ASSE - OL, cinq derbies en un
Le derby des tribunes : avantage Saint-Etienne
Entre Gerland et le Chaudron, il n'y a jamais eu photo au niveau de l'ambiance. Bernard Lacombe le reconnaît volontiers, quand le peuple vert pousse ses joueurs, le terrain semble moins grand. Un vrai douzième homme qu'on ne retrouve pas aussi prépondérant à Gerland où le public est plus sur la réserve, plus spectateur. En travaux pour l'Euro 2016 (la capacité provisoire est de 27.000), Geoffroy-Guichard a perdu une tribune mais n'a rien perdu de sa ferveur. L'OL s'en est aperçu en Coupe de la Ligue en octobre dernier quand le match fût interrompu presque dix minutes pour jets de projectiles et pétards. Cela n'a pas empêché Lyon de se qualifier et Bastos d'aller bêtement chambrer le public. Samedi, alors que l'ASSE aborde la fin de championnat devant son rival, tifo et enfer vert sont annoncés.
Le derby des coaches : avantage Saint-Etienne
Lyonnais pur jus, Rémi Garde avait pour mission de relancer la machine après le passage mitigé de Claude Puel. Si la paix est revenue à Tola Vologe, l'état de grâce n'a duré que quelques mois. Largué en championnat et piteusement éliminé de la Ligue des champions par Nicosie, l'OL patine. De plus en plus nerveux sur le banc, Garde n'est pas le seul responsable mais son crédit est entamé. Dans les derbies, il reste sur un 2/2 (2-1 en coupe de la Ligue et 2-0 lors du match aller) et ne fera aucun cadeau. Pourquoi mettre Christophe Galtier devant ? Sur sa dynamique et sa trajectoire. Adjoint d'Alain Perrin à Marseille, Lyon et Saint-Etienne, Galtier a fini par voler de ses propres ailes. Depuis deux ans sur le banc stéphanois, il ne cesse de prendre de l'altitude. Réputé proche de ses joueurs et intransigeant, le Marseillais était déjà là quand les Verts ont remporté le 100e derby à Lyon (0-1), le premier depuis 1994. Il semble mûr pour conduire l'ASSE vers la fin du monopole lyonnais dans le Forez.
Le derby des régionaux : avantage Lyon
L'importance d'un derby s'inculque dès qu'on enfile son premier maillot forézien ou rhodanien. Il n'y a pas d'âge pour humilier son voisin
Les compétitions de jeunes donnent ainsi lieu à des rencontres passionnées et acharnées. Ghoulam, Perrin et Néry côté vert, Lacazette, Gonalons et Grenier côté lyonnais peuvent en témoigner. Chez les jeunes comme chez les pros, la tendance a été quasi similaire. A la fin, c'est toujours l'OL qui s'est imposé ou qui n'a pas perdu. Sydney Govou n'a jamais perdu contre Sainté. Benzema non plus. Tout neuf chez les pros, Lacazette n'a lui perdu qu'une seule fois face aux Verts.
Le derby des anciens : match nul
La mémoire des anciens ne s'efface pas avec l'âge. Elle assure la continuité entre les générations et réaffirme l'identité d'un club. Bernard Lacombe a un OL tatoué dans le cur. Conseiller spécial du président, le Lyonnais fait tourner la boutique et son influence pèse parfois plus que celle de l'entraîneur. A Sainté plus qu'à Lyon, le passé est un moteur. Et quelques fois un frein
Faute de titre (le dixième et dernier titre de champion date de 1981), l'épopée des Verts continue de nourrir l'imaginaire. Icône de cette période dorée, Dominique Rocheteau a fait son entrée dans l'état-major du club l'an dernier. Arrivé en douceur (à son image), l'ange vert essaie d'épauler les dirigeants pour remettre au goût du jour les méthodes qui avaient porté les Verts au sommet : formation, solidarité.
Le derby des présidents : avantage Lyon
"Saint-Etienne est largement favori. Pour eux, c'est le match du siècle". Interdit de toute fonction officielle pour sa sortie sur les arbitres d'OL-PSG (4-4), Jean-Michel Aulas n'a pas perdu l'usage de la parole. Roi du contre-feu, le président lyonnais s'est donc chargé de mettre un petit coup de pression sur les Verts pendant que ses homologues stéphanois Romeyer et Caïazzo ont laissé Christophe Galtier s'exprimer. Depuis quelques années, hormis l'épisode de la Playstation (ndlr : à l'issue du 100e derby remporté par l'ASSE à Gerland 1-0, JMA avait rassuré ses supporters en indiquant que les Verts jouaient la Ligue des champions sur Playstation. Au match retour, un animateur de radio s'était approché du président Lyonnais pour lui remettre une console avant d'être écarté par la sécurité), fini les petites phrases assassines et les déclarations chocs. La raison l'a emporté pour éviter tout incident. Mais attention, toute récidive est possible.
Score final 3-3
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