Gourcuff, Moutinho, Pastore, Martin, la saison ou jamais
Yoann Gourcuff
Depuis quatre ans, c'est l'énigme du foot français, et plus encore celle de Lyon. Acheté brillamment (22 millions plus des bonus) à Bordeaux tout auréolé d'un titre de champion et de nouvelle icône des Bleus, le milieu de terrain a accumulé les problèmes physiques. Des ischio-jambiers au genou, de la cheville aux cotes, Yoann Gourcuff a tout connu dans le Rhône. Sauf la gloire et surtout l'enchaînement des matches. Avec un nouvel entraîneur, un nouveau staff technique notamment à la préparation physique, et surtout une dernière année de contrat, l'ancien Bordelais doit renouer avec la performance sur la durée. A 28 ans, il est dans la "force de l'âge", et peut encore nourrir de beaux espoirs futurs.
Javier Pastore
Si son but dans le temps additionnel contre Chelsea avait permis au PSG de se qualifier pour les demi-finales de la Ligue des Champions, beaucoup auraient dit que Javier Pastore avait remboursé le montant de son transfert. Mais le match retour à Stamford Bridge a été fatal. Et son cas interroge toujours. Indubitablement doué, l'Argentin demeure pourtant d'une inconstance incroyable. Et dans un effectif parisien de plus en plus talentueux, son temps de jeu pourrait se réduire comme peau de chagrin s'il continue ainsi. Arrivé en 2011 pour 42 millions d'euros, l'ancien joueur de Palerme, à 25 ans, n'a plus de temps à perdre. Il a déjà manqué la Coupe du monde au Brésil avec l'Alibceleste.
Dimitri Payet
C'est également depuis son fauteuil que Dimitri Payet a suivi la Coupe du monde. Absent au Brésil, Dimitri Payet n'a fréquenté l'équipe de France depuis son arrivée à Marseille qu'à deux reprises. Et sa dernière apparition remonte à septembre 2013. A l'OM, il n'a pas été aidé par le changement d'entraîneur ni par un rendement collectif bien décevant. Il n'a pas non plus aidé l'équipe à remonter la pente. Titulaire trente fois et ayant disputé 36 matches en L1, il a inscrit 8 buts et délivré quatre passes décisives. Mais par rapport à ses performances lilloises, par rapport aux plus de 10 millions dépensés pour le recruter, on attendait mieux de lui. En déclinant une proposition de Swansea à l'intersaison, Dimitri Payet a choisi de relever la tête au Vélodrome, et prouver qu'il vaut mieux que cette saison en pointillés.
Lucas Moura
Ses larmes versées sur la pelouse du Parc des Princes quelques heures après avoir appris qu'il ne jouerait pas la Coupe du monde avec le Brésil, sont une image forte de sa saison. L'autre image, c'est ce slalom contre l'OM débuté dans son propre camp et fini par un dégagement devant sa ligne par Rod Fanni. Cela aurait pu être le plus beau but de la saison, cela a finalement reflété le manque de réussite de Lucas Moura. Talentueux, volontaire, rapide, technique, il manque encore de justesse. Mais il n'a que 21 ans (22 le 13 août prochain). Arrivé à Paris en janvier 2013 en provenance de Sao Paulo pour la somme de 40 millions d'euros, Lucas n'a pas encore donné sa pleine mesure. Il ne se définit pas comme un buteur, mais il a tout de même inscrit 5 buts et donné 10 passes décisives la saison passée en 36 matches de L1, dont 18 comme titulaire. Plus décisif en fin de saison, va-t-il continuer sur cette voie ?
Joao Moutinho
Contrairement aux quatre joueurs précédents, Joao Moutinho était bien au Brésil pour disputer la Coupe du monde. Mais à l'image de son équipe du Portugal, il n'en a pas profité longtemps. C'était une conclusion malheureusement conforme à une deuxième partie de saison décevante pour ce meneur de jeu arrivé l'été dernier de Porto pour près de 25 millions d'euros. Surtout, son début de saison avait été exceptionnel: une passe décisive pour son premier match à Marseille, une autre au Parc des Princes, une troisième contre Bastia, et fin septembre, un coup franc merveilleux dans les filets de Reims. Mais la suite a été beaucoup plus poussive. Moutinho a perdu de sa superbe et s'est vu éclipser par les performances de James Rodriguez. Le Colombien parti au Real Madrid, Falcao de retour, Joao Moutinho peut retrouver son aisance technique et son importance dans le jeu monégasque sous la férule de l'entraîneur portugais Leonardo Jardim.
Marvin Martin
Certains avaient vu en lui le successeur de Zinédine Zidane. C'était en juin 2011. Ses deux buts et sa passe décisive pour son premier match en équipe de France rappelaient l'illustre N.10. Ses initiales M.M. faisant écho à Z.Z. A l'époque, Marvin Martin faisait vibrer Bonal. A l'époque, il avait distillé 17 passes décisives, soit seulement deux de moins que Lionel Messi et Nani dans leur propre championnat. Mais les temps ont changé. La saison passée, avec le maillot lillois, il n'a délivré que deux passes décisives, sur les 20 matches disputés (dont 16 titularisations). Même l'arrivée de René Girard sur le banc ne l'a pas remis sur le chemin de la réussite. Engagé dans un long chemin pour atteindre les phases de poules si lucratives de la Ligue des Champions (tour préliminaire + barrages), le LOSC a besoin de retrouver un meneur de jeu d'envergure.
Anthony Mounier
Il était l'un des espoirs de l'OL. En manque de temps de jeu, il a pris son envol à Nice. Chez les Aiglons, il est devenu un joueur important et décisif. Parti à Montpellier, il est retombé dans un relatif anonymat. Deux blessures l'ont freiné. L'exode qui a suivi le titre de champion de France n'a pas permis de conserver une dynamique collective à même de faciliter son intégration. Mais après les départs de Belhanda et cette année de Cabella, le natif d'Aubenas doit devenir l'un des dépositaires techniques du jeu héraultais. Les 3 buts marqués et les 4 passes décisives délivrées la saison passée (en 32 matches de L1 dont 23 comme titulaire) ne peuvent qu'être un tremplin pour cette saison. L'arrivée de Kevin Bérigaud peut lui offrir de nouvelles possibilités de briller. A 26 ans, il n'a plus de temps à perdre.
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