Barrages Troyes-Lorient : un fauteuil pour deux, un avenir en jeu
Un élu pour l'élite
C'est à un duel tout à fait différent de toutes les autres rencontres de championnat que doivent s'attendre les deux équipes. Bien différent aussi d'un match de Coupe. car là, il n'est ni plus ni moins question d'avenir, pour un club, celui aussi de ses salariées et de ses supporteurs, puisqu'il s'agit d'obtenir une place dans l'élite avec les avantages financiers qui vont avec. Autrement, ce ne sont pas des matches comme les autres, ni tactiquement, ni même sur un plan de la logique des forces en présence, ce sont des combats, de la bagarre, des matches difficiles à préparer et à appréhender, où ce qui va sans doute prédominer, ce sera la fraîcheur et le mental. Car les joueurs concernés ont laissé beaucoup d'énergie au cours de la saison, ils ont beaucoup lutté et sont passés par plusieurs sentiments jusqu'au verdict final.
Pour les deux équipes, en effet, cette seconde chance d'atteindre leur objectif tient du miracle. Lorient, longtemps lanterne rouge, a réussi a accrocher la 18e place sous l'impulsion de Bernard Casoni, arrivé en cours de saison en remplacement de Sylvain Ripoll, en arrachant le nul contre Bordeaux (1-1) lors de l'ultime journée de L1. Troyes, lui, est revenu de nulle part face à Sochaux (3-2) lors d'une dernière journée au scénario incroyable. Menés 2-0 à la mi-temps et éjectés de la course à la L1 jusqu'à la 88e minute, les Troyens ont renversé la vapeur en seconde période grâce à des buts de Darbion (60e), Nivet (77e) et Grandsir (88e) ! Avant qu'Amiens ne marque le but de l'accession à la dernière seconde des arrêts de jeu (90+3), synonyme de 3e place pour Troyes. Autant dire que cette chance là, Troyens et Lorientais voudront la saisir, mais à la fin, il n'y aura qu'un élu pour l'élite.
Avantage à la Ligue 2 ?
Qui sera favori ? Selon certains spécialistes le club de L2 est souvent dans une spirale positive, avec un enchaînement de victoires, un groupe qui s'est formé, et qui a beaucoup gagné pour atteindre la 3e place. Le groupe de L1 lui a lutté toutes la saison, a laissé des plumes mentalement, et ces joueurs qui ont beaucoup donné ont parfois du mal à être encore performants pour deux matches...Même si par essence, on peut considérer qu'elle possède une plus grosse expérience. L'équipe de Ligue 1 a tout à perdre, car il y a foncièrement plus de pression sur le risque de descendre face à ce qui peut être le bonheur de monter.
Ce retour des barrages accession/relégation, qui avaient disparu en 1993, fausse peut-être un peu toutes les habitudes, celles de se battre pour un podium en Ligue 2 notamment, mais elle ajoute un peu de piment à la fin de saison. Et l'on peut toujours extrapoler en s'en tenant aux statistiques: sur l'ensemble des matches de barrage d'accession en L1 disputés depuis 1950/1951, le bilan tourne à l'avantage des clubs de L2, avec 54% de montées enregistrées, contre 46% de maintiens pour ceux issus de l'élite. Ce schéma a été choisi par la Ligue pour maintenir le suspense jusqu'au bout. Il a surtout permis de trouver un compromis et de mettre tout le monde d'accord: la Ligue 1, qui souhaitait passer à deux montées et deux descentes, et la Ligue 2, qui voulait elle rester à 3/3.
L'enjeu est si important que, pour éviter que l'avenir des deux clubs se joue sur une action litigieuse, l'arbitrage vidéo sera utilisé pour cette double confrontation pour la première fois dans une compétition officielle en France.
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