Edito. Waldemar, entends-tu ?

Le cirque continue. Sauf qu’il ne fait plus rigoler personne. Raymond Domenech est entré en piste ce mercredi matin à la Jonelière. Ne comptez pas sur le  "Boucher" de Gerland pour ressusciter le jeu à la nantaise. Il n’est pas là pour ça. Une mission commando de 6 mois pour réveiller une équipe aux portes de la Ligue 2. Un énième pansement sur un club cabossé de partout, sans projet, sans fil conducteur. L’ADN du FC Nantes : le travail, la sueur, l’humilité. Pour ceux qui connaissent les entrailles du centre de formation des Canaris, une devise y figure sur les murs : "Celui qui renonce à être meilleur cesse déjà d’être bon". Une ode à l’exigence et à l’ambition. Aujourd’hui, je ne vois ni l’un ni l’autre. Comme si la résignation avait pris le dessus après une quinzaine d’entraîneurs lessivés en 13 ans.

Raymond Domenech, c’est l’ultime provocation de Waldemar, le seul président aussi détesté que Voldemort. Le pauvre Raymond débarque dans un club profondément secoué, en crise d’identité permanente depuis une quinzaine d’années. L’ancien sélectionneur des Bleus attise évidemment la curiosité dix ans après le plus gros fiasco de l’histoire du football français. Niveau buzz médiatique, le coup est parfait. Sauf que les amoureux du FC Nantes ne réclament pas un coup de projecteur. Ils veulent un projet sportif, une identité de jeu, une ambition pérenne.

Pour ceux qui ont été bercés par le jeu à la Nantaise de José Arribas, Coco Suaudeau et Reynald Denoueix, c’est un crève-coeur permanent. Je souhaite à Raymond Domenech de briller sur la piste du Kita Circus. Cela voudra dire que le FCN sera encore en Ligue 1 la saison prochaine. Mais après, on fait quoi ? Au fond, soyons lucides, la fin de l’histoire, on la connaît déjà. Dans quelques mois, le FC Nantes repartira de zéro. Et plus personne ne voudra payer pour aller au cirque.