Bordeaux: pourquoi ça marche?
- Implication -
===============
Cinq semaines de préparation auront été nécessaires pour faire le tour du propriétaire. Et la bâtisse est loin d'être aussi triste que les médias l'ont qualifiée à moultes reprises la saison dernière. "Pour pouvoir être exigeant, il faut qu'il y ait une adhésion des joueurs, une ambiance générale propice au travail et à l'exigence, explique Sagnol. On a récupéré un groupe de joueurs sains, soudés, qui avaient un certain vécu ensemble et mon prédécesseur (Francis Gillot) m'a quand même laissé un bel héritage (ndlr: 5e en 2012, 7e en 2013 et 2014, une coupe de France). On essaye de surfer, de prendre ce qui a été le mieux fait avant et le faire perdurer". "On le suit les yeux fermés car on sent des choses cohérentes, une envie de jouer qui va à cette équipe, confirme le latéral Julien Faubert. On part du principe que quand on prend du plaisir, on arrive à faire plus facilement les efforts".
- Relation -
============
C'est bien dans ce domaine que l'ancien (37 ans) du Bayern Munich et de l'équipe de France se distingue de Francis Gillot (54 ans), question de générations sûrement. "Avec certains, je n'ai que quatre ans d'écart, c'est peut-être plus facile, constate le jeune entraîneur. Mais il ne faut pas qu'on soit non plus trop proche, il faut toujours garder en tête les responsabilités de chacun". Interrogé sur le +verlan+ pratiqué dans le vestiaire, le technicien sourit: "Je ne le maîtrise pas, mais je le comprends. C'est à nous de nous adapter aux nouvelles générations sinon il y a choc culturel, générationnel, et après ça devient difficile de travailler". Faubert, seul Bordelais à avoir joué avec Sagnol (en équipe de France), estime pour sa part que "l'arrivée d'entraîneurs comme Sagnol ou Makelele (à Bastia) amène du sang neuf. On renouvelle l'effectif des entraîneurs, ils ont une image moderne du football, ça permet d'être en adéquation avec la nouvelle génération. Le discours est plus facile à avaler quand ça vient d'une personne qui comprend le +verlan+ ou les expressions de certains jeunes".
- Finition -
============
Où l'on reparle de la philosophie "germanique", cette envie de se projeter davantage en nombre vers l'avant bien assimilée par une équipe qui jouait avec le frein à main les mois précédents. Tel La Palice, "plus on va mettre de monde devant, plus on va avoir de chances de marquer, pointe Sagnol. C'est ma vérité d'aujourd'hui. Plus on a de joueurs capables de marquer ou de passer, moins on sera visible car le danger pourra venir d'un petit peu partout". Exemple de cette évolution, l'égalisation bordelaise contre Monaco (4-1): "Je suis latéral droit, je centre, c'est le latéral gauche qui la remet et Diego Rolan qui marque", rappelle Faubert.
- Excitation -
==============
Après le succès sur Monaco (4-1, le 17 août), l'entraîneur girondin avait reconnu que l'euphorie de la victoire avait duré un peu trop longtemps, "c'est difficile d'y mettre un frein", explique-t-il aujourd'hui.
Si, pour Faubert, "ce sont les méformes de Paris ou des autres qui font qu'on est leader", Bordeaux a des certitudes, mais pas encore suffisamment pour voir au-delà d'un flirt de fin d'été. "On sait qu'on n'a pas la meilleure équipe de France, que Bordeaux n'est pas le plus grand club français mais on a des valeurs de travail, d'abnégation qu'on veut véhiculer le plus longtemps possible. Ces trois victoires ne sont surtout pas une fin en soi. Notre but est de continuer à surprendre et pour surprendre, il faut se renouveler en terme de contenu", conclut Willy Sagnol.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.