël Tapiro, fondateur et directeur de la Sports Management School, spécialiste du sport-business: "Le projet des Qataris a été crée autour d'un grand directeur sportif, Leonardo, et d'un grand entraîneur, Carlo Ancelotti." A bientôt 50 ans (le 5 septembre), l'ancien joueur de Flamengo, polyglotte aux réseaux très développés dans différents championnats, a commencé à remettre de l'ordre au PSG. Et ce n'est probablement pas fini.
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