A quels clubs appartiennent les présidents de clubs?
. Les "fortunés"
Des cinq milliardaires propriétaires de clubs de L1, Dmitry Rybolovlev est le seul à être également président. Depuis plus de deux ans qu'il a acquis l'ASM, le Russe a dépensé sans compter pour acquérir Falcao, James, Moutinho, Toulalan... Son "divorce du siècle", qui le voit contraint de céder la moitié de sa fortune (3,29 milliards d'euros) à sa désormais ex-compagne, est venu jeter le trouble sur l'avenir du club monégasque. Mais le vice-président de l'ASM Vadim Vasilyev s'est voulu rassurant: "le club a un projet qui est validé et qui n'a rien à voir avec les problèmes personnels du président". Nasser Al-Khelaïfi, lui, préside le Paris SG depuis 2011, date du rachat du club par QSI, un fonds d'investissement qatarien. Ce proche de l'émir Tamim ben Hamad al Thani bénéficie donc d'un portefeuille sans fond qui lui a permis de faire venir Ibrahimovic, Thiago Silva, Cavani, David Luiz..
Malgré les sanctions de l'UEFA contre le PSG au titre du fair-play financier, Al-Khelaïfi l'a assuré: "les joueurs que je voudrai, je les aurai". A Rennes, la restructuration du printemps a profité à René Ruello, intronisé président après l'avoir été déjà deux fois (1990-1998, 2000-2002). Ce 3e mandat se fera à nouveau sous l'ordonnance du propriétaire François Pinault, 3e fortune de France. Mais cette fois, Ruello en a profité pour faire son entrée dans le capital. Du côté de Marseille, Vincent Labrune, président depuis 3 ans, dépend des ressources de Margarita Louis-Dreyfus, qui a hérité de la fortune de son mari Robert-Louis, décédé en 2009. Mais elle ne veut plus dépenser comme l'a fait l'homme d'affaires suisse dix ans durant. Gervais Martel, président historique du RC Lens, a dû s'en remettre à l'homme d'affaires azerbaïdjanais Hafiz Mammadov, qui a racheté le club en 2013. Son accession en L1 venant d'être validée malgré la contre-indication de la DNCG, le club lensois dépend plus que jamais de cet homme d'affaires spécialisé dans l'exploitation du pétrole et du gaz.
. Les "affiliés" à de grands groupes
Président de Lyon depuis 1987, Jean-Michel Aulas a le plus beau palmarès (7 fois champion de France, 2002-2008). Il est l'actionnaire majoritaire (à 34,17%) via sa société holding ICMI, le groupe Pathé de Jérôme Seydoux détenant une part importante (29,87%). Ce qui ne prémunit pas l'OL, qui finance son stade des Lumières, des difficultés économiques que rencontrent les clubs français. Bordeaux est de ceux-ci, malgré le poids de M6, propriétaire à 99% du club depuis quinze ans.
Le président Jean-Louis Triaud espère ne pas voir le groupe d'audiovisuel se désengager trop vite à force de comptes en déficit ces dernières saisons. Michel Seydoux, arrivé en 2004, voudrait lui revendre le Losc. Le producteur de cinéma détient environ 54% du capital de la société de holding SOCLE, propriétaire du club, tandis qu'Isidore Partouche (fondateur du groupe de loisirs éponyme) en possède environ 40%.
. Les acteurs locaux
A 71 ans, Louis Nicollin est le doyen des présidents. Voilà 40 ans que cette figure montpelliéraine, patron d'un groupe de traitement de déchets, est à la tête du club héraultais. A Nice, le président Jean-Pierre Rivère est un promoteur immobilier local, tandis que celui de Reims, Jean-Pierre Caillot, dirige une entreprise de transport régionale. A Caen, Jean-François Fortin est avec sa société laitière l'un des neuf actionnaires normands à détenir 70% du capital du club. A Guingamp, dont l'En Avant est détenu à 70% par 85 actionnaires locaux, l'un d'entre eux -Bertrand Desplat- est le président.
. Les entrepreneurs
Ils sont de plus en plus nombreux, ces présidents, patrons d'entreprises, à être actionnaires largement majoritaires, tels Olivier Sadran (Toulouse), Waldemar Kita (Nantes), Bernard Serin (Metz), voire unique comme Loïc Féry, ou égalitaires tels Bernard Caïazzo et Roland Romeyer (Saint-Etienne). Exception notable: Joël Lopez n'est pas actionnaire mais président salarié d'Evian-Thonon, dont les deux actionnaires principaux sont Esfandiar Bakhtiar, homme d'affaires irano-suisse (42%), et Richard Tumbach (16%), un industriel.
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