Des supporters dans le collimateur
Si le phénomène est circonscrit à quelques groupes, il se généralise au yeux du commissaire Antoine Boutonnet. Ainsi, a-t-il relevé, une personne qui "faisait le salut nazi en tribune à Brest, le 28 janvier dernier, a été interpellée". Trois jours plus tard, "grâce à une enquête judiciaire approfondie, ce sont six pseudo-supporters lyonnais qui ont été interpellés, après avoir tagué des véhicules de supporters stéphanois et un immeuble de signes analogues tels que des croix gammées", a poursuivi M. Boutonnet.
Dans ce domaine, même si "ce sont des signaux faibles pour l'instant, nous les prenons aussitôt en compte, nous sommes extrêmement vigilants, il y a une tolérance zéro et nous n'hésitons pas à intervenir", a-t-il ajouté. Si, en matière de hooliganisme, on assiste à "une baisse plus que significative des faits constatés dans et aux abords des stades", a-t-il dit, il existe toutefois un "changement dans l'usage de la pyrotechnie". "La part des engins détonants est passée de 12% au cours de la saison 2010-2011 à 41% depuis la reprise des championnats de ligues 1 et 2 en août". Ces engins vont "du simple pétard à l'usage d'engins de fabrication artisanale fabriqués avec des substances chimiques potentiellement explosives", selon le commissaire Boutonnet.
432 interpellations
Au total, depuis la reprise des deux ligues, la police a procédé à 432 interpellations pour faits de hooliganisme, principalement pour usage et/ou introduction d'engins pyrotechniques, devant l'ivresse ou les infractions à la législation sur les stupéfiants. Parallèlement, à ce jour, 341 personnes sont interdites de stade, qu'il s'agisse de mesures administratives ou judiciaires, a-t-il précisé. Quant aux associations de supporteurs dissoutes, "il est hors de question de (les) laisser se reconstituer, de façon ouverte ou déguisée", a souligné le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet.
Il a indiqué que "dans les prochaines semaines" une réunion serait organisée Place Beauvau avec l'ensemble des personnes concernées (dont les instances nationales du football) et les responsables des clubs de Bordeaux, Lyon, Montpellier, Nice et Saint-Etienne.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.