Amiens - Lille : Début des expertises techniques au stade de la Licorne
Requis par le parquet, un expert "sur les questions de métallurgie et d'installation" sera à l'oeuvre lundi après-midi au stade de la Licorne, a indiqué à l'AFP le procureur d'Amiens, Alexandre de Bosschère. Des responsables de cet équipement, propriété de la métropole d'Amiens, seront également entendus dans la semaine, dans le cadre de cette enquête en flagrance ouverte pour "blessures involontaires". Les auditions des victimes se poursuivaient en outre lundi, notamment au commissariat de Lille. Pour neuf d'entre elles, des ITT (incapacité totale de travail) comprises entre un et six jours ont été prononcées. Toutes ont pu quitter l'hôpital dimanche.
Au coeur des interrogations figure la solidité des barrières de la tribune où étaient parqués 456 supporteurs lillois. Et "au vu des images, ils étaient bien 200 à descendre lors du but" de Lille, à la 16e minute du match, qui a provoqué l'effondrement des barrières. Parmi eux, le stadier lillois Jean-Claude Buisine, qui a déclaré à l'Equipe lundi que les grilles de cette tribune latérale avaient "énormément de jeu". M. de Bosschère a rencontré ce responsable à l'hôpital d'Amiens, confirmant qu'il lui avait fait part à cette occasion de ce problème. "Et si cela a été porté à la connaissance de quelqu'un (comme l'indique ce stadier, ndlr), nous allons le vérifier", a affirmé le magistrat.
Le club d'Amiens assure par la voix de son président Bernard Joannin, interrogé par l'AFP, qu'il n'a "pas du tout été prévenu" le soir du match. Il souligne au contraire que "la commission de sécurité, qui était au stade jeudi", avait "donné son feu vert" et que son club n'est que "locataire" de cette enceinte de 12.000 places, inaugurée en 1999, en travaux de rénovation toute la saison. "Le fond du problème, ce sont ces descentes de supporteurs en cas de but. Elles sont très dangereuses pour leur sécurité. En 2-3 secondes, vous avez l'équivalent de 20 à 25 tonnes qui arrivent contre une barrière. J'en appelle à un dialogue sur cette question", a-t-il ajouté. "Il y a dans ce dossier deux points importants à mes yeux: la solidité que doit avoir ce type de barrière, et celle de l'habitude prise par les supporteurs de s'agglutiner en cas de but, ce qui soulève la question de l'équipement des tribunes", relève pour sa part le procureur.
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