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Empire contesté, équipes-surprises, stades vides : ce qu'il faut retenir de cette première partie de saison en Ligue 1

Même s'il reste trois journées avant la fin de la phase aller, l'année 2020 se termine et l'heure du premier bilan est arrivée. Qui a tiré son épingle du jeu ? Quelles ont été les conséquences du Covid ? Surtout, est-ce qu'on s'est bien amusés ? Voici tout ce qu'on a choisi de retenir de cette première partie de saison très particulière.
Article rédigé par Guillaume Poisson
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Nice et Lyon s'affrontent à l'occasion de cette 16e journée de Ligue 1 (VALERY HACHE / AFP)

• Le PSG n'est plus souverain en son empire

On attendait fébrilement la sentence : combien de points d’avance le PSG compterait-il sur ses poursuivants à la trêve cette fois ? 7 ? 10 ? 15 ? Rien de tout ça. Les Parisiens sont troisièmes, certes à un point seulement de la tête, mais donc loin de tout écraser sur leur passage comme lors des dernières saisons. Le PSG a même son plus mauvais ratio de victoires avant la trêve depuis la saison 2016 (45%). Plus de défaites et de matches nul que ces dernières années, et lorsque la gagne est là, la manière laisse globalement désirer : manque apparent d’envie,  animation collective pauvre, prestations individuelles décevantes. Rajoutez à cela que l'entraîneur, Thomas Tuchel, a fini par être limogé ce jeudi, dans la foulée d'une victoire contre Strasbourg...

Il faut dire que l’infirmerie parisienne s’est garnie au fil des semaines : 17 blessés en tout depuis septembre. Celles-ci ont notamment concerné des joueurs-clés de l’effectif de Thomas Tuchel : Neymar, Marco Verratti, Kylian Mbappé entre autres…

L’adversité a, qui plus est, été bien plus présente qu’habituellement. L'OL est champion d'automne, un point devant Paris. Surtout, les hommes de Rudi Garcia semblent enfin avoir trouvé la bonne recette pour exploiter leur potentiel offensif : avec 34 buts, l'OL est la deuxième meilleure attaque du championnat. Juste derrière, le LOSC a aussi une bonne tête de champion avec son collectif bien huilé (10 buteurs différents sur cette phase aller) et sa force de caractère. Le bilan du PSG face à ces deux clubs : une défaite face à Lyon, un match nul contre Lille, et zéro but marqué. 

Parmi les autres clubs, Montpellier (8e), Lens (7e) et Angers (9e) ont fait une première partie de saison bien plus efficace que prévue ; tandis que Saint-Etienne (14e), Nice (12e), ou encore le FC Nantes (16e) ont déçu par rapport à leurs ambitions initiales. 

• Mbappé, Faivre, Neymar : ils ont brillé, ils ont déçu

Le PSG n'est peut-être plus souverain, mais son prince règne encore. Kylian Mbappé termine cette première partie de saison à la tête du classement des buteurs avec douze réalisations en treize matches. C'est le symbole d'un début d'exercice supersonique sur le plan comptable pour le champion du monde 2018, qui a dépassé début décembre les 100 buts avec le PSG.

Mais, comme pour son équipe, l'impression laissée dans le jeu, son degré d'engagement relatif sur certains matches aussi bien que son manque de rigueur sur le repli défensif, posent question. Va-t-il maintenir longtemps cette efficacité devant le but ? 

D'autant que d'autres joueurs ont tiré leur épingle du jeu. Andy Delort et Karl Toko Ekambi ont enfilé les buts (respectivement 8 et 9) et semble au sommet de leur forme. La paire Jonathan Bamba/Jonathan Ikoné fait le bonheur du LOSC après une saison 2019/2020 bien plus modeste. Le premier, surtout, a joué un rôle crucial dans les victoires de son équipe (5 buts, 6 passes décisives).

Quelques belles surprises également : Boulaye Dia à Reims, est tout simplement le dauphin de Mbappé au classement des buteurs, avec 10 buts. La paire des Romain, Perraud et Faivre, 22 et 23 ans, ont illuminé les matches de Brest de leur talent (7 passes décisives à eux deux). Junior Sambia a, de son côté, explosé avec Montpellier, après avoir été atteint par une forme grave du coronavirus en fin de saison dernière. 

Enfin, il y a ces joueurs que l'on attendait au sommet de la Ligue 1 et qui ont déçu. Le premier d'entre eux : Neymar. Après une fin de saison sublime à Lisbonne en Ligue des champions, le Brésilien était attendu au tournant. Mais il est apparu en-deça de tout ce qu'il avait montré jusqu'ici à Paris : avec seulement 3 buts et 3 passes décisives, il n'est pas, à la mi-saison, le "playmaker" dont Paris a besoin. Il manque cruellement de rythme car il a enchaîné les blessures, dont la dernière en décembre. A Marseille, Dimitri Payet n'a pas eu le rendement espéré même s'il a mieux terminé l'année. Denis Bouanga n'est plus que l'ombre de lui-même avec Saint-Etienne.

• Le Covid a tout changé 

Avec la deuxième vague de la pandémie, les jauges maximales de 5.000 spectateurs dans les stades en début de saison ont vite été réduites à 1.000 personnes, avant de laisser place aux huis clos. Adieu les recettes de billetterie pour les clubs, et adieu l'ambiance dans les stades, où parfois une bande son pré-enregistrée de chants de supporters masque mal le vide.

Le Covid-19 n'a épargné presque aucun effectif de L1, de Lens jusqu'aux superstars du PSG Neymar et Mbappé, testés positifs en début de saison. Avec des conséquences sur le calendrier: quatre matches ont dû être reportés, et l'Olympique de Marseille se retrouve avec deux matches en moins à l'issue de l'année civile 2020. L'OM aurait potentiellement pu être 4e (en supposant deux victoires sur les deux matches en retard), à seulement deux points du leader : les Phocéens se retrouvent finalement 5e à 8 points de l'OL. 

Par ailleurs, l'absence du public sape l'avantage des équipes-hôtes. Depuis le début de la saison en Ligue 1, on compte presque autant de succès à domicile qu'à l'extérieur (61 contre 59). Au total, les visiteurs l'ont emporté dans 37% des cas, un ratio habituellement compris entre 24 et 29% depuis le début de la décennie.

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