Derrière le PSG, le faible écart entre le haut et le bas du classement interroge quant au niveau de la Ligue 1
Laissons parler les acteurs, ceux qui sont au cœur du jeu : "On va essayer de faire quelque chose, on en rêve, de gagner, mais c'est une équipe d'une autre ligue." Telles sont les paroles d'André Villas-Boas, ce dimanche, peu après la victoire peu transcendante de l'OM sur Strasbourg, bon dernier. Le technicien marseillais a dressé, en quelques mots seulement, un constat terrible mais très juste depuis un bon moment déjà : le Paris Saint-Germain est seul au monde en Ligue 1. Conséquence ? Derrière, c'est plus ou moins l'anarchie.
6 points entre le 20e et le 6e !
Strasbourg "bon dernier" disait-on plus haut ? Les Alsaciens ont en effet enfilé le costume de lanterne rouge. Pour autant, et c'est ce qui fait cette saison la particularité de notre "belle" Ligue 1, les Strasbourgeois (9 points) ne pointent qu'à six points, soit deux victoires seulement, de la sixième place occupée par Bordeaux (15 points). C'est dire à quel point notre championnat de France est plus serré que jamais ! Alors, preuve que le niveau s'est équilibré entre les plus faibles et les moyennes, voire grosses équipes ? Ou alors est-ce la démonstration d'un nivellement par le bas ? Difficile de répondre à ces questions de façon très concrète, mais malheureusement, le niveau de jeu entrevu dimanche par exemple, entre l'OM et Strasbourg, ou encore samedi soir du côté de Nîmes (vs Amiens, 1-1) ou de Reims, vainqueur de Montpellier (1-0), ne laisse guère de doutes sur le fait que la Ligue 1 ne progresse pas beaucoup. Voire pas du tout. Pour rester poli.
Car, sans manquer de respect aux Rémois, est-il véritablement normal de les voir sur le podium ? Surtout quand des équipes aux budgets exorbitants comme Lyon, 17e, Monaco, 14e, ou même Nice (11e) et Saint-Etienne (10e) n'arrivent pas à s'assumer, et à créer un vrai fossé entre elles et les formations plus modestes que sont Reims, Brest (9e, 14 pts), Amiens (13e, 12 pts) ou encore Dijon (19e, 9 pts). Si seulement huit points séparent le dernier du podium, il faut tout de même relativiser car la vérité d'aujourd'hui, après dix journées, ne sera pas, fort probablement, celle du 23 mai prochain, épilogue de cette saison 2020-2021. À titre de comparaison, la saison dernière, au même stade, Guingamp, dernier, comptait 10 points de retard sur le sixième (ASSE). Finalement, il s'agit juste de montrer à quel point cet embouteillage, en ce début de saison, est la preuve que les cadors français n'arrivent plus à dominer autant que dans le passé. Dans le sillage, évidemment, d'un PSG toujours trop fort pour la concurrence.
Voir sur Twitter
Une tendance européenne ?
Mais alors, qu'en est-il chez nos voisins européens ? S'il nous est impossible d'affirmer qu'il pourrait s'agir d'une vraie tendance sur le Vieux Continent, il apparaît que le phénomène existe un peu partout. Enfin, surtout en Espagne et en Allemagne, où la situation est plus ou moins similaire ! À commencer par la Liga espagnole où Villareal, cinquième avec 14 points, ne compte que cinq unités de mieux que le 18e provisoire, le Bétis Séville. Différence majeure avec la France ? Le leader est loin d'être indiscutable en ce début d'exercice puisque le Barça, premier, a deux petites victoires d'avance sur le 10e, Valence.
Enfin, si la Premier League et la Serie A semblent échapper au phénomène, la Bundesliga est également marquée par un lot d'équipes très resserrées. Sauf qu'à la différence de la Ligue 1, c'est pour les places du haut que ça bataille sévère ! Depuis le début du championnat allemand, pas moins de quatre leaders se sont passés le témoin... Et encore plus fort : le Borussia Mönchengladbach, premier donc, ne compte que deux petits points d'avance... sur le neuvième, le Bayer Leverkusen ! Là encore, on peut voir le négatif ou le positif. Est-ce bien normal que le Bayern Munich (3e) et le Borussia Dortmund (4e) ne parviennent pas à s'envoler ? Ou assistons-nous à un championnat plus relevé que jamais ? Comme quoi, tout est une question de point de vue encore une fois.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.