Bastia : un auteur de cris de singes contre Balotelli se dénonce, le parquet ouvre une enquête
Mercredi soir, cinq jours après les faits dénoncés par l'attaquant italien d'origine ghanéenne, le parquet de Bastia a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "incitation à la haine raciale". Un peu plus tôt, le club corse avait annoncé qu'un homme, un "quarantenaire abonné depuis plusieurs années en tribunes Est", s'était dénoncé mardi après un appel lancé lundi sur des médias corses montrant des images de l'incident qui a fait grand bruit.
"Plusieurs individus ont effectué des cris de singe à l'endroit (de) Balotelli", a même précisé le club dans un communiqué, dénonçant ces "comportements stupides et inacceptables". "Regrettant son attitude et conscient des répercussions", selon le communiqué, ce supporter s'est vu notifier "la désactivation immédiate de son abonnement, ainsi qu'une interdiction générale d'accès au stade de Furiani par le service de sécurité du club". Le club a également annoncé avoir saisi en urgence le préfet de Haute-Corse d'une procédure administrative d'interdiction de stade, conformément à la nouvelle loi Larrivé du 10 mai 2016 sur la sécurité dans les stades.
La LFP s'en saisit
L'incident à caractère raciste remonte à vendredi soir, pour le match Bastia-Nice (1-1) comptant pour la 21e journée de Ligue 1. Balotelli, international italien d'origine ghanéenne, avait accusé le lendemain du match une partie du public corse d'avoir "fait des bruits de singe (...) pendant tout le match". "Est-ce que le racisme est légal en France? Où seulement à Bastia?", s'était demandé "Super Mario" sur son compte Instagram.
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Avec la popularité du joueur dans le monde du football et sur les réseaux sociaux (3,8 millions de suiveurs sur Twitter), la polémique a vite pris de l'ampleur. La Ligue de football professionnel (LFP) a condamné "avec la plus grande fermeté les auteurs de ces agissements, qui n'ont rien à faire dans un stade de football". Elle a confirmé mercredi à l'AFP que sa commission de discipline allait "ouvrir le dossier" de Bastia-Nice jeudi en fin d'après-midi pour "l'ensemble des incidents", et que les dirigeants bastiais seraient entendus.
"Empêcher ces abrutis de venir au stade"
Le Sporting a aussi tenu à mettre en garde contre "les amalgames et procès d'intention menés tambour battant par plusieurs médias et organisations", après le tollé provoqué par ces incidents racistes. L'avocat du club, Me Jean-André Albertini, a adressé un courrier aux chaînes BeIn et Canal + "afin que l'intégralité des images tournées le soir du match par leurs équipes lui soient rapidement expédiées", a ajouté le club, insistant sur le fait que son but était "la recherche de la vérité, sur la base d'éléments tangibles et incontestables".
Un autre foyer d'incendie est parti du côté de l'entraîneur du SCB, François Ciccolini : Canal+ avait diffusé lundi soir dans son émission J+1 une séquence vidéo le montrant lancer à l'Italien "Tu crois que j'ai peur de toi ? Casse-toi! Va te faire enculer!". Mercredi, pour justifier cette bordée d'insultes, le coach a accusé Balotelli dans L'Equipe d'avoir "insulté" sa mère. Mais Ciccolini a aussi fustigé les auteurs de cris de singe. "Ce qui s'est passé, c'est grave, je ne peux pas l'accepter, a-t-il expliqué. Dans mon équipe, j'ai des +Blacks+ également. Il faut aussi recoller les morceaux. (...) Je suis persuadé que le club va gérer le problème. Il faut empêcher ces abrutis de venir au stade. Ca nuit gravement à l'image du Sporting Club de Bastia". Une image déjà écornée cette saison par les polémiques contre l'arbitrage ou encore "l'affaire" de la hampe de drapeau tenue par un fan corse qui en voulait au joueur du PSG Lucas, à la première journée du championnat.
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