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Ça s'est passé un… 2 mai 1973 : les débuts de Platini en Division 1

Quand on pense Michel Platini, on pense équipe de France, Juventus Turin et AS Saint-Etienne. Mais on oublie parfois qu’avant d’empiler les titres, "Platoche" s’est construit dans sa Lorraine natale. Plusieurs fois approché par le FC Metz, c’est à l’AS Nancy Lorraine qu’il s’est révélé. Tout a commencé en 1973, un 2 mai.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
  (STF / AFP)

1973, la France du football est au plus bas. Depuis le Grand Reims et les Bleus de 1958, le ballon rond hexagonal a du mal à briller hors de ses frontières. Les Verts sont certes sur une pente ascendante qui les mènera à la finale de 1976, mais l’équipe de France est elle au plus bas après les déceptions des années 1960. Les Bleus viennent de louper le Mondial 1970, l’Euro 1972 et n’iront pas non plus à la Coupe du monde 1974. Pourtant, en ce début de mois de mai 1973, l’Histoire du football français bascule en Lorraine. A Nancy, le jeune Michel Platini, 17 ans, découvre la Division 1.

Deux buts et puis c'est tout

Ce mercredi soir, au lendemain de la fête du travail, l’AS Nancy Lorraine reçoit le Nîmes Olympique de Kader Firoud, vice-champion de France en titre, alors quatrième de Division 1 devant … Nancy. Avec deux points de retard, les Lorrains peuvent réaliser un gros coup en doublant leur adversaire du soir, où jouent alors Michel Mézy et Jean-Pierre Adams. Problème, leur meilleur buteur, Antoine Kuszwoski, est forfait. La solution est alors toute trouvée : Michel Platini. A 17 ans, le jeune milieu découvre la première division, après plusieurs matches réussi en D3 avec la réserve. 

Cette fois, le jeune nancéien va vraiment découvrir la D1. Quelques mois plus tôt, il fût remplaçant lors d'un match contre l'US Valenciennes-Anzin. Une rencontre marquée par de violents affrontements en tribunes. Depuis le banc de touche, Platini reçoit des crachats et projectiles. Il retourne ensuite en équipe B, où ses débuts sont tonitruants. Il inscrit ainsi un triplé contre l'ASCA Wittelsheim.

Contrairement à ses débuts avec l’équipe B, Michel Platini ne se montre pas décisif lors de cette première, ce qui n’empêche pas Nancy de s’imposer deux à un, grâce à des buts de René Woltrager et Eduardo Flores, en réponse à celui de Jacky Vergnes. Professionnel depuis 1967, le club lorrain se donne alors le droit de rêver en prenant la quatrième place à quatre journées de la fin du championnat. Finalement, les Nancéiens termineront sixièmes, à égalité avec leur adversaire du soir. De son côté, Platini apprend.

 

  (GEORGES BENDRIHEM / AFP)


Cette belle saison est annonciatrice des suivantes. Car si Platini ne marque pas pour ses débuts, il enchaîne contre Sedan et surtout Lyon contre qui, en bon futur stéphanois, il inscrit un doublé. Redevenu remplaçant au retour de Kuszwoski (à nouveau meilleur buteur nancéien à l’issue de la saison), Platoche s’affirme petit à petit dans ce vestiaire.  

Il finira d’exploser en 1974-75 lors de la saison en deuxième division de Nancy, avant de porter le club à une belle quatrième place en 1977, puis de lui offrir la coupe de France en 1978. Blessé, il ne peut participer à la courte épopée nancéienne en Coupe des vainqueurs de Coupe. En fin de contrat, il quitte son club formateur en juin 1979 : direction l’AS Saint-Etienne. A ce moment, le jeune Platini a bien grandi, grâce à Nancy.

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