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Domenech à Nantes, une arrivée loin de faire l'unanimité

Raymond Domenech a été officiellement nommé sur le banc du FC Nantes, dix ans après avoir quitté les Bleus et vingt-sept ans après son dernier poste en club. Une arrivée accueillie entre colère et incompréhension.
Article rédigé par Hugo Monier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Raymond Domenech (NICOLAS TUCAT / AFP)

Son arrivée était attendue depuis plusieurs jours, elle est devenue officielle samedi. Raymond Domenech est le nouvel entraîneur du FC Nantes, pour les six prochains mois et 27 ans après son dernier poste en club (à l'OL). "Je suis très heureux et très fier de rejoindre aujourd’hui un club mythique français comme le FC Nantes" a déclaré l'ancien sélectionneur des Bleus jusqu'en 2010. Au vu des réactions des supporters et des anciens Nantais, le sentiment semble loin d'être partagé. 

Les supporters en colère 

Il suffit de jeter un coup d'œil aux réseaux sociaux du club nantais pour voir l'étendue du rejet populaire. Près de 3 000 réactions, majoritairement négatives, au tweet officialisant son arrivée. "Lunaire", "la honte", ... Au point de voir apparaître le mot-dièse #DomenechNotWelcome (Domenech pas le bienvenu). "Un déni de l’histoire de ce club, de ses supporters, de ses salariés, des jeunes en formation...  Je vis mes plus sombres années de supporter !" réagit un internaute. Beaucoup y voit l'ultime clou dans le cercueil du FC Nantes. "Lorsque la bête est blessée, il faut l'achever. Raymond Domenech tu es la personne idéale pour mener ce projet" juge un autre

Face à la déception, certains choisissent l'humour. Le psychodrame du car de Knysna lors du Mondial 2010, sa demande en mariage télévisée après la piteuse élimination de l'Euro 2008, ses sorties sur les dérogations d'âge accordées à Marcelo Bielsa et Claudio Ranieri (il s'y était alors opposé et bénéficie d'une aujourd'hui), tout y passe. Mais encore plus que Raymond Domenech, le président du club Waldemar Kita, à la tête du club depuis 2007, est la cible des attaques.

"Vous salissez l'héritage du FCN, vous l'avez définitivement anéanti, CASSEZ-VOUS !" écrit Jonathan, avec deux mots-dièses devenus habituels à Nantes ces dernières années #KitaOut et #RendezNousLeFCN. "Il ne s'agit plus du FC Nantes mais d'une vulgaire supercherie. Elus de Nantes Métropole, nous avons voix au chapitre : mobilisons-nous dès maintenant, de toutes nos forces, pour déterminer une nouvelle gouvernance du club !" écrit Florian Le Teuff, adjoint à la mairie de Nantes. 

Les anciens perplexes 

Du côté des anciens joueurs, difficile de trouver plus d'optimisme. "C’est tellement surréaliste qu’on aimerait en rire mais ce n’est pas drôle car c’est la réalité du FC Nantes depuis quelques années", a réagi le champion de France 2001 Nicolas Savinaud au micro de RMC Sport. Pour lui aussi, le problème n'est pas sur le banc de touche. "Le club est dirigé par quelqu’un qui ne sait pas faire confiance à ses entraîneurs et qui n’a pas de projet sportif particulier depuis une dizaine d’années, a-t-il poursuivi. (...) Les coaches compétents de toute façon ne viendront jamais à Nantes tant que ce sera Kita le président.

Surréaliste pour Nicolas Savinaud, irrationnel pour Mickaël Landreau. "C'est irrationnel ce qui est en train de se passer. C'est le président de l'Unecatef. Il est normalement responsable des entraîneurs, il véhicule le fait de ne pas pouvoir exercer après 65 ans et le fait que six mois de contrat, il faut faire très attention à ça car sinon c'est la magouille des présidents, a-t-il expliqué sur Infosport. Coté Waldemar (Kita), c'est un énième entraîneur sur la liste depuis dix ans." Domenech, un échec annoncé ? Sur ce point, l'ancien gardien des Canaris reste prudent. "Dans la vraie vie, le résultat on le connaît d'avance, ça ne peut pas fonctionner, ce n'est pas possible, a-t-il jugé. Après dans le football, c'est tellement incroyable, il y a un côté tellement irrationnel, que c'est le temps qui va parler de lui-même.

Seizième de Ligue 1 avec seulement trois points d'avance sur la dernière place, Nantes n'a pas beaucoup de marge de manœuvre. Raymond Domenech devra remobiliser un effectif sur le papier largement supérieur à ses adversaires du bas de tableau. Sous peine de voir le FC Nantes retourner en Ligue 2 pour la troisième fois en treize ans. 

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