André-Pierre Gignac : Tigres, un choix pas si surprenant que ça
On connaît la grande histoire d’amour qui lie les hispanophones au football. Pays hispanique le plus peuplé au monde, le Mexique ne peut que peser en terme de football. Au-delà d’une nation réputée pour les bons parcours de sa sélection dans les compétitions internationales (deux quarts de finale de Coupe du Monde, deux finales de Copa America), son championnat n’en est pas moins reconnu et a attiré de nombreuses stars au cours des dernières décennies : Eusebio, René Higuita, Bebeto, Pep Guardiola et le dernier en date, Ronaldinho. Des stars attirées par la possibilité de signer un très gros chèque, mais aussi pour faire soulever les foules. Et de ce côté-là, le Mexique peut bomber le torse. Avec un peu plus de 22000 spectateurs de moyenne lors de la saison 2013-2014, le Mexique se classe 5e au niveau de l’affluence, juste devant… la Ligue 1 avec ses 21 155 spectateurs de moyenne, selon une étude du Daily Mail. Personne ne dit mieux en Amérique Latine. Rien à envier donc aux championnats américains, qatari ou russe, choix récurrents des joueurs en préretraite.
Un championnat (très) riche
Mais évidemment, comme ces championnats, le Mexique ne manque pas d’argent. En effet, les clubs aztèques, dans leur grande majorité, sont riches. Voire très riches. Producteurs de bières, cimenteries, groupes de télécommunications… Les clubs de la Première Division mexicaine tombent un par un entre les mains de richissimes propriétaires. Propriétaires qui peuvent posséder plusieurs équipes et les voir se disputer le titre. Cela a été le cas lors du tournoi de clôture 2014 où les équipes de Pachuca et Léon se sont affrontées en finale, toutes deux appartenant au Grupo Pachuca. Un groupe détenu à 30% par Carlos Slim, homme le plus riche du monde de 2009 à 2013, catégorie Forbes.
À Tigres, André-Pierre Gignac touchera entre 4 et 5 millions d’euros par an, sans compter les bonus et la belle prime à la signature qu’il devrait toucher. Soit le joueur le mieux payé du championnat mexicain. Sans aucun doute un argument de poids pour l’ancien marseillais, qui émargeait à 3 millions par an du côté de la Canebière. Une somme énorme pour le club mexicain, habitué à payer ses joueurs au prix fort. Et il a de quoi. Propriété de CEMEX, une multinationale de l’industrie de construction présente sur les cinq continents, dans plus de 50 pays, son dernier chiffre d’affaires déclaré avoisine les 16 milliards de dollars. Un projet en béton donc, et une manne financière à faire pâlir pas mal de clubs de Ligue 1.
Comparé aux offres qu’il pouvait avoir devant lui, le choix de Gignac de partir du côté du Mexique peut se voir comme un véritable compromis entre attrait financier et compétitivité continentale. Un gros chèque, une ambiance et des supporters qui n’ont rien à envier à ceux de l’Olympique de Marseille et une demi-finale de Copa Libertadores comme premier match sous les couleurs des Tigres… Il y a pire comme cadeau de bienvenue.
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