AS Monaco : Après un long tunnel, Niko Kovac doit ramener la lumière sur le Rocher
Coincée entre un Rocher et des falaises, la Principauté de Monaco a fait des tunnels un élément central de son urbanisme. A tel point que son grand prix de formule 1 en traverse un, devenu mythique. Mais celui emprunté par l’AS Monaco depuis deux saisons est bien moins reluisant, et il serait temps d’en sortir pour le club de football du Rocher. De champion de France étincelant en 2017 et dauphin en 2018, les Monégasques sont passés à des sauvés de justesse en 2019 (17e) et équipe du ventre mou cette saison (8e). Loin de son standing habituel, le club asémiste vient de nommer son quatrième entraîneur en deux ans pour retrouver son rang : Niko Kovac.
Un rocher fissuré
L’entraîneur croate succède donc à Robert Moreno, en place depuis janvier seulement, lorsqu’il a succédé à Leonardo Jardim, limogé pour la deuxième fois en un peu plus d’an, qui avait lui-même repris l’équipe après l’interlude - raté - de Thierry Henry fin 2018. Difficile à suivre, cette valse des entraîneurs témoigne de l’inconstance de l’AS Monaco depuis deux ans. Malgré un effectif de grande qualité, l’ASM n’a pas atteint ses objectifs cette saison. Et après ces deux années d’échec, le club princier semble bien décidé à repartir de l’avant.
Pour cela, le vice-président Oleg Petrov - qui a pris le relais de Vadim Vasilyev, débarqué en février 2019 - a décidé d’ouvrir grandes les fenêtres et de laisser le vent tout emporter, certainement sur ordre du propriétaire du club, Dimitri Rybolovlev. Le 17 juin, ce dernier prévenait dans Nice-Matin : "Malheureusement, à un certain moment, j’ai dû trop déléguer dans la gestion du club. [...] C’était une crise très profonde, qui touchait le mode de fonctionnement du club dans son ensemble. J’ai alors dû reprendre les commandes et corriger les erreurs accumulées à plusieurs niveaux".
Mitchell-Kovac, la Bundesliga aux commandes
Au lendemain de cette mise en garde et après un an sans directeur sportif officiel, le patron de l’ASM a nommé Paul Mitchell à ce poste. Une sacrée prise pour Monaco, qui ne s’était jamais vraiment remis du départ de Luis Campos, architecte de l’équipe championne de France en 2017. Cette fois, avec l’arrivée du dirigeant anglais passé par Southampton, Tottenham et le RB Leipzig, l’AS Monaco a sans doute enfin trouvé le successeur de Campos. Dénicheur de talents, Paul Mitchell entend réformer le club en profondeur. Suivi par de nombreux clubs anglais, il a choisi le projet monégasque ce qui laisse penser qu’il en aura les clefs. Et qu’après deux ans de ratés, l’ASM va revenir à un modèle de trading de jeunes joueurs, puisque Mitchell excelle dans ce domaine.
Après un mois en poste, et alors qu’il a un effectif démesuré avec 60 joueurs sous contrats à dégraisser, Paul Mitchell a pris sa première décision. Une décision aussi forte qu’inattendue : le limogeage de Robert Moreno. En place depuis janvier 2020, l’entraîneur espagnol était apprécié des joueurs. Mais sa philosophie de jeu à la barcelonaise ne correspond pas à la vision du football du nouveau directeur sportif, adepte du jeu de transition et de pressing à l’allemande. Résultat : Niko Kovac, passé par le Bayern (2018-19) et l’Eintracht Francfort (2016-18) s’installe sur le banc.
Une belle pioche pour Monaco, qui récupère là un entraîneur prestigieux, expérimenté, au palmarès fourni (deux coupes d’Allemagne, une Bundesliga en trois saisons en Allemagne), qui a également entraîné la Croatie. Surtout, Niko Kovac est un technicien pragmatique, aux équipes réputées solides défensivement, ce qui a plombé l’ASM ces dernières saisons. Ajoutez à cela un passé de joueur (83 sélections avec la Croatie, entre autres), et vous obtenez un entraîneur inespéré et peut-être enfin taillé pour le poste qui l’attend à l’ASM. Sans coupe d’Europe au calendrier cette saison, Niko Kovac et ses joueurs auront une belle carte à jouer vu la richesse de l’effectif. Après plusieurs faux-départs, il pourrait s’agir du bon, cette fois, pour l’AS Monaco qui voit le bout du tunnel.
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