Arles-Avignon implose encore autour d'Estevan
Cinq défaites en cinq journées, le bilan pourrait couter la tête de n'importe quel entraîneur. La position de Michel Estevan était déjà tellement instable que sa tête se trouvait pratiquement sur le billot. Il semblerait que les dirigeants d'Arles-Avignon aient décidé de lancer le mouvement final.
L'entraîneur aurait été mis à pied pour cinq jours, une décision précédant un prochain licenciement, et c'est l'intéressé lui-même qui l'a annoncé à la presse: "Je viens d'apprendre ma mise à pied de cinq jours. Donc je ne serais pas sur le banc pour le match contre l'OM. En cinq matches, on efface cinq ans de travail et quatre montées." . Une finalité pas vraiment étonnante, puisqu'avant le début de la saison, cette séparation avait déjà été annoncée par le club lui-même, à la suite de longues tergiversations et contre-ordres. Finalement, Arles-Avignon avait conservé le technicien qui lui avait permis de passer de la CFA2 à la Ligue 1 en cinq ans. Etait-ce reculer pour mieux sauter ? Peut-être. Cette décision semble également marquer une scission entre la structure professionnelle et l'association, puisque son président, Patrick Chauvin, s'est fendu d'un communiqué lapidaire: "Cette annonce irrite profondément l'ensemble des dirigeants de l'Association AC Arles-Avignon et nous tenons à apporter notre entier et indéfectible soutien à Michel Estevan au regard du travail accompli pour hisser l'équipe de CFA2 en Ligue 1 et aux liens d'amitié qui nous unissent. Cette situation donne une image déplorable à notre club." Ambiance, ambiance...
Le départ en début de semaine de Robert Duverne, l'ancien préparateur physique de Lyon et de l'équipe de France venu pour devenir adjoint, n'a sans doute pas aidé à son maintien. A moins que cette démission volontaire était déjà annonciatrice d'une remise à plat de l'organisation du staff technique. A deux jours du choc tant attendu avec le champion de France et voisin marseillais, pour un derby du Sud chaleureux en Avignon, les coéquipiers de Sébastien Piocelle se trouvent donc seuls. En attendant que Laurent Banide, l'ancien entraîneur de Monaco le plus souvent cité pour prendre la succession, ne prenne ses fonctions.
"C'est lui qui part, plus que moi qui m'en sépare", a confié de son côté Marcel Salerno. Pour le président du club, monté en L1 cette saison, "ce sont les médias et Michel Estevan qui m'ont poussé à prendre cette sanction", a-t-il souligné, sans évoquer les mauvais résultats de l'équipe, qui pointe à la dernière place du championnat avec zéro point. "Dans les entreprises, un chef se sépare de son cadre principal, ce n'est pas révolutionnaire", a par ailleurs affirmé le président d'Arles-Avignon, pour qui "jamais l'entraîneur ne (lui) a fait confiance".
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